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15/04/2016

Étude n°4, La foi et la guérison, Mat 8.5-13 (23 04 15)

Étude n°4, La foi et la guérison, Mat 8.5-13 (23 04 15)

« Va, qu’il te soit fait selon ta foi, dit Jésus. Et à l’heure même le serviteur du centenier fut guéri » Mat 8.13

(Guérison serviteur-centurion miniature codex Egbert vers 980)guérison serviteur-centurion miniature codex Egbert vers 980.jpg

 Observons

-       A quel moment Matthieu place-t-il ce récit ?

-       V 5-6 : Quel personnage vient le trouver à Capernaüm ? Quels sentiments dénote sa requête auprès de Jésus ?

-       V 7 : Que révèle Jésus sur lui-même dans sa réponse ? Qu’a-t-elle de surprenant pour les Juifs qui l’entourent ?

-       V 8 : De quel état d’esprit fait preuve le centenier face à Jésus ?

-       V 9 : Comment l’explique-t-il lui-même en faisant référence à son expérience professionnelle ?

-       V 10 : Que provoque-t-il en Jésus ?

-       V 11-12 : A qui s’adresse cette remarque de Jésus ? Qu’annonce-t-elle ?

-       V 12 : Qu’associe Jésus dans ses paroles au centenier ?  Quel rapport y a-t-il entre foi et guérison ? Est-ce automatique ?

Comprenons

La guérison d’un serviteur du centenier romain intervient après le sermon de Jésus sur le royaume, et la guérison d’un lépreux juif,  comme une illustration à la fois de l’amour de Jésus pour tout un chacun même non-juif, et de la foi agissante qui est demandé au candidat au royaume, quelle que soit son origine, ses mérites humains, ou sa situation sociale.

Matthieu, comme toujours, ne s’embarrasse pas de détails (comparer avec le récit de Luc 7.1-10), il va droit au but qu’il fixe à son récit, révéler l’amour universel de Jésus et le contraste entre l’accueil qui lui est fait par les Juifs et par les Gentils (= païens).

Le centenier romain n’hésite pas à s’approcher de Jésus, à reconnaître en lui la compassion et la puissance de guérir. Il manifeste une grande affection pour son propre serviteur malade, ce qui paraît exceptionnel de la part d’un chef militaire romain.

Jésus répond à la sollicitation d’aller chez le centenier, malgré son état de non-circoncis qui le rendait impur aux yeux des Juifs ; il marque sa différence d’attitude en déclarant « Moi, j’irai » : il n’agira pas comme ses compatriotes car il n’est pas soumis à leurs préjugés religieux, nationaux ou racistes. Seule la compassion l’anime, et la volonté de salut (= guérison) pour n’importe quel humain.

Le centenier scrupuleux et respectueux de l’autre ne veut pas imposer une souillure à Jésus en le forçant à entrer chez un non-Juif. Il exprime ainsi son sentiment profond d’indignité, pas seulement sociale ou rituelle mais spirituelle. Face à Jésus, il se sent pécheur et inférieur. Fort pourtant de son expérience de chef militaire, il sait la puissance de la parole du chef sur ses subordonnés, et il attribue à la parole de Jésus une puissance sur la maladie de son serviteur, même à distance, pour le moins équivalente, voire supérieure à la sienne qui ne s’exerce que sur des hommes obéissants.

A l’humilité se joint la foi chez un homme qui n’est pas du peuple juif et qui n’a pas ses connaissances bibliques sur Dieu. Ce que le centenier a entendu dire de Jésus lui a suffi pour éveiller en lui ces deux sentiments indispensables au salut. Jésus s’en étonne et l’admire d’autant plus que ses compatriotes ne veulent pas le reconnaître.

En accordant la guérison de son serviteur, il exauce  la foi du centenier qui reconnaissait à Jésus non seulement le pouvoir de guérir, mais l’autorité supérieure divine à laquelle il se soumettait de plein gré. L’admiration de Jésus pour la foi de cet homme non-juif est une vraie interpellation pour le peuple juif qui l’écoute et pour nous qui croyons connaître Dieu et en oublions de placer notre confiance en lui. Matthieu ajoute à l’admiration pleine de tristesse de Jésus un sérieux avertissement. Il ose annoncer que dans le royaume il n‘y aura pas que des Juifs attablés avec leurs pères : ceux qui se prétendent « fils du royaume » de droit, à cause de leur connaissance des promesses divines, sans y ajouter foi, et à cause de leur appartenance au peuple élu de Dieu, en seront rejetés, pour leur plus grande déception et leur plus grand malheur. Seul Jésus parce qu’il est Fils de Dieu, peut énoncer un tel jugement sur son peuple réfractaire à sa parole, et montrer une telle ouverture d’esprit envers ceux qui sont méprisés et rejetés par les bien-pensants.

En guérissant le serviteur malade de ce centenier romain par sa seule parole et à distance (Mt 8.13), Jésus contredit de façon éloquente les croyances de son peuple, et affermit la foi du centenier.

Foi et guérison sont ici liées étroitement : ce n’est pas la guérison qui entraine la foi, mais la foi est exaucée par la guérison. Ce n’est pas automatique, il ne faut pas déduire d’une absence de guérison un manque de foi ! Les voies de Dieu sont insondables, et sa puissance peut se révéler aussi dans la faiblesse de son enfant souffrant (voir l’expérience de Paul, 2 Cor 12.7-9). Guérison ou pas, ce qui compte c’est la manifestation de la gloire et de l’amour de Dieu ! Jésus à ce moment de son ministère a exaucé la foi du centenier, pour révéler à son peuple et à tous les hommes la bonne nouvelle du salut offert à tous sans distinction.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Ma foi en Jésus vient-elle des exaucements à mes prières ? Comment est-ce que je réagis en l’absence d’exaucement ?

- Mon attitude face à Jésus ressemble-t-elle à celle du centenier ou à celle des Pharisiens ?  Comment manifester de l’humilité dans ma relation à Jésus et à l’autre ?

- Que signifie l’humilité face à Jésus ? Quel lien y a-t-il entre l’humilité et l’obéissance ? (v 7-8) ?

- Face à la maladie, en qui est-ce que je place ma confiance en priorité :

-          dans le traitement médical

-          dans le médecin

-          dans la puissance de guérison de Christ

-          dans l’intercession de mes amis ou du pasteur

-          dans mes mérites à l’attention de Jésus sur moi

-          dans l’amour de Christ quelle que soit l’issue de la maladie ?

-       Quelles personnes de mon entourage aurais-je tendance à juger indignes de mon attention et de ma sollicitude ? Quel changement d’attitude envers elles me demande l’exemple de Jésus ?

-       Qui jugeons-nous indigne du salut ? Au nom de quoi le rejetons-nous ? Comment modifier notre vision et notre comportement ?

 

08:00 Publié dans Matthieu | Lien permanent | Commentaires (0)

08/04/2016

Étude n°3 Le sermon sur la montagne, Mat 5.43-48 (16 04 16)

Étude n°3 Le sermon sur la montagne, Mat 5.43-48 (16 04 16)

« Quand Jésus eut achevé ces discours, les foules restèrent frappées de ses enseignements, car il les enseignait comme quelqu’un qui a de l’autorité et non pas comme leurs scribes » Mat 7.28-29  

(Lac de Génézareth, lieu présumé du Sermon sur la Montagne)Lac de Génézareth.jpg

 

Observons

Le contexte

Au centre de son discours sur la montagne, Jésus reprend six préceptes de la loi de Moïse pour les faire passer du domaine du visible, du « faire » au domaine de l’invisible, de « l’être ». Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi, c’est-à-dire la vivre à la perfection, en exemple pour ceux qui désirent être « fils de Dieu ».

Le texte

Il comprend trois parties selon la logique littéraire hébraïque qui place au centre l’idée importante du passage :

a)    v 43-44 : le commandement de l’amour des ennemis

b)    v 45 : la raison d’être du commandement : l’amour inconditionnel de Dieu

a’) v 46-48 : le but du commandement : ressembler à Dieu et non aux hommes.

 

Comprenons

 

a)    La première partie du précepte était bien dans la loi de l’Ancien Testament (Lv 19.18), mais la seconde était un ajout des Pharisiens, qui considéraient comme ennemis tous ceux qui n’étaient pas Juifs, et s’arrogeaient le droit de les haïr impunément. Jésus vient bouleverser cet état de fait en demandant de l’amour pour tous, même les ennemis. Cet amour se manifeste par des bénédictions, des actes de bienveillance, et des prières, envers ceux dont on a à se plaindre, qui maudissent, haïssent et persécutent. Le mal ne peut être vaincu que par le bien (Rm 12.21), c’est-à-dire par l’amour. De part et d’autre, on passe des sentiments aux actes, mais l’amour des ennemis est placé par la prière dans une dimension spirituelle, dans une relation à Dieu qui seul permet son développement.

 

b)    Le motif suprême de cette conduite, c’est d’être fils de Dieu, animés de son Esprit, lui ressemblant comme un fils ressemble à son père, l’imitant dans les sentiments et la vie (Ep 5.1). Nés de lui qui vit dans le monde spirituel (= les cieux), nous sommes appelés à refléter son amour inconditionnel dont la nature (soleil et pluie pour tous) nous donne un aperçu.

Cet amour inconditionnel implique pardon gratuit et actes de bienveillance, sans recherche de son intérêt personnel (1 Co 10.24).

 

c)    Pratiquer cet amour nous distinguera comme « fils de Dieu » (Jn 13.35), au milieu des « péagers et des païens », des hommes sans Dieu, qui n’éprouvent par nature qu’un amour intéressé. Au fils de Dieu il est demandé de dépasser le mouvement naturel et d’entrer dans la dimension spirituelle de Dieu. Sa perfection, nous dit Luc (6.36), c’est sa miséricorde, son pardon qu’il offre à tous indistinctement, ses bourreaux, les brigands, les prostitués, les péagers, aussi bien que les Pharisiens, les Romains, les pauvres et les riches, car tous ont péché et sont privés de sa gloire (Rm 3.23). Il désire tous les rendre justes, à son image, pour que son amour soit partagé par tous.

Si nous avons bénéficié personnellement de cet amour et accepté son pardon, Dieu mettra en nous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Ph 2.5) et rendra parfaite l’œuvre qu’il a commencée en nous (Ph 1.6), afin que nous soyons reconnus comme fils de Dieu, grâce au témoignage d’une vie miséricordieuse envers tous (Jean 13.34-35).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

1-    Ce texte montre bien que la perfection ne consiste pas dans l’impeccabilité d’actes moraux conformes à la loi, mais d’abord dans les sentiments vis-à-vis du prochain, inspirés par le Saint-Esprit. Où en suis-je à ce sujet ? Mon cœur est-il inspiré et dirigé par l’Esprit dans ses relations avec les autres ?

 

2-    Ai-je encore en moi une rancune envers quelqu’un ? Comment m’en débarrasser ? Quel geste puis-je avoir cette semaine envers cette personne pour lui manifester mon pardon et mon amour ?

 

3-    Obéir à l’exigence de surpassement de son égoïsme et de son orgueil pour pardonner et aimer inconditionnellement, n’est possible qu’à celui qui est né de Dieu, qui laisse son Esprit agir dans son cœur, et en balayer les mouvements naturels d’animosité et de vengeance. Laisserai-je le Saint-Esprit m’emplir de cet amour des autres pour transformer mes relations tendues en relations de pardon et de paix ?

 

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