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15/01/2016

Étude n°4 Conflit et crise au temps des Juges, 1 Samuel 2.12-26 (23 01 16)

Étude n°4 Conflit et crise au temps des Juges, 1 Samuel 2.12-26 (23 01 16)

« Mon cœur exulte en l’Éternel, ma force a été élevée par l’Éternel, ma bouche s’est ouverte contre mes ennemis, car je me réjouis de son salut. »1 Sam 2.1

Observons

Le contexte  (2.1-11) :Anne mère de Samuel.jpg

Par quoi commence le chapitre ? Qu’exprime Anne dans son cantique ? Comment voit-elle l’Éternel ? A qui a-t-elle confié son jeune fils ?

Le texte (12-26) :

-     Sur quels contrastes est construit ce passage ? Que met-il en valeur au paragraphe central (v 18-21) et au v 26 ?

-  V 12-17 :

-  Comment sont qualifiés les fils d’Eli ? Pourquoi ? En quoi consiste leur méconnaissance de l’Eternel ? Quelle différence y a –t-il entre leur acte des v 13-14 et celui des v 15-16 ? De quelle nature était leur péché, v 17 ?

 

-  V 18-21 :

-  De quel vêtement était revêtu Samuel ? Que signifiait-il, v 18 ?

-  Que provoque l’attention affectueuse d’Anne pour son fils de la part d’Eli v 20 ?

-  Comment est-il exaucé ? Comment considérer une telle bénédiction : une récompense, un juste retour des choses du genre « donnant-donnant », une manifestation de l’amour et de la bienveillance de l’Éternel ?

-  Que signifie « grandir devant l’Éternel » v 21 et 26 ? En quoi Samuel était-il « agréable »à Dieu et aux hommes ?

 

-  V 22-25 :

 -  Quels sont les péchés dénoncés au v 22 ? Que représentent ces femmes assemblées à l’entrée du sanctuaire ?

-  Pourquoi mentionner l’âge avancé d’Eli ? Qu’est-ce que cela révèle sur sa relation à ses fils ? Que leur reproche-t-il ? Avec quel argument dissuasif, v25a ? Son reproche est-il adapté à la situation ?

-  Juger et intercéder traduisent deux formes du même verbe hébreu. Quelle différence marquent-ils ? Que veut dire Eli ?

-  Comment l’Ancien Testament explique-t-il l’endurcissement des fils d’Eli ? Voir Ex 4.21 avec Pharaon.

-  Pourquoi attribuer à  Dieu cette volonté de mort ? Voir en contraste Ez 18.30-32.

 

Comprenons

Le contexte : Anne, femme d’Elkana, dans sa joie d’avoir été exaucée par la naissance de Samuel, exprime sa reconnaissance pour la bénédiction de l’Éternel. Il la réhabilite aux yeux de ses « ennemis », sa rivale Pennina et tous ceux qui la tenaient pour oubliée de Dieu à cause de sa stérilité. Son cantique, beaucoup plus que celui de Marie plus tard (Luc 1.46-55), exalte la justice de Dieu plutôt que sa miséricorde envers les humbles. Pour Anne, l’Éternel est un juste juge qui redresse les pauvres et les opprimés et rétribue les méchants. Elle voit dans le Messie promis et déjà attendu de tout Israël, un roi puissant qui vengera les victimes des contestataires de Dieu (v 10).

Le texte : Notre passage est encadré de deux versets (11 et 26) consacrés à la croissance du jeune Samuel devant et au service de l’Éternel (voir pour Jean-Baptiste et Jésus Luc 1.80 ; 2.40, 52). Ces versets sont développés au centre de notre passage (v 18-21), par le tableau d’une famille ordinaire, respectueuse de l’Éternel, alors que les fils du sacrificateur agissent à l’opposé de leur fonction (v 13-17 et 22-25).

Les péchés de la famille du sacrificateur :

V 13-14 : Les sacrifices d’action de grâce ou de communion étaient les seuls dont le fidèle pouvait manger la viande bouillie après le sacrifice. Le sacrificateur ne pouvait en prélever que les morceaux de choix qu’étaient la poitrine et la cuisse droite de l’animal sacrifié (Lév 7.31-35). En venant puiser dans le récipient où bouillait la viande, les fils du sacrificateur lésaient donc le peuple puisqu’ils s’arrogeaient des morceaux supplémentaires. Les détails très précis sur ce prélèvement illicite insistent sur la systématique de leur vol sacrilège, quelle que soit la taille des victimes.

V 15-17 : Le second péché des fils d’Eli consistait à prélever leur part avant même que la viande du sacrifice soit bouillie, par dégoût de la viande bouillie selon leur prétexte invoqué. Si le simple fidèle osait rappeler le droit de l’Éternel à disposer des morceaux de choix qui lui étaient consacrés et devaient être brûlés sur l’autel, les fils d’Eli n’hésitaient pas à les menacer et à se servir de force. Leur abus de pouvoir révélait leur désir de satisfaire avant tout leur convoitise et leurs appétits charnels, et mettait au grand jour leur incrédulité et leur mépris de Dieu, qu’ils étaient censés servir (v 17). De plus, cette conduite impie discréditait aux yeux du peuple les lois divines et le sens des sacrifices (v 24).

V 22 : Le troisième péché des fils d’Eli était de se livrer à la prostitution sacrée, usage païen des cultes environnants. Les femmes s’assemblaient autour du temple pour s’offrir aux fidèles, symbolisant par leur union sexuelle l’union du dieu adoré avec l’humain. Le fidèle croyait que cet acte « religieux » lui procurait fertilité et prospérité. Cette pratique est considérée dans la bible comme un « adultère » spirituel vis-à-vis de Dieu qui le condamne fermement. Les fils d’Eli n’en tenaient pas compte, et ajoutaient l’immoralité à leur incrédulité.

Réaction et péché d’Eli

V 22-25 : La mention de l’âge avancé d’Eli peut avoir deux raisons : expliquer le peu de vivacité de sa réaction, et montrer son laxisme envers ses fils dont il n’a pas su discerner la conduite malgré le temps écoulé (3.13). C’est par la rumeur qu’il est amené à connaître l’incrédulité et la conduite scandaleuse de ses fils, dont il avait doublement la responsabilité en tant que père et sacrificateur. La cécité qui le frappait  (4.15) était le signe visible de son aveuglement affectif et spirituel ! Alors qu’il reconnaît et bénit la piété et la générosité d’une femme étrangère à sa famille, il ne voit pas l’impiété et la rapacité de ses propres fils ! Ses reproches semblent bien faibles face à l’offense faite à Dieu et à l’exemple impie donné au peuple. Comme sacrificateur il aurait dû défendre énergiquement le droit de l’Éternel et le droit du fidèle que ses fils foulaient aux pieds et condamner sévèrement leur profanation du sanctuaire. Par affection ou par faiblesse, car il tirait profit des vols de ses fils (1 Sam 2.29), il se contente de les avertir. Le péché contre le peuple est du ressort de la justice de Dieu qui comme juge, rend à chacun son droit. Mais le péché contre Dieu l’embarrasse car Dieu se trouve à la fois juge et partie offensée. Nul alors ne peut, selon Eli, s’interposer entre sa vengeance et  le coupable.  Sans s’en douter, Eli pose la question fondamentale de l’homme pécheur qui se trouve seul et démuni devant celui qu’il a offensé et qui le juge (Voir la réaction de Félix mis en face de son péché par Paul, Act 23.25) : « Qui pourra me défendre ? ». Job eut la prescience de cette nécessité d’un défenseur auprès de Dieu, en la personne d’un « témoin dans le ciel » (Job 16.19), d’un  « répondant, un arbitre entre Dieu et l’homme » (16.21), «un garant qui prendrait des engagements pour lui » et qu’il prie Dieu d’être Lui-même (Job 17.3). Quelle merveilleuse prophétie du rôle d’avocat et de médiateur qu’assume Jésus-Christ auprès du Père contre les accusations de Satan (1Jean 2.1). Dieu s’est incarné en Jésus pour qu’il soit « le médiateur d’une nouvelle alliance entre Dieu et les hommes » (1 Tim 2.5 et Héb 8.6) et qu’il intercède (=se mettre entre) devant Dieu en faveur des hommes contre les revendications de l’adversaire (Zach 3.1-4 ; Rom 8.27, 34) (Christ, avocat du pécheur contre l’Accusateur, Relief de Notre-Dame de Paris)Christ avocat de l'homme pécheur, relief de Notre-Dame Paris.jpg

Toujours est-il qu’Eli n’a ni cette connaissance ni cette espérance. Son seul argument pour inciter ses fils à changer d’attitude est de leur faire craindre le jugement sans appel de Dieu. Mais ses fils sont arrivés à un tel point d’incrédulité qu’ils ne peuvent plus entendre cet avertissement trop timoré. Leur cœur endurci les enfonce dans le refus de Dieu, qui ne peut que les laisser aller aux conséquences mortelles de leur choix (1 Sam 2.30, 34).

Pour préserver la toute-puissance du Dieu Unique, l’Ancien Testament lui attribue la volonté de faire mourir le méchant, l’impie, sans comprendre encore que Dieu aime l’homme, même pécheur, et cherche à le ramener à lui (Ez 18.32), tout en respectant ses choix de vie lorsqu’il les manifeste clairement.

La mort des deux fils d’Eli devait servir de signes à leur père que l’Éternel ne tient pas le coupable non repentant pour innocent (2.34). Lorsque le jeune Samuel lui rapporta les révélations de Dieu, Eli ne manifesta pas de repentir, ne prononça aucune supplication, mais de façon fataliste accepta la sentence de Dieu (3.18). La justice  de l’Éternel, selon Eli, consistait à éliminer ceux qui volontairement se détachent de Lui et nuisent au peuple spirituellement et physiquement. Si cette justice n’est pas immédiate, à cause de l’amour patient de Dieu, comme les apôtres le comprirent plus tard (2 Pie 3.9), ceux qui lui font confiance savent qu’elle se révèlera pleinement au retour du Christ qui rassemblera les siens dans son Royaume,et laissera les impies subir les conséquences de leur choix.

L’attitude de Samuel et de sa famille v 11,18-21, 26

En contraste avec la famille du sacrificateur, nous est présentée une simple famille de fidèles qui vivent dans la présence quotidienne de l’Éternel, dans et hors du sanctuaire ! L’enfant confié à l’Éternel, pourtant si mal représenté par Eli et ses fils, vit dans le temple, vêtu de l’éphod de lin des sacrificateurs pour signifier sa consécration à Dieu et la pureté de son cœur tout entier tourné vers le Dieu qu’il adore et sert dans les tâches les plus simples.

L’amour de sa mère se révèle dans le soin qu’elle prend à lui offrir chaque année une tenue neuve, en plus de la tunique de sacrificateur qui le désigne comme homme de Dieu. L’habit maternel devait réchauffer son cœur d’enfant solitaire et entouré d’hommes peu exemplaires. On a beau être spirituellement près de Dieu, on a humainement besoin de manifestations concrètes de tendresse et d’amour. L’exemple de la piété de ses parents compensait le mauvais exemple des sacrificateurs et permit à Samuel de croître dans un esprit d’adoration, de respect et d’obéissance à Dieu plutôt qu’aux hommes.

Eli fut lui-même touché par la fidélité d’Anne et d'Elkana et forma le vœu de les voir bénis par l’Éternel. Il reconnaît l’immensité du don de son fils tant désiré et attendu qu’a fait sa mère à Dieu, et selon une conception très humaine de compensation, Eli désire pour elle une récompense, peut-être un peu mercantile : au sacrifice de la femme,  que Dieu réponde par une descendance nombreuse. Il semble oublier que ce sacrifice était un geste d’amour et de reconnaissance à Dieu, qui de stérile l’avait rendue féconde ! Elle avait été déjà « récompensée » de sa confiance en Dieu par la naissance de Samuel.  L’Éternel montre sa générosité infinie en exauçant le vœu d’Eli au-delà des attentes de la famille et du sacrificateur. Il accorde trois autres fils et deux filles supplémentaires au couple de ses humbles serviteurs.

Quelle différence entre Samuel et les fils d’Eli ! D’un côté un jeune homme consacré à sa tâche dans le temple, accomplissant avec conscience et fidélité son service de Dieu auprès de sacrificateurs infidèles et méprisants, se rendant agréable aux hommes par son attention à leurs besoins (voir son attitude envers Eli au ch 3) et agréable à Dieu par le plaisir qu’il prend à le servir, soutenu par l’affection familiale.

De l’autre, ceux qui par leurs fonctions devaient être des points de repère pour les fidèles, se disqualifient aux yeux du peuple et l’éloignent de Dieu par leurs exactions (vols et violences), et leur incrédulité sacrilège, profanatrice du sanctuaire et de ses rites.

Le conflit entre Satan et Dieu continue à travers les hommes qui laissent l’Adversaire les dominer et les manipuler, pour entraîner le plus de monde possible loin de Dieu.

Le Seigneur appelle sans cesse les hommes à revenir à Lui par la bouche et les attitudes de ses serviteurs fidèles, mais il ne laisse pas les rebelles dans l’ignorance du sort final qu’ils se choisissent, la ruine éternelle (2 Pie 2.1). L’opposition entre Samuel et sa famille et Eli et ses fils met en valeur la vie des fidèles bénis de Dieu. Leur attachement à leur Seigneur leur procure paix, joie et amour mutuel, qui favorisent leur épanouissement et témoignent des bontés de Dieu.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       De quoi ma vie témoigne-t-elle dans mon entourage ? Comment mon attachement à Dieu l’a-t-elle transformée ?

 -       Comment manifester notre respect de Dieu lorsque nous sommes en assemblée d’Église ?

 -       Comment montrer concrètement ma reconnaissance à Dieu pour ses bienfaits ?

 -       Quel service puis-je remplir pour le bien de la communauté ?

 

 

08/01/2016

Étude n°3 Rébellion globale et patriarches, Gen 6.5-14, 17-19 (16 01 16)

Étude n°3 Rébellion globale et patriarches, Gen 6.5-14, 17-19 (16 01 16)

« Voici, je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce territoire, car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je te dis »

Gen 28.15 (la colombe du déluge, G. Doré 20è)Déluge la colombe.jpg

 

Observons

-       A quel moment de l’histoire humaine selon la Bible, se situe ce passage ?

-       Quel état de l’humanité se présente à l’Eternel, v 5 ? Quels sentiments en éprouve-t-il, et quelle décision prend-il ? Qui échappe à ce jugement ? Qui est-il, 5.29, 32 ?

-       Comment Dieu voit-il cet homme, v 8-9 ?

-       Quel mot est répété 3 fois dans les v 11-12 ? Que signifie-t-il ? Comparer avec le v 5.

-       A qui s’adresse Dieu ? Pourquoi ? voir Amos 3.7.

-       Quelle décision lui annonce-t-il, v13, 17 ? En opposition, que dénote de la part de Dieu les ordres donnés à Noé, v 14-16 ?

-       Quel mot apparaît ici pour la première fois, v 18 ? Quelle situation implique-t-il ?

Qui est concerné, v 18-19 ? Quel en est le but ? v 19

 

 

Comprenons

Deux généalogies précèdent le récit du déluge, pour séparer la descendance de Caïn sorti de la présence de l’Eternel (4.16), de celle de Seth qui invoque l’Eternel (4.26)

Le chapitre 6 révèle les conséquences du choix de vie de ces deux descendances, pour l’humanité entière.

Dans la première partie du récit du déluge, trois thèmes s'entremêlent tout en progressant :

1) Dieu constate avec affliction la méchanceté de la terre (6.5, 7, 11-12), puis « décide » la destruction (v 7, 13), enfin annonce par quel moyen : un déluge d'eau (6.17 ; 7.4).

2) Dieu reconnaît Noé juste (6.9, 7.1), indique un moyen de salut, l'arche (6. 14-16) et l'alliance (6.18), enfin ordonne la participation active de Noé (6.14 : Fais-toi ; v 19 : tu feras entrer ; v 21 : prends de tous les aliments ; 7.1 : Entre dans l'arche).

3) Noé obéit en toutes choses : 6.9 : il marchait avec Dieu ; 6.22 et 7.5 : il agit en tous points comme Dieu lui avait ordonné.

 

Les anthropomorphismes pour parler de Dieu sont nombreux. Toutes ces expressions de sentiments typiquement humains attribués à Dieu (regrets, affliction, repentir, désir de destruction), indiquent que Dieu est vivant, tout proche, s'intéresse aux hommes, et éprouve des sentiments, au contraire des idoles païennes.

 

Dieu juge et condamne la terre (6.5-7.5) :

Plusieurs questions se posent : Pourquoi Dieu n'a-t-il pas agi plus tôt pour empêcher le mal de se développer sur la terre ? Pourquoi n'a-t-il pas sauvé les gens avant qu'ils en arrivent à de tels excès de méchanceté ? N'est-il pas tout-puissant ? Comment peut-il vouloir détruire sa création ? Le déluge est-il son œuvre ou la conséquence indirecte de l’œuvre des hommes ?

Dieu a donné tout le temps de la construction : 120 ans (6.3) pour que le peuple interroge Noé et entende son appel à revenir à lui. Noé est appelé le « prédicateur de la justice » (2 Pi 2.5), car Dieu a une patience infinie pour sauver tous ceux qui le veulent (2 Pi 3.9). Mais comme il est un Dieu Saint et juste, le spectacle de sa création emplie de méchanceté et se détruisant elle-même, lui est insupportable et réclame de lui une intervention…pour sauver ce qui peut encore l’être ! L’apôtre Pierre l’a bien compris lorsqu’il parle de la fin des temps en la comparant à ce « début des temps » (1 Pi 3.20 ; 2 Pi 3.5-7, 9) :

Nous sommes ici en plein dans le débat de la toute-puissance de Dieu et de la liberté de l'homme, de l'amour de Dieu qui sauve, et de sa justice qui ne laisse pas le mal impuni. Sachant que Dieu est amour (1 Jn 4. 8) comme Jésus nous l’a révélé, nous ne pouvons pas lire littéralement les expressions de l’AT qui présentent une volonté de Dieu destructrice des hommes. C’était une manière de concevoir Dieu issue de la méconnaissance de son caractère et de la nécessité de le présenter comme le seul Dieu, maître de l’univers, dans un contexte polythéiste : tout émanait de Lui et tout était dirigé par Lui. Dans cet événement du déluge, dont toutes les cultures se sont fait l’écho, l’affliction de l’Eternel traduit la blessure d’amour que provoque en lui la corruption du genre humain dans sa grande majorité, il ne peut le laisser courir à sa perte et à sa propre destruction sans sauver ceux qui continuent à l’invoquer, et restent intègres et justes, Noé et sa famille. De même dans l’Apocalypse, Jean voit les serviteurs de Dieu scellés de l’Esprit pour subsister debout devant lui, alors que les autres hommes se cachent de terreur devant Lui (Ap 6.16-7.3).

La coupure d'avec Dieu conduit les hommes à des actions horribles, au temps de Noé comme à notre époque. Le texte de Mat 24.37-39 décrit ce que nous pouvons observer : les gens s'occupent uniquement de leurs affaires matérielles, et ne s'intéressent pas à la présence de Dieu. Ils se coupent eux-mêmes de la source de la vie qui est en Dieu, et par là se détruisent eux-mêmes, ( Ap 11.18c). Nous pouvons mieux le comprendre à notre époque, où les hommes ont acquis la puissance atomique de « détruire la terre », et de l’abimer écologiquement !

Le cœur de Noé, celui qui « marchait avec Dieu », comme le nôtre, et comme la création toute entière, soupire après l'arrêt des atrocités qui se commettent sur les créatures de la terre (Romains 8.19-22). Désigné par Dieu à la création comme le maître de la terre qu’il devait gérer selon les lois divines, l’homme a perdu cette domination bénéfique et a livré l’univers entier à la puissance maléfique de Satan. Celui-ci, en utilisant les lois physiques de la terre pour la destruction de la création, et en soumettant les esprits et les cœurs des hommes à sa volonté maléfique, tente d’entraîner loin de Dieu le plus grand nombre possible d’hommes (2 Cor 4.4 ; 1 Pi 5.8).

Par le récit du déluge, le Seigneur a révélé qu'un jour il stoppera l'emprise du mal sur la terre. Mais avant de condamner, il appelle et appelle encore l'homme à revenir à lui. Ensuite il donne le moyen de salut : une alliance avec lui et une arche, symbole du don de son Fils Jésus pour le salut du monde (Jean 3.16). Entrer dans l'arche, c'est accepter l'alliance avec Dieu (6.18),  c'est  s'en remettre avec confiance en sa grâce. Une alliance implique l’union de deux forces pour lutter contre une force adverse. Le conflit entre Dieu et Satan se reporte sur la terre à travers l’homme : ce dernier a le choix de s’allier avec l’Un ou l’autre, comme en Eden. Mais parce qu'il aime sa créature, Dieu renonce à sa toute-puissance et lui donne la liberté de dire non à son alliance ! L'homme peut connaître l'amour de Dieu et recevoir la force de se détourner du mal pour bien agir. Mais il doit choisir et c'est ce qui fait sa dignité, sa responsabilité de créature « à l'image de Dieu ». Ce choix a toujours existé, du temps de Noé comme de notre temps.

Le jugement de Dieu n'est que le constat de ce choix personnel : Dieu juge (= il condamne) le mal qui mène ceux qui s'entêtent à le pratiquer, jusqu'à l’autodestruction. Mais en même temps il juge (= il libère) et sauve ceux qui amorcent le moindre petit mouvement vers lui. En sauvant les huit personnes du déluge. Dieu donnait la chance de le connaître à l'humanité qui sortirait d'elles (donc, à nous aussi)

La justice et l'intégrité de Noé venaient de ce qu'il marchait avec Dieu (6.9). C'est Dieu et non les hommes, qui le déclare juste devant lui (7.1) Sa relation avec le Seigneur se révélait par une conduite différente de celle de ses contemporains : au lieu de se soucier uniquement des choses matérielles, il se préoccupait de la volonté de son Dieu (Rom 12.2). Cette marche se caractérisait par l'obéissance volontaire et confiante aux ordres de Dieu. Son attitude, et ses paroles interpellaient les consciences et œuvraient avec Dieu pour les amener à lui. Si dans ce monde pervers, Noé a su établir une relation avec Dieu et maintenir sa communion avec lui, la porte était aussi ouverte aux autres, comme elle l'est pour nous.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       A quoi peut-on distinguer que nous marchons avec Dieu ?

-       Devant l’état spirituel et moral de notre monde, comment réagissons-nous ? Quels sentiments nourrissons-nous ? Quelles actions entreprenons-nous ?

-       Notre alliance avec Dieu est-elle un refuge protecteur ou une arme offensive dans notre lutte intérieure avec Satan ?

-       A qui ou à quoi obéissons-nous lorsque nous prenons des décisions de vie ?