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15/08/2014

Etude n°8 L'Eglise, Jean 17.20-26 (23 08 14)

"Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour tous ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un...en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé" Jean 17.20-21

 

Observons Jean 17.20-26

Le contexte

Dans un dernier discours, Jésus a annoncé à ses disciples son départ auprès du Père (16.28) et leur propre abandon (32). Pour les rassurer il leur a affirmé sa victoire sur le monde et ses tribulations (33), prophétisant ainsi le sens de la croix et de la résurrection. En présence de ses disciples, Jésus prononce la prière ultime qui va transformer la vie de Jean, le seul disciple qui restera avec les femmes au pied de la croix et qui nous transmettra cette intercession.

Structure de la prière

A-    v 1-5 : intercession pour la glorification de Christ en faveur des croyants (glorifier : 4 fois, gloire : 1 fois).          (Trinité dans la gloire, 15è s)Gloire de la Trinité 15è.jpg

 

B-    v 6-19 : intercession pour ses disciples contemporains

a) (6-12) pour la protection divine(garder : 3 fois) sur les disciples que Dieu a donnés à Jésus (5 fois) et qui ont cru en la parole qu’il leur a donnée (3 fois) ;

b) (13-19) pour leur sanctification (3 fois).

 

C-    v 20-26 : intercession pour l’unité (4 fois), dans l’amour de Dieu (v 23-24, 26), des disciples qui croiront en lui.

 

Questions pour une observation des versets 20-26 :

-          Comment Jésus s’adresse-t-il à Dieu ? Quel lien l’unit à Dieu ? (v 21,24,25)

-          Recherchez ce qui préoccupe Jésus en soulignant les mots et les idées qui reviennent à plusieurs reprises (utilisez des couleurs).

Quel est le désir profond de Jésus ?  Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Avez-vous l’impression que le monde chrétien exauce cette prière ? Et qu’en est-il de notre église (ou : nos églises) ?

-          Comment peut se faire l’unité entre les disciples (v 21, 23a, 26) ?

-          Quel est le but de l’unité de l’église souhaitée par Jésus ? (v 21, 23)

-           V 24 : Quel est le temps des verbes ? Faut-il le comprendre à la lettre ou comme une anticipation ? Qu’est-ce que cela révèle sur l’état d’esprit de Jésus ?

-          Que veut Jésus pour ses futurs disciples, à ce moment de sa vie ? C’est la seule fois où il dit « je veux » : quel sens cela donne à sa prière ? Quelle est la gloire dont parle Jésus, v 22, 24 ?

-          Qu’est-ce qui découle de la « connaissance » de Dieu et de Jésus ? De quelle « connaissance »  s’agit-il ? Y a-t-il une différence entre connaître et comprendre, entre faire connaître et faire en sorte que quelqu’un comprenne ?

-          Que faut-il connaître ?  Est-ce que la connaissance est uniquement (surtout / pas du tout / aussi) une connaissance intellectuelle ?

Remarquez les versets 7 et 8. A ce moment précis les disciples savaient / comprenaient-ils vraiment ?  Quelle est la différence avec le monde qui ne « connaît pas » ? (verset 25).

-    Pourquoi Jésus fait-il appel à la justice de Dieu en l’appelant « Père Juste » ?

 

Comprenons

 Après avoir prié pour ses premiers disciples de son vivant sur terre, Jésus pense à ceux qui croiront en sa parole grâce à leur témoignage, c’est-à-dire à son Église universellefoule africaine.jpg (v 20). Jésus sait que la diversité des personnes et des cultures sera pour son Église une tentation de désunion. Sa prière fonde la vraie unité de ses disciples dans l’amour qui lie le Père au Fils et vice-versa. Cet amour réciproque, profond et plein de tendresse, n’est pas fusionnel au point de confondre les rôles. Chacun  des deux a ses caractéristiques et ses fonctions, (Dieu Père Créateur, Dieu Fils Sauveur, et il faudra ajouter ensuite, Dieu Esprit Consolateur), mais le lien d’amour qui les unit leur permet d’avoir le même objectif : la vie éternelle pour l’homme pécheur. En communiquant à ses disciples l’amour du Père, Jésus leur a déjà donné la vie éternelle, le salut dès ici-bas. Il exprime sa dernière volonté, son testament,  en demandant au Père de leur permettre de poursuivre leur communion avec lui jusqu’après sa résurrection (gloire manifeste de Jésus), dans le royaume éternel où il va entrer. Pour Jésus à ce moment-là les contraintes du temps n’existent plus, il se voit déjà dans la gloire du Père, si grande est sa confiance en Lui et en son amour ! Savons-nous dans l’épreuve, voir l’invisible déjà et toujours actuel de la présence de notre Père ?

Jésus prie pour que les disciples de tous les siècles, de toutes les cultures et de toutes les personnalités trouvent leur unité dans le même amour de et pour Dieu, et que cette unité s’exerce dans la proclamation de l’amour de Dieu pour le salut du monde (v 23). L’unité des disciples dans l’amour, malgré ou avec les diversités d’expression, permettra au monde de connaître qui est ce Dieu d’amour que Jésus a lui-même fait connaître.

La connaissance est à distinguer du savoir intellectuel. Les disciples enseignés par Jésus avaient eu connaissance de la Bonne Nouvelle. Mais à ce moment, ils ne la comprenaient pas encore, ils ne l’avaient pas expérimentée personnellement. Le verbe « connaître » dans la bible est employé pour désigner l’union intime des époux (Gen 4.1). Dans l’union intime avec Jésus, l’Esprit donne aux disciples l’expérience de l’amour de Dieu  et de l’amour fraternel. La prière de Jésus sera exaucée après la Résurrection et la Pentecôte. Jésus s’en remet à la justice de Dieu pour faire la distinction entre ceux du monde qui n’ont pas voulu le reconnaître en Jésus, et les disciples qui ont accepté de s’unir à Lui et de recevoir son amour.

Cette prière ultime se termine par la promesse qu’il continuera à révéler Dieu par l’amour qui habitera dans le cœur de ceux qui voudront le recevoir (26).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

1-     La prière de Jésus pour l’unité de son Église contient-elle l’idée d’uniformité ? Voir comment Paul l’a comprise en 1 Co 12.4-31, et 13.

 

2-     Regardez ensemble dans quelle mesure nous contribuons à l’exaucement de cette prière d’unité entre disciples, et entre églises ou dénominations différentes.

 

3-     Qu’est-ce qui peut me permettre d’accepter dans l’Église les différences de caractère, de compréhension de la Parole, ou de pratiques ?

 

4-     L’amour de Dieu pour moi, manifesté par Jésus à la croix, me pousse-t-il à avoir, pour les autres, le même désir de salut et le même amour ? Prions que l’Esprit agisse pleinement en nous dans ce sens et nous inspire les façons de lui rendre gloire, adaptées aux circonstances actuelles. 

 

 

08/08/2014

Étude n° 7 Vivre comme Christ Luc 6.27-36 (16 08 14)

 

Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés,vous aussi, aimez-vous les uns les autres » jean 13.34

 jeune fille à la fleur Marc Riboud.jpg

Photo de Marc Riboud : La jeune fille à la fleur

Observons Luc 6.27-36

Le contexte

Jésus prononce le Sermon sur la montagne devant les disciples et une foule nombreuse d’auditeurs de tout le pays (v 17). A la différence de Matthieu, Luc rapporte seulement quatre béatitudes (sur les pauvres, les affamés, les affligés et les insultés), suivies de quatre malheurs annoncés aux riches, aux rassasiés, aux rieurs et aux honorés de ce monde. Ayant fustigé ces quatre catégories d’hommes, Jésus ne veut pas que ses disciples en prennent prétexte pour les considérer comme des ennemis maudits, et se tournant vers ses auditeurs, il leur annonce la règle d’or de toutes relations humaines dans son Royaume.

Le texte

Construit en parallélisme concentrique, pour mettre en valeur au centre la règle d’or :

a) v 27-28 : Quelles sont les oppositions dans ces deux versets? Quelles attitudes du disciple définissent-elles ?

b) v 29-30 : Relevez les exagérations. Est-il possible d’y obéir à la lettre ? Pourquoi ? En rapprochant, par un jeu de mots, le mot « face » de l’expression « façon de faire », quel sens peut prendre l’ordre de Jésus ?

c) v 31 : Que demande au disciple cette règle d’or  pour qu’il lui obéisse ? (à rapprocher de Luc 10.27 et Mat  22.39

b’) v 32-34 : Qu’est-ce qui caractérise les relations humaines entre les « pécheurs » ? Que signifie le mot pécheur ?

a’) v 35-36 : Qu’est-ce que ces versets de conclusion ajoutent à ceux de l’introduction (27-28) ?Que signifie l’expression « fils de » ? Comment être fils du Très-Haut ? Comparez le verset 36 à Mat 5.48.

 

Comprendre

Le contexte

Dans Matthieu(5.38-48), les ordres de Jésus sur l’amour inconditionnel sont donnés en rapport avec le précepte de la loi du talion (Vous avez entendu qu’il a été dit : œil pour œil et dent pour dent) qui avait été donnée à un moment où la vengeance dépassait de loin l’acte commis, et en rapport avec le précepte conçu par les Pharisiens : Tu aimeras ton prochain (= le juif, pour les Pharisiens) et tu haïras ton ennemi (= le non-juif), que la loi de Moïse ignorait. Jésus appelait les disciples à une vision plus large de la volonté de Dieu, que celle des Pharisiens.

Chez Luc, l’intention est un peu différente car les deux préceptes ne sont pas rappelés, et l’allusion aux Pharisiens n’est suggérée que dans la mention des quatre malheurs qui attendent les nantis et les honorés de ce monde (v 24-26). Jésus cherche à éviter chez ses disciples le mouvement naturel de rancune et de vengeance, qu’ils pourraient avoir contre la caste des Pharisiens concernée par ces malheurs.

Le texte

a) Les quatre ordres d’amour des ennemis renversent les attitudes naturelles du cœur non régénéré. Ils sont donnés à « ceux qui écoutent » Jésus. Ecouter, c’est entendre, mais aussi prêter attention avec le désir de comprendre et de suivre. L’obéissance aux lois de Jésus qui sont à l’opposé de celles du monde, n’est possible qu’à ceux qui désirent être fils du Très-Haut (v 35), en imitant sa miséricorde, mot qui signifie être de cœur avec celui qui est misérable (physiquement, moralement ou spirituellement).

b) Les exemples de non-violence et de générosité (tendre l’autre joue, donner sans réclamer son droit) sont volontairement excessifs pour faire comprendre l’antinomie absolue entre l’attitude de violence et de vengeance du monde et l’amour, la générosité, le renoncement à soi et la non-violence du Royaume.

Il faut bien comprendre le v 29 non comme une provocation (en effet, tendre l’autre joue à son agresseur, c’est l’inciter à plus de violence encore), mais comme une invitation à adopter une autre solution que la violence : si quelqu’un te frappe sur la face, montre lui l’autre face = façon d’agir : reste calme, non-violent face au violent qui t’agresse. Jésus mettra lui-même en pratique cet ordre lors de son procès et sa crucifixion. Gandhi et le pasteur noir Martin Luther King adopteront aussi la même attitude, au péril de leur vie.

c) Au cœur du passage (v 31) se trouve le précepte de base de la vie du croyant, qui rejoint le commandement « Aime ton prochain comme toi-même ». Cela réclame du discernement de ce qui est bon pour soi selon Dieu, et non selon ses propres désirs. Puis cela demande de s’oublier pour penser à l’autre. Si l’on se mettait à la place de l’autre, on éviterait bien des maux.

b’) Mais cela n’est possible que par la puissance de l’Esprit qui seul permet de dépasser les attitudes d’amour intéressé des pécheurs. Faire le bien pour avoir en retour une récompense ou une satisfaction d’amour-propre, c’est normal dans le monde.

c’) Le chrétien peut et doit pratiquer un amour désintéressé à l’image de celui de son Père, qui ne fait pas de distinction entre les bons et les méchants pour dispenser ses bénédictions. Le fils de Dieu n’agit pas pour une récompense, mais pour refléter l’amour inconditionnel de Dieu.

Le verset 36 est une autre version de Matthieu 5.48, et fait de la perfection de Dieu un synonyme de sa miséricorde. Etre parfait comme Dieu, c’est aimer l’autre comme Il l’a fait, en se donnant lui-même en Jésus jusqu’à la mort, pour que le pécheur ait la possibilité de vivre avec Lui.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-         Comment puis-je vivre les exigences de Jésus ? – Seigneur, viens au secours de mon impuissance à t’obéir !

 

-         Quelle rancune se tapit au fond de mon cœur et de mon esprit ? Quel intérêt me pousse contre ou vers l’autre ? Qu’une fois identifiés, j’accepte de remettre ces sentiments à Jésus, pour qu’il les transforme en amour désintéressé.

 

-         Lorsque je suis lésé ou injurié par quelqu’un, quelle face est-ce que je lui montre : celle de ma fureur, celle de ma peur, ou celle de l’assurance calme et de l’amour de Christ ? Réfléchissons à des situations concrètes et réelles qui se sont présentées à nous, demandons pardon à Jésus pour toute attitude contraire à sa volonté et réparons nos torts envers les autres, si cela est possible.