29/11/2013
Etude n°10, Le jour eschatologique du Kippour Daniel 8.9-14 ; 23-26 (07 12 13)
« Jusqu’à 2300 soirs et matins et le sanctuaire sera rétabli », (justifié, rendu à sa juste fonction) Dan 8.14
Observons Daniel 8.9-14 ; 23-26
A) Structure du chapitre 8
1-2 : Introduction : Circonstances de la vision
3-12 : La vision : a- les deux animaux en lutte entre eux
b- la petite corne en lutte contre le Chef
13-14 : la promesse du Kippour
15-18 : Trouble de Daniel devant l'ange Gabriel
19-25 : Explication de la vision : a- les deux animaux (20-22)
b- la petite corne (23-25)
26 -27: Conclusion : La vision vraie et secrète provoque le trouble de Daniel.
Au centre de la vision et son explication, la promesse du Kippour, jour de la restauration du sanctuaire.
B) La « vision pour le temps de la fin »(v 17b)
V 9-14 : Quel est le personnage principal de ce passage ? Quelles sont ses actions ? Quelle répétition nous indique le but de ces actions ? De quelle nature sont ces actions ? Rechercher dans la Bible, à l’aide d’une concordance ou d’un dictionnaire biblique, le sens des symboles : corne, armée des cieux, étoiles, Chef de l’armée, sacrifice perpétuel. De quel crime s’agit-il au v 12 ?
V 13-14 : le dialogue avec le « saint » Quel mot revient pour la seconde et la troisième fois ? Que nous dit-il sur la préoccupation de Daniel ?
D’où vient la mention des soirs et matins ? Quel caractère cela donne-t-il à la restauration du sanctuaire ?
C- L’explication de l’ange Gabriel v 23-26
Comment au v 23 est désignée la petite corne de la vision du v 9 ? A quel animal de la vision du ch 7 (v 7) est-elle assimilée ? Quels repères historiques de temps sont donnés ? Qu’est-ce qui au v 24 indique l’origine de la puissance du « roi impudent et artificieux ».
Comprenons
Le parallélisme entre les ch 7 et 8 permet une compréhension plus précise de la vision
- Le ch 7 écrit en araméen est destiné à être lu par tous les peuples et concerne leur histoire, le ch 8 écrit en hébreu s'adresse au peuple juif en exil et répond à ses préoccupations cultuelles et spirituelles.
- Les animaux les moins importants du ch 7 (ours et léopard) sont remplacés par le bélier et le bouc, pour porter l'attention de Daniel sur sa préoccupation cultuelle, au-delà du sens historique donné en clair par Gabriel (v 20-21). Ces animaux en effet étaient présents dans les services quotidiens (bélier) et annuel (bouc) du temple. Daniel se préoccupait de savoir quand le temple et ses services, détruits depuis 25 ans au moment de la vision (551 av JC), allaient être rétablis, car aux yeux du peuple ils concrétisaient la présence de Dieu en son sein. Par la vision des deux animaux, Dieu prépare l'esprit de Daniel à recevoir sa réponse. Le bouc (v 8) rappelle le bouc pour Azazel (Lév 16), symbole de Satan dont la puissance sera brisée définitivement à la fin du jugement (Ap 20.10). Le bélier et le bouc sont vaincus (= les services quotidiens et le service annuel du Kippour ont disparu), et tout le symbolisme du sanctuaire est attaqué ensuite par la petite corne (v 11-13).
- La petite corne, symbole d'un pouvoir autoritaire persécuteur du peuple de Dieu (= armée des cieux, étoiles, v 10), se bat contre le Chef de l'armée, chef des chefs, Grand-Prêtre (on lui ôte le sacrifice perpétuel), que Daniel 12.1 appelle Micaël, (« Qui est comme Dieu ?»), et que l'on identifie à Christ dans son combat avec Satan. Cette corne qui s'élèvera à la fin (v 17, 19, 23, 26), se caractérise par un esprit de pouvoir, d'orgueil, de cruauté, et de blasphème (Es 14.12-14; Ez 28. 11-19). Son objectif (v 12) est de supplanter et d'abattre le Chef, en détruisant l'œuvre de pardon gratuit offert par Christ sur la croix (= supprimer le sacrifice perpétuel), en empêchant, par la destruction, la rencontre du peuple avec son Dieu (= renverser le sanctuaire), et en falsifiant la Parole de Dieu (= jeter la vérité par terre).
- les v 13-14 répondent à la préoccupation de Daniel sur le rétablissement du temple pour permettre la rencontre du peuple avec Dieu. La « purification » du sanctuaire, service annuel du Kippour était vécue comme un temps de repentance, de conscience d'un jugement de Dieu sur son peuple, pour l'arracher définitivement au mal que symbolisait le bouc pour Azazel, envoyé mourir au désert.
La date mystérieuse et prophétique donnée pour ce moment en « soirs et matins » renvoie, par cette expression, au seul autre texte qui la contient : le récit de la Création. Le Kippour annonçait une re-création du monde par Dieu (v 25b), sans mal et sans mort, seule réponse au problème du mal qui sévit sur terre, et qui s'attaque à Dieu. Daniel ne considère que l'immensité de la durée jusqu'à ce rétablissement du « sanctuaire » qui permettra la reprise des relations avec Dieu, et qu'il localise à Jérusalem. Sa conception matérialiste l'empêche de comprendre le sens spirituel de la promesse et le plonge dans le trouble.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je la même aspiration que Daniel à retrouver une relation étroite avec Dieu grâce à une rencontre avec lui dans sa Parole et dans l'assemblée des frères ?
- La promesse de la « purification » par Dieu du sanctuaire spirituel que constitue l'Eglise, m'apparaît-elle comme un sujet de peur de n'être pas assez parfait, ou comme une joie et une espérance, puisque je suis pardonné et scellé par Christ ?
- Mon Eglise est-elle un lieu de rencontre privilégié avec Dieu ? Comment y contribuer ?
- A quoi m'engage la conviction que le temps de la fin est venu et que Dieu rassemble son peuple pour le délivrer définitivement du mal ? (lire Ap 14).
- Suis-je bloqué dans ma compréhension des prophéties par une lecture matérialiste et réductrice ? (Voir Nicodème ou la Samaritaine). Comment élargir ma compréhension sans tomber dans une interprétation mystique ou personnelle ? (2 Pi 1.19-21).
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22/11/2013
Etude n°9, Le jugement avant la parousie : Daniel 7.9-14, 22, 26-27 (30 11 13)
« Le royaume, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous le ciel seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son royaume est un royaume éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront. » Dan 7.27
Ce texte de Daniel 7 est difficile à percevoir par des non-adventistes quand on le détaille avec précision. Il demande une connaissance du symbolisme prophétique et littéraire hébraïque, donc une étude patiente et méticuleuse des textes, que tous ne sont pas prêts à entreprendre. Il peut toutefois donner les grandes lignes de l’espérance chrétienne de la justice divine en faveur de son peuple et de la disparition des puissances terrestres persécutrices. Il peut inviter chacun à entrer dans le Royaume éternel en se déterminant comme « saint du Très-Haut», par adhésion au Fils de l’homme, et par un témoignage de vie conséquent.
(Illustration : Cologne, 15è siècle: les 24 anciens autour du trône)
Observons Daniel 7.9-14, 22, 26-27
Le contexte
Le début du chapitre (1-8) transcrit sous forme de récit, la vision des 4 animaux et de la corne arrogante, représentant la succession des royaumes terrestres, comme l’expliquera l’ange à Daniel dans la fin du chapitre (v 15-25).
Le texte
Les prophéties du jugement occupent deux passages distincts de notre chapitre, : la vision proprement dite du jugement (v 9-14) et la reprise de la vision en condensé (v 26-27).
Relevez dans le passage intermédiaire (15-25) les deux versets qui concernent les saints : en quoi sont-ils liés à un jugement ?
La prophétie du jugement (9-14), placée au centre du chapitre 7, est composée de trois strophes dans un style poétique rythmé, commençant chacune par l’intervention du prophète « je regardai » :
- 9-10 : Qu’est-ce qui nous indique qu’un tribunal est mis en place ? Quels en sont les personnages ? Que peut-on en déduire sur la localisation de la scène ?
- 11-12 : Quels sont les personnages dans cette partie de la vision ? Où agissent-ils ? (Comparer avec le verset 8 précédent). Quelle indication de temps est donnée ?
- 13-14 : Où se situe la scène ? Quels en sont les personnages, quels mouvements font-ils ? Quelle chronologie des actes peut-on établir ?
On retourne au récit au verset 15, dans la troisième partie du chapitre qui donne quelques explications sur la vision centrale.
Les scènes au ciel en présence de l’Ancien des jours alternent avec les scènes sur la terre et ses puissances. Le dialogue avec l’ange imbrique de même les explications sur les bêtes terrestres et les mentions des saints.
Voici un tableau comparatif de ces passages
v 8-14 |
v 18 et 22 |
v 26-27 |
8 : la petite corne |
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24b-25 la petite corne |
9-10 : des trônes devant celui de l’Ancien des jours, les juges s’assirent, les livres furent ouverts |
22a : l’Ancien des jours vient… …pour rendre justice aux saints |
26a : puis viendra le jugement |
11-12 : les bêtes perdent leur pouvoir. La corne prononce des paroles arrogantes. |
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26b : on lui (la corne) ôtera sa domination détruite pour jamais. |
13-14 : arrivée d’un fils d’homme, vers l’Ancien des jours. Don de la domination et royauté éternelles |
22b : le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. 18 : les saints reçoivent le royaume éternel. |
27 : domination du peuple des saints et royaume éternel. |
Comprenons
Le contexte
Le chapitre 7 introduit la partie proprement prophétique du livre. Selon le procédé littéraire hébraïque pour une introduction, il condense les prophéties sur l’histoire du monde ; elles seront développées et détaillées dans les chapitres suivants pour répondre aux interrogations du prophète troublé par le sort de son peuple et de Jérusalem.
Le texte
L’opposition entre terre et ciel ne signifie pas une localisation physique des événements dans l’espace, mais une différenciation entre le domaine temporel, historique et visible du monde humain (= terrestre) et le domaine spirituel, invisible, du monde de Dieu (= céleste). L’alternance des scènes terrestres et célestes indique que le début du jugement (v 9-10, 22, 26a) se place pendant le déroulement de l’histoire terrestre et aura des conséquences sur elle : justice est faite aux saints (22a), c’est-à-dire qu’ils sont reconnus devant Dieu d’abord, comme enfants de Dieu et revêtus spirituellement de la robe de justice (Za 3.1-5 ; Ap 6.9-11). Cette justification, ou reconnaissance du peuple de Dieu, terminée dans le monde invisible, entraîne sur terre, d’une part l’affaiblissement du pouvoir des persécuteurs, puis à terme, leur disparition (Dn 7.11-12, 26b), et la remise du royaume aux saints (v 14,18, 27).
Nature de la scène : Le vocabulaire abondant (trônes, juges, livres, rendre justice, jugement) décrit sans doute possible une scène de jugement, qui n’existait pas dans les visions précédentes de Daniel. Placée au cœur du livre, et au cœur du chapitre, cette scène de jugement donne tout son sens à l’ensemble des récits et des prophéties du livre.
Ce jugement se passe au ciel, car la présence de l’Ancien des Jours, identifié au Créateur, les myriades d’anges, le trône de feu avec des roues ardentes, renvoient à Ez 1 et 10 ; de plus, le fils d’homme apparaît sur les nuées du ciel et s’approche de l’Ancien des jours et non de la terre ! Ce n’est donc pas la vision du retour de Christ sur terre, mais la vision du début du jugement préliminaire à ce retour, que l’apôtre Jean développera dans Ap 4 à 11.
L’installation d’autres trônes trouve son explication à la fin du v 10 : des juges s’y asseyent. En effet, dans la Bible, Dieu, les anciens ou les rois s’asseyent sur des trônes pour exercer la justice (Ps 9.5 ; 8-9 ; 11.4 ; 122.5 ; Mt 19.28). Ap 4.4 nous donne l’identité des juges de la vision de Daniel : les 24 vieillards, hommes justifiés et vainqueurs de la mort (vêtus de blanc et couronnés d’or), se trouvent déjà au ciel pour servir de jurés au tribunal céleste. La Bible parle seulement de quelques personnages jouissant de ce privilège : Hénoch, Moïse et Elie, ainsi que les ressuscités du moment de la mort de Christ qu’il aurait emmenés au ciel à son ascension (Mt 27.52 ; Ep 4.8a). Les 24 vieillards pourraient en faire partie, le nombre 24 symbolisant les représentants du peuple des sauvés, ressuscités ou transmués.
Des livres sont ouverts (Jean verra l’Agneau immolé ouvrir le livre scellé de 7 sceaux : Ap 5-6.1) : dans tout procès, les faits à juger sont consignés dans des livres et rappelés devant le tribunal. Le livre de vie, connu de Dieu seul, contient, outre l’œuvre de salut de l’Agneau immolé, le nom et la vie de ceux qui ont fait alliance avec Dieu ; il sert à mettre au grand jour (Jn 3.19-21) la réalité de leur attachement au Fils de l’homme (2 Co 5.10 ; Jn 3.18 et 5.24-25,27). Les livres des œuvres (Ap 20.12) concernent les « morts » spirituels, ceux qui ont refusé d’entendre la voix de Dieu ou celle de leur conscience (Rm 2.5-9, 14-16). Ouverts après le retour de Christ pendant les mille ans (Ap 20.12), ils révèleront aux élus, tous les appels de Dieu refusés par les impies, toutes les occasions de revenir à Dieu manquées par eux.
(Fresque à St Laurent en Royans)
Le but du jugement préliminaire est de rendre justice aux saints du Très-haut (v 22) ; accusés par Satan (Za 3.1), persécutés et mis à mort injustement par ses représentants terrestres (bêtes et corne), ils réclament justice, reconnaissance de leur innocence, réhabilitation (Ap 6.9-11), et libération définitive de leurs oppresseurs. Il s’agit bien ici du jugement de la maison de Dieu dont parlera Pierre (1 Pi 4.17) et qu’annonce le premier ange d’Ap 14.7. Ceux dont la foi en Christ s’est manifestée par une vie confiante et obéissante dans l’amour des autres, sont alors « revêtus de robes blanches » (Ap 6.11 ; 7.14) c’est-à-dire qu’une décision de la justice divine les reconnaît “ justes ” et les scelle pour le jour de la rédemption (Ep 4.30 ; Ap 7.3), du rassemblement de tous les élus, ressuscités et transformés, autour du Christ-Roi (1 Th 4.15-17). Le jugement est donc destiné à identifier devant les êtres célestes, le peuple des saints déjà morts qui ressusciteront, ou encore vivants, qui constituent le Royaume du Christ, avant son retour sur terre.
Le fils de l’homme (Dn 7) ou l’agneau immolé (Ap 5.7) s’avance vers l’Ancien des jours, donc au ciel, dans le monde spirituel et invisible de Dieu et non vers la terre : ce n’est pas encore son retour sur terre. L’Apocalypse (5.7-14) nous apprend qu’Il reçoit alors de la main du Seigneur le livre de vie scellé, à la grande joie des participants à ce tribunal, qui le reconnaissent digne de l’ouvrir à cause de son sacrifice en faveur des hommes. A la fin du jugement qui aura rassemblé tous les saints, il peut recevoir son royaume et l’adoration comme roi, de tous ses sujets (Dn 7.14 et Ap 11.15-17). Alors la disparition des persécuteurs peut avoir lieu (Dn 7.11-12 ; Ap 16-18).
Très humainement, Daniel s’épouvante à ces visions fantastiques dont il ne retient que les images monstrueuses et la durée immense de leur pouvoir. Comme pour lui, une étude minutieuse des prophéties est nécessaire pour en déceler les messages d’espérance, et pouvoir « rendre gloire à Dieu pour la venue de son jugement » (Ap 14.7) qui apporte la délivrance et la réhabilitation à tous ceux qui ont cru en Christ et ont été scellés de son Esprit.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi la perspective du jugement déjà commencé change-t-elle quelque chose à ma vie ? Me plonge-t-elle dans l’angoisse de ne pas être sur le livre, ou réjouit-elle mon cœur de me savoir scellé par l’Esprit comme sujet du royaume de Christ ?
- Que faire pour que mon nom soit inscrit dans le livre de vie ? (lire Luc 10.20 ; Joël 3.5 ; Marc 16.16. Rm 3.22).
- Si le jugement est « la révélation des fils de Dieu » qu’attend la création tout entière (Rom 8.19), comment ma vie présente révèle-t-elle que je suis fils de Dieu ?
08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)