16/08/2013
Etude n°8 : Le discernement, sauvegarde du réveil, Matthieu 7 1-29 (24 08 13)
« Éternel, fais-moi vivre selon ta bienveillance ! Le principe de ta Parole est la vérité, et toute ordonnance de ta justice est éternelle » Ps 119.159-160
Observons Matthieu 7. 1-29
A-
1-5 : Relations humaines du disciple
6- : respect du sacré
7-11 : persévérance dans la recherche de Dieu qui exauce la prière
B- 12 : Règle d’or du disciple
13-14 : porte étroite du royaume
15-20 : reconnaître les faux prophètes à leurs fruits
21-27 : nécessité de mettre en pratique la Parole, parabole des deux maisons
C- 28-29 : Conclusion : Jésus enseignait avec autorité
Comprenons
A la fin de son discours, Jésus met en garde ses disciples contre des comportements indignes du Royaume de justice et d’amour qu’il annonce : tout jugement de l’autre, toute hypocrisie, toute légèreté vis-à-vis des paroles divines, toute paresse à chercher Dieu, toute incrédulité sur sa bienveillance de Père, tout manque de discernement, sont obstacles à l’entrée dans ce royaume.
Au cœur du passage (v 12) se trouve le précepte de base de la vie du croyant, la règle d’or qui rejoint le commandement « Aime ton prochain comme toi-même ». Si l’on se mettait à la place de l’autre, on éviterait bien des maux. Mais cela n’est possible que par la puissance de l’Esprit qui seul permet de dépasser les attitudes d’amour intéressé des pécheurs. Faire le bien pour avoir en retour une récompense ou une satisfaction d’amour-propre, c’est normal dans le monde. Le chrétien peut et doit pratiquer un amour désintéressé à l’image de celui de son Père, qui donne de « bonnes choses à celui qui les lui demande » (v 11)
Agir envers l’autre par amour pour lui, comme on aimerait qu’il agisse envers vous exclut l’égocentrisme et la malveillance. C’est chose si peu courante et si difficile que la porte et le chemin du royaume sont peu fréquentés. La porte étroite ne peut être franchie que par celui qui se fait petit, humble, et qui se dépouille de toute propre justice. Le chemin de la vie éternelle est semé de tribulations, car la sanctification du disciple demande persévérance et renoncement à sa propre volonté pour accomplir celle de Dieu.
Sur ce chemin, Jésus demande à ses disciples, de se garder de l’illusion des faux prophètes, qui les écarterait de leur Maître. Seul moyen de reconnaître la vérité de leurs enseignements, c’est de constater leurs fruits : opèrent-ils pour la paix, la fraternité, la liberté de la personne, ou pour la discorde, l’asservissement, la destruction ? Ce ne sont pas leurs paroles, leurs belles prières ou même leurs actes de puissance au nom de Dieu, qui prouvent leur authenticité et leur foi, mais leur mise en pratique de la Parole de Dieu. Ne pas se fier aux apparences est la base du discernement des faux prophètes, qui se cachent souvent sous des déguisements de gens pieux (v15), ils ne sont pas guidés par l’Esprit Saint, mais recherchent la gloire des hommes et le pouvoir sur eux.
L’auteur de l’écrit aux Hébreux (Hé 5.14) indique le second principe du discernement spirituel : la nourriture solide (de la Parole) est pour les hommes faits (= arrivés à la maturité), pour ceux qui "par l’usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal". La connaissance des Ecritures et leur mise en pratique (= l’usage) donnent au croyant la lumière de l’Esprit Saint pour distinguer vérité et mensonge, authenticité et hypocrisie (Mat 23.27-28). Paul recommande « d’examiner toute chose et de retenir ce qui est bon » (1 The 5.21). Nous ne pouvons reconnaître le « bon » que par référence à la Parole, pour voir s’il y a « accord avec la foi », avec l’enseignement des Ecritures (Rom 12.6b).
La parabole des deux maisons illustre les propos de Jésus et sa recommandation de fonder sa vie et son discernement sur la Parole de Dieu, pour éviter toute chute et toute erreur, tout détournement de la vérité (2 Ti.4.4).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment éviter le jugement sur l’autre ? Quelle différence y a-t-il entre jugement et discernement ?
- Quel est mon regard sur mon prochain ? Ce regard détermine mon comportement envers lui ! Quelle rancune se tapit au fond de mon cœur et de mon esprit ? Quel intérêt me pousse contre ou vers l’autre ? Qu’une fois identifiés, j’accepte de remettre ces sentiments à Jésus, pour qu’il les transforme en amour désintéressé.
- Quels sont les fruits de mon comportement et de mes paroles ? Comment les améliorer ?
- La Parole de Dieu est-elle le roc sur lequel je construis ma vie en toutes circonstances ?
- Prions pour que l’Esprit nous inspire dans nos choix de vie, et nous garde « éveillés » à ses directives !
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09/08/2013
Etude n°7 L’unité lien du réveil Jean 17 (17 08 13)
« Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres, avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix ». Eph 4.1-3
Observons Jean 17
Le contexte
Dans un dernier discours, Jésus a annoncé à ses disciples son départ auprès du Père (16.28) et leur propre abandon (32). Pour les rassurer il leur a affirmé sa victoire sur le monde et ses tribulations (33), prophétisant ainsi le sens de la croix et de la résurrection. En présence de ses disciples, Jésus prononce la prière ultime qui va transformer la vie de Jean, le seul disciple qui restera avec les femmes au pied de la croix et qui nous transmettra cette intercession.
Le texte
A- v 1-5 : intercession pour la glorification de Christ en faveur des croyants (glorifier : 4 fois, gloire : 1 fois). (Trinité 13è s)
B- v 6-19 : intercession
a) (6-12) pour la protection divine (garder : 3 fois) sur les disciples que Dieu a donnés à Jésus (5 fois) et qui ont cru en la parole qu’il leur a annoncée (3 fois) ;
b) (13-19) pour leur sanctification (3 fois).
C- v 20-26 : intercession pour l’unité (4 fois), dans l’amour de Dieu (v 23-24, 26), des disciples qui croiront en lui.
Comprenons
A- A la veille du don de sa vie, Jésus anticipe les événements pour porter ses regards sur l’au-delà de la croix, dont il sait que l’heure est venue. Sa demande de glorification, c’est-à-dire de reconnaissance de sa divinité éternelle et de son pouvoir sur toute créature (2) manifeste sa confiance en sa résurrection. Celle-ci en effet permettra de faire reconnaître son identité de Dieu, sa qualité de Sauveur (sens du nom Jésus) et de Christ (= Messie, Oint de Dieu), son pouvoir de donner la vie éternelle à ceux que le Père a conduits par l’Esprit à croire en lui et en son œuvre.
Cette œuvre a consisté, dans tout son cheminement, pas à pas (Luc 2.40) de la crèche à la croix, à rendre gloire à son Père, c’est-à-dire à le révéler comme le seul Dieu de vie et d’amour ; la gloire de Dieu consiste en son amour selon le récit de Moïse réclamant de voir la gloire de Dieu, et recevant la réponse en Ex 33.17-19, qu’il pourrait voir sa miséricorde, seule face de Dieu visible pour l’homme pécheur. Jésus demande à Dieu de révéler sa puissance d’amour et de vie en le ressuscitant, et en lui accordant de retourner dans sa présence glorieuse, qu’il avait quittée en s’incarnant (Phi 2.6-11). Car ressuscité et retrouvant sa puissance divine, il pourra alors œuvrer universellement pour la vie éternelle de ses frères humains (v 2).
B- Faire connaître le nom de Dieu, c’est-à-dire sa personne tout entière selon le sens du nom dans la langue hébraïque, a été la mission terrestre de Jésus, son Fils (= le porteur du nom, le représentant du Père). Les versets 6 à 10 insistent sur les échanges de dons entre le Père et le Fils. Le Père a donné à son Fils ses paroles (8), Jésus à son tour les a transmises à ceux que le Père lui a donnés, et qui l’ont reçue. Le Saint-Esprit a travaillé dans le cœur et l’intelligence de ceux qui se sont ouverts à entendre la Parole de Dieu ; il leur a permis d’accepter d’y croire, en reconnaissant son origine divine (7). Le Saint-Esprit leur donne la possibilité de se démarquer, par leur foi, du monde incrédule et les garde de toute déviation de sa Vérité (v 15-17 ; Ep 4.14-15).
Dans la conversion d’un cœur, il y a toujours rencontre de ces deux actions : celle de Dieu qui guide et se révèle, et celle de l’homme qui s’ouvre et reçoit. Celui qui accepte la révélation du Père en son Fils appartient désormais à Dieu et non plus à l’esprit du monde, à l’exemple de Christ. Cette appartenance fait bénéficier les disciples de sa protection contre les divisions (v 11), contre la tristesse du désespoir (v 13), et contre la souillure du mal (15).
Sanctifier prend tout son sens ici : la Parole de Dieu permet aux disciples d’être « mis à part » pour le service de Dieu, consacrés entièrement à Dieu, comme le Fils va le faire en offrant sa vie en sacrifice pour le pardon du péché. De même les disciples vont offrir leur vie pour proclamer aux hommes la vérité de l’amour de Dieu révélé dans sa Parole (17-19). Cette vérité de l’amour démesuré de Dieu pour l’homme pénétrera leur cœur et les transformera : il leur fera oublier l’égoïsme et le goût du pouvoir qui règnent dans le monde, pour devenir des témoins de cet amour (16, 18).
C- Après avoir prié pour ses premiers disciples de son vivant sur terre, Jésus pense à ceux qui croiront en sa parole grâce à leur témoignage, c’est-à-dire à son Eglise universelle (v 20). Jésus sait que la diversité des personnes et des cultures sera pour son Eglise une tentation de désunion. Sa prière fonde la vraie unité de ses disciples dans l’amour qui lie le Père au Fils et vice-versa. Chacun des deux a ses caractéristiques et ses fonctions, mais le lien d’amour qui les unit leur permet d’avoir le même objectif : le salut de l’homme pécheur. Jésus prie pour que les disciples de tous les siècles, de toutes les cultures et de toutes les personnalités trouvent leur unité de cœur, et non de structures institutionnelles, dans le même amour de et pour Dieu, qui les pousse à Le proclamer au monde pour son salut (v 23).
L’unité dans l’amour, malgré ou avec les diversités d’expression, permettra au monde de connaître qui est ce Dieu d’amour que Jésus a lui-même fait connaître.
La prière de Jésus se termine par la promesse qu’il continuera à révéler Dieu par l’amour qui habitera dans le cœur de ceux qui voudront le recevoir (26).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
1- Ai-je fait l’expérience de la puissance de vie et de transformation de la Parole dans mon cœur ? A-t-elle vaincu en moi l’égoïsme et le goût du pouvoir ou de la vaine gloire ? M’a-t-elle poussé au don de moi pour servir Dieu au travers du service des autres ? Comment puis-je continuer à la laisser transformer mon caractère ?
2- La prière de Jésus pour l’unité de son Eglise contient-elle l’idée d’uniformité ? Voir comment Paul l’a comprise en 1 Co 12.4-31, et 13.
3- Qu’est-ce qui peut me permettre d’accepter dans l’Eglise les différences de caractère, de compréhension de la Parole, ou de pratiques culturelles ?
4- L’amour de Dieu pour moi, manifesté par Jésus à la croix, me pousse-t-il à avoir, pour les autres, le même désir de salut et le même amour ? Prions que l’Esprit agisse pleinement en nous dans ce sens et nous inspire les façons de lui rendre gloire, adaptées aux circonstances actuelles.
Nous vous proposons la lecture d’un livre qui offre une méditation sur Jean 17 par le Pasteur Daniel Bourguet, responsable de « la Fraternité spirituelle des Veilleurs » : Le monde, sanctuaire et champ de bataille (Ed Réveil Publications 2002)
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