11/04/2025
Étude n°3 Image du mariage Apocalypse 19 1-10 (19 05 25)
Étude n°3 Image du mariage Apocalypse 19 1-10 (19 05 25)
« L’ange me dit : Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau. Puis il me dit : Ce sont les paroles véritables de Dieu. » Ap 19.9
Observons
Le contexte
Qu’ont décrit les chapitres précédents (15 à 18) qui constituent la 5ème section (15-16= les coupes ou fléaux) et le début de la 6ème (17-21.8 = les jugements de Dieu) ?
(Schéma de la structure de l’Apocalypse)
Le chapitre 19 est au centre de la 6éme section de l’Apocalypse. Il est lui-même construit en trois parties sous forme de chiasme :
a- Alléluia des créatures célestes, au festin des noces de l’Agneau (1-10)
b- Retour en gloire du Christ Juge et Roi (11-15)
a’- Rassemblement de la bête et son armée pour le festin des oiseaux charognards (16-21)
Le texte : 1-10 Les Noces de l’Agneau
- Quelle est la raison du premier Alléluia de la foule du ciel ? (1-2)
- Qui prononcent les trois premiers Alléluia ? (3-5) : Les créatures célestes (1-4) composées d’une grande foule dont la voix vient du ciel (= les anges), des 24 vieillards, et des 4 êtres vivants ou chérubins, dont la voix vient du trône de Dieu.
- Quelle est la raison du troisième Alléluia ? Qui le prononce ? (6-8)
- Que contient le dialogue de conclusion entre l’ange et le prophète ? (9-10)
- Quels détails sont précisés sur l’épouse ? (7-8)
Comprenons
Le contexte
La 6ème section de l’Apocalypse annonce ce qui se passera au retour du Christ. Ce sera le moment de l’exécution des jugements prononcés sur le monde à la fin du temps de grâce (fin de la 3ème section, celle des trompettes (11.18). Les fléaux tombés sur le monde (5ème section = ch 15-16) ont exécuté les sentences de condamnation sur les impies. Les ch 17 et 18 exécutent les sentences prononcées sur les responsables du mal, politiques et religieux, qui ont détruit la terre. Cette exécution est reprise en résumé à la fin du ch 19, par l’image du festin des charognards. Ce festin symbolise la disparition irrémédiable et définitive de ceux qui sur la terre se sont révoltés contre Dieu ou l’on ignoré volontairement (v 19-21).
Mais toutes ces destructions et disparitions ne sont que l’envers de la médaille de ce qu’on appelle les jugements. Comme Ap 11.18 le dit bien, le jugement de Dieu a deux faces : le verso ou l’envers, que nous venons de voir, consiste dans la destruction du mal, la face ou recto consiste dans « la récompense des serviteurs », leur délivrance, leur réhabilitation, qui font l’objet de notre texte.
Le texte
Notre passage du festin des noces, mis en parallèle et opposition avec le festin des oiseaux pour encadrer le retour du Christ Juge et Roi (11-16), décrit donc ce qui se passera au moment de ce retour pour ceux qui auront servi et attendu le Seigneur de tout leur cœur.
- La répétition des Alléluia (4 fois) crée l’atmosphère de louange, d’adoration, et l’unité de ce passage. On ne trouve qu’ici dans le Nouveau Testament la mention de cette expression Alléluia, qui vient des Psaumes et de l’hébreu : hallelu Ya : louez Dieu !
- Le texte nous renseigne sur l’état de ceux qui constituent « l’Épouse »:
Ce sont des serviteurs de Dieu (2,5,10),
*ils ont versé leur sang, donc donné leur vie concrètement ou spirituellement à Dieu (2),
*ils ont craint (= respecté) et adoré Dieu (5,10),
*ils ont eu le témoignage de Jésus (v 10), c’est-à-dire l’Esprit de prophétie. Cela peut se comprendre de différentes façons : soit ils ont reçu de Jésus le Saint-Esprit qui a fait d’eux des prophètes, des porte-paroles de Dieu, soit Christ les reconnaît comme siens à son retour parce qu’ils lui ont rendu témoignage en vivant selon l’Esprit (Lc 12.8), soit ils gardent la parole de Christ que le Saint-Esprit leur permet de comprendre et de vivre, ils y obéissent et en témoignent (Ap 14.12). Les trois sens cohabitent et se complètent.
- Les Alléluia de ce texte viennent de toutes les créatures.
Les créatures célestes, en 12.9-10 ont vu la chute de Satan hors du ciel à la résurrection de Jésus, et ont pu se réjouir (12.12a) à la fois de la venue effective du règne de Dieu dans le ciel, puisque Satan en était chassé, et du règne moral et spirituel de Dieu dans les cœurs sur la terre puisque le salut est offert à tous les hommes ; ces anges constatent maintenant, au retour en gloire de Jésus, la venue effective de ce règne (19.1), puisque les suppôts de Satan sont anéantis sur terre aussi.
La cour céleste à ce moment-là est composée des anges restés fidèles à Dieu, des 24 anciens, prémices des élus (comprenant sans doute Hénoc et Elie, Moïse et les ressuscités au moment de la mort de Jésus (Mt27.52-53) montés avec lui au ciel selon Ep 4.8) et les quatre êtres vivants ou chérubins qui constituent le trône de Dieu, créatures symboliques au service de Dieu lorsqu’il exerce sa justice (Ap 4.6).
Le premier alléluia exprime la reconnaissance des êtres célestes pour le salut, la gloire, la puissance de Dieu, et sa justice parce qu’il a châtié la grande prostituée et vengé le sang des serviteurs de Dieu.
La cour céleste appelle les créatures terrestres à la même louange qu’elle.
Les créatures terrestres, qui ont été en butte aux attaques de Satan par l’intermédiaire de la prostituée corruptrice et oppressive appelée symboliquement Babylone, peuvent enfin reconnaître la toute-puissance de Dieu qui les a délivrés en faisant disparaître Babylone, et qui par là est entré effectivement dans son règne sur la terre. La grande foule des serviteurs terrestres répond en chantant la gloire de Dieu, parce qu’il est entré dans son règne (6), les noces de l’Agneau sont venues (7), l’Épouse est justifiée (8).
- Les créatures terrestres peuvent maintenant se réjouir de tout leur cœur. Comme dans les noces humaines où la femme se plaçait sous l’autorité de son époux, la femme = l’Église se place sous l’autorité de Christ dans ses noces avec lui. Christ après avoir retrouvé son autorité sur les êtres célestes (12.8-9) à sa résurrection, retrouve à son retour pleine autorité sur les hommes qui se sont préparés à le recevoir.
-L’Épouse s’est préparée, il lui a été donné de se revêtir, elle reçoit un vêtement de fin lin, pur et éclatant. Enfin le fin lin est déclaré être « les œuvres justes des saints ».
L’image de l’épouse pour symboliser le peuple de Dieu vient de l’Ancien Testament où Dieu lui-même appelle ainsi son peuple (Ezéchiel 16. 4-14 ; Osée2.18-22), en lui reprochant ses infidélités (ou prostitutions) avec d’autres dieux.
La préparation de l’Église consiste dans sa disponibilité à recevoir de Dieu un vêtement blanc (8). On retrouve ici la robe promise aux morts sous l’autel (6.11) et aux 144000 (7.13-14). C’est à ce moment que tous en sont effectivement revêtus. Ce vêtement est expliqué comme étant les « dikaïôma » des saints. Ce mot grec désigne ce qui découle de l’exercice de la justice (dikê), c’est-à-dire un acte de justice, une sentence de condamnation ou d’acquittement. En Ap 6, une sentence d’acquittement ou de réhabilitation, de justification, a été prononcée sur les morts en Christ, encore endormis, pendant le jugement préliminaire ou investigation du jugement qui a déterminé qui devait être ressuscité au retour de Christ. En Ap 7, les vivants de la fin des temps bénéficient de la même décision d’acquittement, de réhabilitation, à cause de leur foi dans le sacrifice de Jésus (7.14). En Ap 19, les morts et les vivants, justifiés par Dieu à cause de leur foi en lui (5) se retrouvent pour louer le Seigneur et lui donner gloire (7).
La traduction de « dikaïôma » par « œuvres justes des saints » est un contresens, car elle induit à penser que les saints sont élus à cause de leurs bonnes œuvres, donc qu’ils ont gagné leur salut par les œuvres accomplies. Cela contredit l’affirmation « le juste vivra par sa foi » (Hab 2.4) et l’épitre aux Romains (3.22,28). Si l’on veut garder cette traduction, il faut alors penser au texte de Jacques (2.17-18/) : les œuvres manifestent la foi publiquement, de même que Matthieu 25.31-46, où chacun est jugé selon ce que son cœur et/ou sa foi l’ont poussé à faire ou à être.
- On peut conclure que l’Église au retour de Jésus est :
*délivrée de la puissance de Satan et réhabilitée aux yeux de tous (2),
*soumise à l’autorité de Christ son Époux, disponible (préparée) à le rencontrer (7),
*enveloppée (revêtue) de l’amour de Dieu qui la justifie, la rend pure et glorieuse (fin lin éclatant) (8),
*unie au Christ pour le servir (le fin lin est l’habit du sacrificateur)
*dans la joie et l’allégresse de cette union (festin des noces) qui ne sera consommée qu’en Ap 21.3.
-Une béatitude et un appel à l’adoration du Dieu trinitaire, Dieu, Jésus, l’Esprit termine ce tableau des Noces de L’Agneau (v 9-10). Le prophète Jean, transporté de joie à cette vision et à ces promesses, a un mouvement d’adoration que l’ange s’empresse de diriger vers le Dieu en trois personnes qui en est seul digne : Dieu, Jésus, l’Esprit Saint.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
-En quoi consiste la préparation de mon église, épouse du Christ ? En quoi consiste son triomphe ?
-Que change la promesse du festin de noces à ma vie personnelle, à celle de ma communauté?
- Quelle est ma responsabilité et celle de l’Église jusqu’au retour de Christ ? (v.10)
08:00 Publié dans Symboles prophétiques 2/2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/04/2025
Étude n°2 La Genèse comme Fondement prophétique, Genèse 22.1-14 (12 04 25)
Étude n°2 La Genèse comme Fondement prophétique, Genèse 22.1-14 (12 04 25)
« Le lendemain Jean vit Jésus venir à lui et dit : Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » Jean 1.29
« Abraham comptait que Dieu est puissant, même pour faire ressusciter des morts. C’est pourquoi son fils lui fut rendu. Il y a là un symbole ! »Hébreux11.19
Observons
1-8 : La montée vers Morija
- Quel est l’ordre de Dieu à Abraham ? Où l’envoie-t-il (remarquez l’insistance sur ce lieu, v 2,3,4,9 ? quels sont ses préparatifs, v3-6 ? Quels rapports y a-t-il entre le père et le fils, v 6-8,9 ?
9-14 : le sacrifice d’Abraham :
- Jusqu’où vont l’obéissance d’Abraham et celle d’Isaac ? Qui arrête la main d’Abraham ? Pourquoi ? Quel animal remplace Isaac ? Quel sens prend alors l’holocauste d’Abraham ?
Chercher en quoi ce récit peut être prophétique ?
Comprenons
Le chapitre 22 marque le point culminant de l’expérience de vie d’Abraham avec son Dieu. Pourquoi Dieu donne-t-il cet ordre incompréhensible de sacrifier Isaac, l’enfant héritier de la bénédiction qui doit s’étendre à toutes les nations ?
Quel sens pouvait avoir ce sacrifice pour Abraham ?
Les différents sens du sacrifice d’Isaac
1- Pour Abraham, l’homme de l’Ancien Testament : À son époque et dans sa culture, les sacrifices humains d’enfants ou d’adultes, étaient courants en Canaan et aux alentours. On offrait à la divinité ce à quoi on tenait le plus, en général le premier-né de ses enfants ou de son troupeau, pour obtenir en retour la faveur du dieu. L’Ancien Testament mentionne de tels sacrifices (2 Rois 16.3 ; 21.6 ; 23.10), tout en les rejetant énergiquement (Exode 13.13 ; 34.20; Michée 6.7-8).
En lui demandant ce sacrifice, puis en l’interrompant à la dernière minute, Dieu veut apprendre à Abraham :
- qu’Il ne veut pas de sacrifice humain, et qu’il doit rompre avec les coutumes courantes et les influences de la société où il vit.
- que cette épreuve permettrait à Abraham de mieux se connaître, de savoir jusqu’où il était prêt à aller pour Dieu. Dieu n’avait pas besoin de preuves de la foi d’Abraham, il la connaissait parfaitement. C’est Abraham qui avait besoin de connaître ses limites.
- qu’Il ne veut pas la mort, mais la vie de ses enfants, et qu’Il y pourvoit : v14.
2- Pour Abraham, symbolisant l’homme de foi de tous les temps :
- Dieu apprend au croyant que le sacrifice qu’il offre ne sert pas à amadouer Dieu et à acheter sa faveur : celle-ci lui est acquise avant même le sacrifice. Dieu est un Dieu bon, qui veut bénir et sauver. Le sacrifice du croyant est un geste de foi et de reconnaissance pour sa bonté, v13 !
- En lui demandant de sacrifier ce qui faisait toute son espérance et son avenir, Dieu veut aussi enseigner le croyant sur les fondements de sa foi : En qui met-il sa confiance pour sa vie et son avenir ? En ses biens, ses affections, sa progéniture, ou en Dieu seul ?
On peut faire le parallèle avec la rencontre de Jésus et du jeune homme riche (Matthieu 19.21-22) : l’épreuve est semblable, mais le résultat est opposé.
Sommes-nous prêts à ne compter que sur l’amour de Dieu « qui fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » Romains 8.28 ?
- En pourvoyant au sacrifice, Dieu montre qu’il ne répond pas au sacrifice que l’homme peut lui faire, mais à la foi, à la confiance qu’il met en Lui.
3- Pour Abraham, le prophète : le texte de Hébreux 11.19 nous permet de comprendre que Dieu voulait révéler à Abraham le plan du salut pour l’homme. Abraham a vécu ce que Dieu lui même accomplirait plus tard en Jésus-Christ qui descendrait de lui :
-Comme Abraham a « marché ensemble » avec Isaac (v 6, 8,19), Dieu accompagnera Jésus dans sa marche vers le lieu du sacrifice de Golgotha.
-C’est sur le Mont Morija, à Jérusalem, sur le champ d’Ornan (ou Aravna) que Dieu arrêta le fléau de la peste provoqué par le recensement de David (2S 24.25 ; 2 Chr 3.3) C’est là que le temple de Salomon fut construit. C’est là que furent célébrés tous les sacrifices qui annonçaient la mort de Christ. D’où l’insistance du texte sur le lieu choisi par Dieu..
-Isaac a porté le bois comme Jésus portera la croix. Isaac s’est laissé lier sur l’autel, comme Jésus se laissera clouer sur la croix. Isaac a retrouvé la vie, comme Jésus ressuscitera. La seule différence est dans la mort réelle et volontaire que Jésus a assumée.
-Par un jeu de mot phonétique hébreu entre le couteau sacrificiel (=maakelet) et le messager (=maleak) le texte invite à passer du sens littéral au sens spirituel et prophétique : le seul sacrifice humain envisageable sera celui du Messager de Dieu que sera Christ, appelé dans l’AT « ange de l’Éternel », qui s’offrira lui-même en sacrifice.
-La substitution du bélier à Isaac enseignait à Abraham la substitution que Dieu consentira en Jésus pour que l’homme puisse vivre. Isaac à ce niveau ne représente plus seulement le Christ, il nous représente chacun individuellement. Nous sommes pécheurs, séparés de Dieu, et nous allons à la mort éternelle. Mais Dieu intervient et substitue son propre fils, pour que nous ne soyons pas anéantis. Ce bélier se retrouvera au Yom Kippour : son sang pur répandu sur l’arche de l’alliance opèrera la purification du sanctuaire, l’effacement des péchés du peuple, en préfiguration de la purification de nos péchés que Jésus accomplit sur la croix.
A nous de le croire, comme Abraham l’a cru et a utilisé le bélier-Jésus à la place de son fils, cette fois-ci dans un sacrifice d’actions de grâces pour cette « sorte de résurrection »!
Ce plan du salut, absolument impossible à saisir par nos esprits humains naturels (1 Co 2.14,) Dieu le met à notre portée par son Esprit (1 Co 2.12), grâce à cet épisode de la vie d’Abraham. Nous avons l’avantage sur Abraham, de vivre après la réalisation de cette prophétie en Jésus. Abraham ne put que pressentir ce jour et le saluer de loin (Hébreux 11.13). Et il s’en est réjoui à l’avance (Jean 8.56).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi mettons-nous notre confiance pour l’avenir, au niveau personnel comme au niveau de l’Église ?
- Jusqu’où suis-je prêt à marcher ensemble avec Dieu ?
- Comment ce récit éclaire-t-il le sacrifice de Jésus pour moi ?
- La notion de sacrifice à Dieu a-t-elle un sens pour moi ? Doit-on faire des sacrifices dans la vie de foi ? Lesquels et dans quel but ? (Rom 12.1)
08:02 Publié dans Symboles prophétiques 2/2025 | Lien permanent | Commentaires (0)