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20/05/2022

Étude n°9 Jacob l’usurpateur Genèse 25.19-34 (28 05 22)

Étude n°9 Jacob l’usurpateur Gen 25.19-34 (28 05 22)

« Esaü dit : Est-ce parce qu’on lui a donné le nom de Jacob qu’il m’a supplanté deux fois Esaü et Jacob, Mariano Salvador Maella_.jpg? Il avait déjà pris mon droit d’aînesse et maintenant il a pris ma bénédiction ! » 27.36

(Esaü et Jacob, Mariano Salvador Maella)

Observons

  • Que reproduit l’histoire d’Isaac et de Rebecca v 20-21?
  • Quelle fut la prophétie de l’Éternel au sujet des jumeaux, v 22-23 ?
  • Que se passa-t-il à la naissance, 25-26 ? Que signifiaient leurs noms en hébreu ?
  • Quels caractères développèrent les deux frères, v 27 ?
  • Quel était le dysfonctionnement de la famille v 28 ?
  • Qu’est-ce qui motivait Esaü au retour de la chasse ?
  • Que représentait le droit d’aînesse ? voir Deut 21.17
  • Que signifie la demande de Jacob à ce sujet ? Pourquoi la fait-il ? v 31
  • Que signifie la remarque d’Esaü  sur son caractère ? v 32, 34
  • Pourquoi Jacob demande-t-il un serment à son frère ? v 33

 

Comprendre

il n’y a rien de très original par rapport à Abraham : même stérilité de Rébecca, même mensonge d’Isaac pour sauver sa vie à propos de l’identité de sa femme-« sœur », mêmes querelles au sujet de points d’eau en Philistie, même alliance avec le même roi Abimélek. Isaac ne serait-il que la pâle copie de son père ?

Cette répétition des expériences de son père pourrait-elle signifier qu’Isaac a du mal à s’affranchir de l’emprise paternelle sur le plan de ses relations avec Dieu et avec les autres ? Il lui faut faire ses expériences et trouver son chemin personnel vers Dieu. Dieu le guide comme il l’a fait pour son père, l’encourageant de sa présence (26.24), et de ses bénédictions, car il voit en lui un cœur droit et docile depuis sa marche au mont Morija, pour y être « sacrifié » par son père. Isaac et Rebecca doivent apprendre par eux-mêmes que tout est don de la grâce de Dieu.

Dans son désarroi provoqué par la souffrance de sa grossesse, Rebecca se tourne vers l’Éternel, signe que la famille continuait à adorer le Seigneur, peut-être sur les lieux où Abraham avait construit des autels (Gen 12.8 ; 13.4, 18) ou auprès de Melchisédek, sacrificateur de l’Eternel (Gen 14.18). La prophétie reprend l’idée de la lutte prénatale entre les jumeaux en l’étendant à la rivalité entre les deux peuples issus des deux frères, et en y ajoutant la victoire du plus jeune sur l’aîné. La destinée des peuples est préfigurée par la conduite de leurs ancêtres, comme dans la bénédiction de Noé (9.25-27).

Au sujet d’Esaü  le texte multiplie les jeux de mots le caractérisant : il était « roux » en hébreu : admoni), ce qui rappelle la couleur du plat de lentilles et le nom d’Edom (v 30), peuple issu d’Esaü, qui habita la montagne de Séir, suggéré par le mot hébreu sear (= « de poil »), Esaü signifiant le poilu, le velu.

Jacob porte un nom dérivé du mot akêb (« talon). « Tenir le talon »signifie chercher à arrêter quelqu’un pour le faire trébucher et le dépasser. Les noms donnés aux enfants conEsaü vend son droit d'ainesse Michel Corneille 1650.jpgditionnent-ils leur avenir et leur caractère ? C’est ce qu’Esaü a pensé lorsqu’il s’aperçut qu’il avait été doublement supplanté par Jacob (27.36). (Esaü vend son droit d'ainesse, Michel Corneille 1650)

Le caractère des deux fils d’Isaac se révèle dans leur choix de vie : Esaü est tout entier dans l’action, dans le présent, dans le matérialisme rustique, aimant la chasse et la bonne chère (v 30 et 32). Les valeurs spirituelles attachées à son droit d’aînesse ne le préoccupent pas, il a si faim qu’il ne dit pas « je veux manger » mais « je veux avaler », il se croit à l’article de la mort s’il ne mange pas aussitôt, et néglige la promesse divine attachée à la lignée d’Abraham et Isaac donc normalement au droit d’aînesse. Son allure physique et ses goûts en font un véritable  « homme sauvage », aventureux et solitaire (v 27), se rapprochant de Nimrod et d’Ismaël (10.9 ; 16.12 ; 21.20-21) et répondant aux goûts de son père vieillissant, Isaac (v 28).

A l’opposé, Jacob, « homme paisible » ou « homme de bien, ou intègre » (Ps 37.37 ; Job 1.1) préférait la tranquillité sous les tentes, résidence de la famille, des femmes et des vieillards. Il y appréciait la compagnie et trouvait le temps de méditer ce que sa mère lui avait enseigné sur le Dieu de ses pères, la promesse faite à Abraham (22.17-18) et la prophétie de sa naissance.

Ainsi la famille était-elle séparée en deux clans suivant les préférences affichées par les deux parents. En vieillissant, Isaac oubliait-il les paroles de Dieu adressées à Abraham puis à Rébecca ? Se laissait-il aller à ses désirs charnels ou à son affection pour son aîné qui flattait ses goûts, au détriment de la méditation des paroles divines ? 

Jacob, comme Abraham, a voulu « aider » le Seigneur à réaliser sa prophétie, en saisissant l’occasion de la fatigue d’Esaü pour lui extorquer la promesse avec serment (mieux vaut être prudent et empêcher tout revirement d’Esaü !) de lui céder le droit d’aînesse. C’est ce qu’on appelle « un abus de faiblesse » ! Cette usurpation d’un droit qui faisait de lui l’héritier d’une double part de l’héritage, révèle son désir de bénéficier aussi des promesses divines auxquelles il ajoute foi, mais qu’il s’accapare par ruse. Toute sa vie sera marquée par ce caractère de tromperie :

 il usurpera la bénédiction paternelle (ch 27), il trompera Laban au sujet de ses troupeaux ou à son départ de Charan (ch 30 et 31) ; il sera lui-même trompé par Laban à son mariage (ch 29) et plus tard par ses fils au sujet de Dina,  puis de Joseph (ch 34 et 37). Pourtant, Dieu resta fidèle à ses promesses, et ne cessa jamais d’accompagner Jacob malgré ses fautes, et de le bénir, parce qu’à travers lui, Dieu voulait réaliser son plan de salut pour son peuple et pour l’humanité. Lorsque l’on désire sa bénédiction de tout son cœur, Dieu répond malgré nos faiblesses et nos écarts, et reste fidèle à ses promesses de salut.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelles sont mes intérêts dans la vie ? Quelle place y tiennent la méditation de la Parole de Dieu et la communication avec mes proches ?
  • Quand et comment ai-je essayé de « forcer la main » de Dieu en ma faveur ?
  • Comment exprimer ma foi dans les promesses divines à mon entourage plus ou moins croyant ?
  • Suis-je assuré du pardon de Dieu quand je reconnais mes erreurs ? Comment cela se traduit-il dans ma vie ?