02/10/2020
Étude n°2 La famille, Deutéronome 6.4-9, 20-25 (10 10 20)
Étude n°2 La famille, Deutéronome 6.4-9, 20-25 (10 10 20)
« Écoute mon fils l’instruction de ton père et ne rejette pas l’enseignement de ta mère » Proverbes 1.8
Observons
Le contexte :
- Où se situe ce chapitre dans le livre du Deutéronome ? Que vient de rappeler Moïse ch 5 ?
- A qui s’adresse-t-il dans l’introduction de notre texte, 6. 2 ? Que recommande-t-il et dans quel but, v 2-3 ?
Le texte : v 4-9
4-5 : Quel est le grand commandement qui résume la première table de la loi ? Par quel mot commence-t-il ? Pourquoi ? Que représentent les mots « cœur, âme, force » ?
6 : où doivent être conservées ces paroles ? Quel sentiment cela implique-t-il ?
7 : Comment ces paroles seront-elles transmises ? voir v 2
8 : Quels signes de respect l’homme pieux devait-il montrer ? Où sont-ils placés ? Pourquoi ?
9 : Que signifie ce dernier signe ?
V 20-25
20 : Que signifie pour la vie de famille cette interrogation du fils ?
21-22 : Que doit rappeler le père à son fils ?
23 : Quelle intervention de Dieu est mentionnée par le père ? Comment présente-t-il Dieu ?
24 : Quel but a la loi à ce moment de l’histoire d’Israël ?
25 : Quelles conséquences la pratique de la loi aura-t-elle dans la famille et dans le peuple ?
Comprenons
Le contexte :
Moïse avant l’entrée du peuple dans la Terre Promise, sachant que lui-même n’y entrerait pas, enseigne à la seconde génération des Hébreux sortis d’Égypte l’histoire de l’exode de ses pères morts au désert. Il insiste sur l’action de l’Éternel, leur Libérateur qui leur a donné des commandements pour assurer leur bonheur (6.2). L’obéissance à cette loi ne concernait pas seulement l’ensemble du peuple (= vous dans le v 1), mais chaque israélite et sa famille (= passage du vous au tu dans le v 2), c’est-à-dire la cellule de base de toute communauté. La longévité, le bonheur, la prospérité et la fertilité de chacun dans le pays promis comme un véritable paradis (où coulent le lait et le miel), dépendent de l’écoute et de la mise en pratique des prescriptions divines.
Le texte (v 4-9) débute par un appel à « Écouter l’Éternel Un ou Unique » qui est devenu la confession de foi d’Israël, récitée solennellement dans la liturgie juive.
Par un jeu d’écriture (la dernière lettre du premier mot « shemA » et du dernier mot du verset 4 « échaD », écrites en gras dans les manuscrits, forment le mot « AD » qui signifie « témoin ») cette confession de foi appelle le croyant à être le témoin de ce Dieu Éternel, donc seul vrai Dieu (celui qui s’est nommé lui-même Éternel = YHWH, Ex 3.14-15) dans un monde où chaque peuple pensait avoir son ou ses dieux particuliers pour le protéger. Le croyant affirme sa foi en un Dieu Unique et transcendant, maître de tout l’Univers et de toutes les divinités créées par l’homme.
Écouter l’Éternel c’est d’abord entendre ce qu’il dit, le comprendre et le mettre en pratique dans un élan d’amour qui vient de l‘être tout entier (v 5). Le cœur représente ici ce que Paul appellera, dans un contexte grec, l’esprit (1 Thes 5.23), la faculté donnée seulement à l’Humain de communiquer avec Dieu ; l’âme est bibliquement la personnalité de l’homme, son être intérieur, ses facultés de l’intellect ou de la pensée, de l’affectivité et de la volonté ; la force désigne l’énergie qui lui permet d’agir à l’extérieur pour témoigner de son amour et de sa foi. Les trois évangiles synoptiques y ajouteront la pensée, notion plus adaptée à la culture grecque (Mat 22.37 ; Marc 12.30 ; Luc 10.30).
Les versets 6-9 pris littéralement ont modelé les coutumes vestimentaires et comportementales des Juifs pieux jusqu’à nos jours (Ex 13.9). En effet, les textes sacrés sont portés par eux dans une petite boîte sur le front et attachés sur le bras gauche par des liens appelés phylactères. Placés sur le montant droit de la porte d’entrée de la maison appelé Mezouzah (= pôteau), ils deviennent un signe de la protection de Dieu sur la maisonnée, qu’on sollicite en touchant d’un doigt la mezouzah, en baisant ce doigt et en prononçant la bénédiction du Psaume 121.8 : « l’Éternel gardera ton départ et ton arrivée dès maintenant et à jamais ». Par ces signes extérieurs le croyant juif manifeste son respect et son amour pour son Dieu qu’il ne doit oublier dans aucune circonstance de sa vie (v 7). Ces signes lui permettent aussi de transmettre à ses enfants les valeurs qui fondent sa vie. Il est évident que ces signes perdent leur sens s’ils restent extérieurs et superficiels, comme Jésus le dénoncera chez les pharisiens hypocrites (Mat 23.5, 23, 25-28). Mais ces signes nous interrogent sur les signes chrétiens sensés transmettre notre foi en Jésus-Christ ! En avons-nous ? Lesquels ? Quelle valeur leur attribuons-nous ? Si nous n'en avons pas, comment sensibilisons-nous nos enfants à la foi ?
Dans les versets 10-19, Moïse avertit le peuple de trois dangers spirituels qui le menacent :
(10-12) l’oubli de Dieu dans la jouissance des biens matériels qu’il trouvera en Canaan. Il aura besoin de se souvenir de la situation de pauvreté et d’esclavage d’où l’Éternel l’a sorti !
(13-15) l’influence du paganisme ambiant. Israël (puis l’Église !) devra lutter continuellement contre l’idolâtrie dans son culte comme dans ses actes/paroles et ses serments.
(16-19) : le manque de confiance en la Parole ou sa contestation, qui poussent à désobéir, ou à forcer Dieu à agir plus tôt qu’Il ne le veut (voir la faute de Moïse au rocher d’Horeb en Nombres 20.1-13, en comparaison d’Exode 17.17 ; Ps 95.9).
Aux versets 20-25, Moïse reprend sa recommandation du v 7 : « Tu inculqueras à tes enfants les commandements de l’Éternel », en développant le contenu de l’enseignement à transmettre, soit : l’œuvre de délivrance de l’esclavage opérée par Dieu avec puissance pour le sauver d’une vie misérable et le conduire jusqu’au pays promis. Chaque famille entretiendra ce souvenir par la parole et l’exemple d'un amour profond pour Dieu et d’une vie droite et juste, telle que la Loi (les 10 Paroles de Dieu) lui en indique les modalités pour rester libre, en communion avec l’Éternel qui veut le bonheur de l’homme.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment le chrétien peut-il obéir au « premier commandement » selon Jésus (Mat 22.37-38) Quels signes extérieurs manifestent son adoration et son amour pour Dieu ? Comment éviter l’hypocrisie de ces signes ?
- Quel est le centre de l’enseignement religieux que nous donnons à nos enfants ? Quelle image de Dieu leur transmettons-nous en paroles et en actions ?Est-ce un Dieu qui punit la désobéissance ou un Dieu qui aime et pardonne ?
- Alors que la tendance de notre époque est de déléguer à l’école l’éducation et l’instruction de nos enfants, à qui confions nous leur éducation religieuse : l’église, les monitrices du catéchisme ou de l’École du Sabbat, la famille, le père, la mère, les grands-parents ?
- A partir de quel âge entreprendre l’éducation religieuse des enfants : petite enfance, âge de raison (≈7 ans), adolescence, âge adulte ?
- Aujourd’hui la tendance est de ne pas instruire religieusement les enfants pour leur laisser la liberté de choix plus tard. Qu’en pensez-vous ?
- Dans quel but demandons-nous à nos enfants ou à nous-mêmes d’obéir aux commandements de Dieu ?
08:00 Publié dans Education | Lien permanent | Commentaires (0)
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