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29/03/2019

Etude n°1, Les rythmes de la vie, Actes 9.1-22 (06 04 19)

Etude n°1, Les rythmes de la vie, Actes 9.1-22 (06 04 19)

« Il y a un moment pour toute chose sous le ciel » Eccl 3.1Paul sur chemin Damas, Doré 19è.jpg

«  Je suis persuadé que Celui qui a commencé en vous une œuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour du Christ-Jésus. » Phil 1.6

 

Observons Actes 9 1-22

  • Distinguez les différentes étapes de la conversion de Saul (G. Doré, 19è)
  • Dans quel état d’esprit est-il au début du récit ? (v 1-3)
  • Qu’est-ce qui l’interrompt dans son action (v3-4) ? Cet événement était-il prévisible ?
  • Quel changement s’opère en Saul dans le dialogue avec Christ ? (v 4-6)
  • Quelles réactions a l’entourage immédiat ? v 7
  • Combien de temps dure l’aveuglement de Saul ? Pourquoi ? (v 7-9)
  • Comment le Seigneur intervient-il pour dénouer la situation ? (v 10-16)
  • Quelle mission est prévue pour Saul ? (v 15)
  • Comment Saul est-il guéri, puis baptisé ? (v17-19)
  • Que raconte Paul sur ce qui s’en suivit immédiatement après ? (v 20 et Gal 1.15-17)
  • Que fit-il en « Arabie », puis à Damas ? (v 20 et 22)

Comprenons

Ce récit très vivant nous permet de saisir combien le Seigneur prépare et accomplit son œuvre de salut dans le cœur de l’homme, même le plus rebelle.                         

A- le chemin de Damas

L'Esprit avait accordé aux croyants divers dons qui leur permirent d'évangéliser Juifs et non juifs. Mais il travaillait aussi le cœur des Juifs désireux de plaire à Dieu, pour les amener à voir clairement le chemin du  salut. Saul était l'un d'eux. Sa conviction de la sainteté de Dieu et de la loi de Moïse, et son orgueil de Pharisien ainsi que son désir d'obéissance, l'avaient poussé au fanatisme contre les chrétiens. Il croyait sincèrement servir Dieu en s'efforçant d'anéantir la nouvelle secte (Jean 16.2). Non content de persécuter les chrétiens de Jérusalem, il entreprend de les poursuivre jusqu'en Syrie où la juridiction du Grand Conseil juif de Jérusalem était aussi reconnue. Si la mort exemplaire d'Étienne et les échanges avec les chrétiens l'avaient impressionné, il l'avait vite refoulé, dans son aveuglement sur la volonté de Dieu. À cause de son caractère ardent et absolu, il fallait une intervention divine puissante et percutante pour lui faire abandonner sa voie.

Sa vision du Seigneur sur le chemin de Damas fut un coup de foudre dans l'assurance avec laquelle il marchait sur la voie du pharisianisme persécuteur (Philippiens 3.4-6). La grâce divine le saisit inopinément et avec force et fit de lui l'apôtre puissant de la grâce ! Alors qu’il n’avait pas été présent à Jérusalem au moment de la mort et de la résurrection de Jésus, le Sauveur se révèle à lui dans sa gloire, comme il le fit aux autres apôtres, et en même temps il s'identifie aux disciples persécutés (v 5) pour toucher au cœur l’homme zélé pour Dieu mais aveugle. Il provoque ainsi un retournement complet de situation, qui va le remplir de confusion et de crainte.

Entre les versets 5 et 6, certaines versions ajoutent les mots « Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tout tremblant et stupéfait, il dit : " Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Alors le Seigneur lui dit..." Ces mots ne se trouvent que dans l'ancienne version latine (2e siècle), qui les tirait des récits que Paul fit lui-même de cette révélation (22.10 ; 26.14). Le Seigneur avertissait Saul que s'il persistait dans son aveuglement et sa révolte contre lui, contre la vérité, contre sa propre conscience après l'avoir vu et avoir entendu son appel, il ferait l'expérience des bœufs indociles que le bouvier pique de son aiguillon jusqu'à ce qu'ils reviennent dans le bon chemin. Plus la résistance spirituelle se prolonge, plus elle endurcit le cœur et se termine par la soumission forcée et/ou par la ruine définitive, à l'image du Pharaon de l'Exode.

L'ordre « Lève-toi ! » donné à Saul (v. 6) puis à Ananias (v.11) a un sens physique aussi bien que moral : c'est l'attitude de l'action, du courage dans l'épreuve, et aussi de la prière chez les Juifs. Saul est invité à sortir de la prostration où l'a jeté sa vision, et à marcher à nouveau sous les directives du Seigneur. La vision étant destinée à Saul, les compagnons de route n'en perçoivent pas tous les détails. Ils entendent un son, sans comprendre les paroles, ils voient une lumière sans distinguer sa source (22.9). Dieu se laisse rencontrer personnellement et non par une foule plus ébahie par le spectacle inattendu qu’avide d’une relation intime.

La cécité de Saul fut causée par l'éblouissement de la lumière. D'aveugle spirituel, Saul devient aveugle physique, peut-être pour l'aider à comprendre combien profonde était son obscurité intérieure ! Isolé du monde extérieur, contraint de dépendre des autres, concentré en lui-même, il eut trois jours pour faire son examen intérieur, comprendre combien il s’était fourvoyé, et naître à une vie nouvelle. Au tournant de notre vie, on a ainsi besoin de prendre un temps pour faire le point et se repentir devant Dieu.

Le jeûne (v. 9) et la prière (v.11) lui permirent de se concentrer sur cette vision, sur son examen de conscience et sur l'appel de Dieu à le servir  autrement : il découvrit son incapacité à faire par lui-même le bien qu'il désirait, et la nécessité du pardon que lui offrait Jésus pour son salut (Romains 7.14-25). De cette étape primordiale allait dépendre toute sa vie !

B- Ananias (v. 10-15)

 Il fut appelé par le Seigneur à poursuivre l'œuvre de conversion de Saul et à lui rendre la vue. Son nom est déjà un message de Dieu pour Saul : L’Éternel m'a fait grâce. En réponse à la prière de repentance et de soumission de Saul, le Seigneur lui donne la vision du frère qui l'aidera. Les objections d'Ananias sont bien naturelles : elles n'expriment ni refus d'obéir, ni incrédulité, mais la confiance qui règne entre le Seigneur et Ananias, qui lui expose librement ses doutes et ses craintes.

13: ceux qui t'appartiennent (BAC), est la traduction du mot « tes saints » employé pour la première fois dans le Nouveau Testament (v. 32,41 ; 26.10), c'est-à-dire des hommes mis à part pour Dieu, consacrés à son service, appelés à se laisser transformer (sanctifiés) par son Esprit.

15 : Pour convaincre Ananias, Dieu lui révèle la vocation de Saul, d'annoncer Jésus aux nations et à Israël, au milieu des souffrances pour Lui, que provoquera l'ardent amour pour Jésus qu'il manifestera toute sa vie. Ananias puis Saul comprennent que le Seigneur a un projet précis pour la vie du futur apôtre, et qu’Il le mènera à bien, envers et contre tout.

C- La guérison de Saul (v. 17-19)

C'est avec amour qu'Ananias s'adresse à Saul : l'ancien persécuteur est devenu un frère par l’intervention de Dieu ! L'imposition des mains était aussi un signe d'affection propre à redonner confiance par un contact physique, à cet aveugle qui l'entendait sans le voir. Ensuite, Ananias exposa le but de sa venue : rendre la vue et permettre à l'Esprit de remplir Saul, soit au moment de l'imposition des mains et de la guérison, soit au baptême.

La soudaineté de la guérison est marquée par le aussitôt ou à l'instant qui débute la phrase, et par l'expression des écailles lui tombèrent des yeux. On peut s'arrêter sur le sens symbolique plutôt que sur le sens physique. Toutes ses barrières intérieures, toutes ses raisons de s'enorgueillir, toutes ses fausses protections qu'il s'était établies, et qui l'enfermaient dans l'obscurité et la mort spirituelles, tombèrent définitivement à cette nouvelle naissance à la vie avec Christ (Philippiens 3.7-9).

Le futur apôtre fut baptisé par un simple fidèle, pour n'avoir pas à dépendre d'un autre apôtre (Gal 1.1), mais de Dieu seul agissant dans et par n'importe lequel des membres du corps de Christ qu'est l’Église.

La conversion de Saul a eu des conséquences énormes pour l'Église, elle constitue une preuve que Jésus est ressuscité, qu'il a la puissance d'attirer les hommes à lui malgré leur résistance, qu'il intervient personnellement dans la vie de ceux qui désirent le servir, pour les diriger, encourager, corriger et bénir.

Saul parlera de cette intervention en l'assimilant aux apparitions du Seigneur aux disciples après sa résurrection. Il distinguera nettement cette révélation des autres visions dont il bénéficiera plus tard (18.9 ; 22.17-18). Ce ne fut pas une crise intérieure psychologique et morale, mais réellement une manifestation de Christ qui bouleversa sa vie.

Il est évident qu'il ne faut pas tirer de ce récit une norme de la conversion. Pour arrêter Saul, cette vision puissante était nécessaire, pour d'autres le Saint-Esprit agit en eux inconsciemment et peu à peu pour les amener à la repentance. Il sait ce qui convient à chacun de ceux qui cherchent à servir Dieu de tout leur cœur. Il sait aussi le moment favorable pour intervenir.

D- Les débuts difficiles de Saul chrétien (9.19-22)

 Entre le verset 19 « il fut quelques jours à Damas » et le verset 23 où Luc indique « un certain nombre de jours », il semble qu'il y ait une contradiction. Si on se réfère au récit de l'apôtre (Galates 1.15-17) sur ce qui suivit sa conversion, il faut admettre que Luc a télescopé les deux séjours de Saul à Damas en trois ans, avant et après son séjour en Arabie qu'il oublie carrément.

Après sa conversion, Saul a besoin de recueillement, de prière, de dialogue et de communion avec Dieu pour affermir sa foi, recevoir de nouvelles lumières, méditer les Écritures, et augmenter sa connaissance et sa compréhension du plan du salut de Dieu. Il passe environ deux ans au nord de la péninsule arabique, avant de retourner prêcher à Damas, comme le raconte Luc au verset 20. Il prêcha alors environ un an avec une telle puissance de conviction qu'il fut à son tour persécuté par les Juifs. Ceux qu'il avait convertis s'emploient à le sauver, en lui permettant de fuir (v. 25).

Ainsi la vie de Paul fut-elle complètement transformée  par l’intervention de Dieu, puis par les temps qu’il prit pour se « re-former », revoir sa connaissance des Écritures, resserrer ses liens avec son Sauveur et se qualifier pour accomplir l’œuvre à laquelle le Seigneur le destinait.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment ai-je rencontré mon Sauveur ? Puis-je en retrouver les étapes ? Comment ma vie en a-t’elle été bouleversée (habitudes, emploi de mon temps, relations sociales, vie religieuse,…)?
  • Prenons-nous le temps en Église ou individuellement pour « faire retraite » afin de nous ressourcer spirituellement, approfondir les Écritures, prier et concevoir des projets au service du Seigneur et des autres ?
  • Comment éviter de tomber dans l’activisme ou rester dans l’immobilisme au service de Dieu ?

 

08:00 Publié dans Familles | Lien permanent | Commentaires (1)

22/03/2019

Étude n°13 Je fais toutes choses nouvelles, Ap 20.11-21.8 (30 03 19)

Étude n°13 Je fais toutes choses nouvelles, Ap 20.11-21.8 (30 03 19)

« Celui qui était assis sur le trône dit : Voici je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris, car ces paroles sont certaines et vraies » Ap 21.5 (miniature du 15ès les deux Jérusalem)Jérusalem, évolution Miniature 15è.jpg

Observons

  • Que nous a décrit Jean aux chapitres 19 et 20.1-10 ? Distinguer les différentes parties de ces chapitres ? Sont-elles chronologiquement enchaînées ?
  • Quel est le sort temporaire de Satan ? Quel rite du temple de l’Ancienne alliance l’annonçait ?
  • Que font les élus pendant ce temps ? 20.4-6 et 11-15
  • Comment se termine la séquence du jugement des impies ? 20.7-10. Qu’est la seconde mort ? Quelles expressions la suggèrent ?
  • Qu’est-il promis aux élus (21.1-8) ? Qu’est-ce qui permet d’inclure cette promesse dans la séquence des derniers jugements ?
  • Que représente la nouvelle Jérusalem, v 3,7 ?

Comprenons (Pour ce commentaire, nous reprenons de très larges extraits du livre « Le message d’espérance de l’Apocalypse » d’E.Zuber, Ed. BoD 2015)

Le retour de Jésus (ch 19) est évoqué à la fin des jugements sur la terre.

Chronologiquement les chapitres 17, 18, 19 s’enchaînent : l’ange de la 7ème coupe parle (17.1) et désire montrer au prophète le jugement de la grande prostituée. Cette chute de Babylone provoque les cris de lamentations des uns (18.10,16,19) et les Alléluia des autres (19.1,3,6). Si nous considérons la construction de ce chapitre 19 en lui-même, nous constatons qu’il comprend trois parties :

v 1-10 : le festin des noces de l’Agneau

v 11-16 : la Parousie

v 17-21 : le festin des oiseaux de proie qui met fin aux jugements sur terre avec l’élimination des responsables politiques et spirituels du mal.

Encadré par ces deux festins totalement opposés se détache le spectacle du retour glorieux de Christ[1]. Les trois événements sont peut-être simultanés, ou bien ils se succèdent étroitement, la Parousie étant l’essentiel.

La première partie de l’exécution des jugements se situe sur terre. Après l’élimination des  impies, hommes de toutes catégories, et de leurs puissants, rois, bête et faux prophète, l’ange « qui avait la clé de l’abîme »[2] s’en prend au grand responsable du mal, Satan lui-même, identifié comme « le dragon, le serpent ancien, le diable » (12.9). Les jugements de la terre prennent fin avec l’emprisonnement de Satan[3].

Enchaîner Satan, le jeter dans l’abîme, et l’y sceller, c’est donc lui ôter toute faculté de nuire, tout pouvoir sur la terre. C’est d’autant plus compréhensible, que toute vie a été détruite sur terre, de sorte qu’il ne peut plus agir sur les nations et les personnes.

Christ limite toutefois son emprisonnement et son isolement à la durée de mille ans, période qu’on a coutume d’appeler à tort le millenium.

Ainsi s’achève la partie terrestre des jugements. Ce qui suit sera situé au ciel, c’est-à-dire dans le monde spirituel de Dieu, pendant la purification de la terre par le feu, dont parlait Pierre «  La terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée »[4].

L’espérance du chrétien pour la terre qu’il habite, repose sur cette promesse de purification du mal de l’écosystème, pour offrir à l’homme régénéré un nouveau lieu de vie pour l’éternité (Rom 8. 19-21).

Les derniers jugements dans le ciel, c’est-à-dire au niveau du monde spirituel divin sont décrits à partir du verset 4 de ce chapitre 20 jusqu’à 21.8.

Ce passage de conclusion des jugements se compose de trois parties :

20.4-6   : les mille ans ou le jury des élus

20.7-15  : le jugement dernier : le dernier combat et l’anéantissement du mal

21.1-8   : la nouvelle Jérusalem ou la consommation de l’union de Christ et de son épouse.

Pendant ces mille ans qu’il faut considérer symboliquement comme une longue durée indéfinie, les élus vont pouvoir constater la justice de la sentence divine prononcée sur les impies. Ils ont accès aux livres des œuvres de chacun (21.12), c’est-à-dire qu’ils ont la révélation des raisons de leur rejet. Ils y découvrent non pas tant leurs turpitudes, mais toutes les occasions de revenir à Dieu, toutes les « perches » tendues par Dieu, qui n’ont pas été saisies. Les élus-juges (= jurés) peuvent ainsi comprendre combien les impies sont eux-mêmes responsables de leur rejet final. Le jugement dernier sera un constat des pensées qui auront guidé les actes et les paroles des impies impénitents, spirituellement morts.

Ainsi, les élus peuvent reconnaître que Dieu, qui n’a cessé de les appeler, est innocent de toutes les accusations de Satan. C’est pourquoi, le trône de Dieu est qualifié de « blanc » (v 11), à l’issue du jugement des impies.

 En effet, l’objectif du dernier jugement est  la reconnaissance de la justice, de la sagesse et de l’amour de Dieu. Toutes les créatures doivent être libérées du doute semé par l’Adversaire dès l’origine sur la personne de Dieu[5]. Elles doivent pouvoir adorer le Seigneur avec reconnaissance comme Sauveur, sans aucune arrière-pensée. Les impies eux-mêmes doivent pouvoir le reconnaître comme un Dieu juste et aimant puisqu’Il leur a laissé la liberté de le refuser. L’image du trône blanc, qui chronologiquement pourrait se situer au début du chapitre 21,  introduit dans le jugement cette idée de la justification de Dieu aux yeux de tous. C’est la seule fois dans toute la Bible, que l’adjectif « blanc » qualifie le trône. Il exprime la pureté de la majesté divine, retrouvée grâce au jugement des hommes et des puissances démoniaques. Cette couleur signifie que Dieu est « blanchi », justifié aux yeux de tous.

Cette image du trône blanc est une réponse aux questions que les élus peuvent se poser sur la nécessité d’un jugement dernier, alors que Dieu connaît tout d’avance. Ce n’est pas tant Dieu qui a besoin de ce jugement pour connaître ses enfants, mais ce sont ses créatures qui ont besoin de connaître la vérité sur Dieu !

Les élus peuvent admettre alors la justesse de la décision divine de refuser aux impies l’entrée du royaume. Ils se rendent compte que ce n’est pas une décision arbitraire d’un Roi totalitaire et cruel, mais que cette décision est juste, à la suite du constat des choix faits de leur vivant par les impies.          

Une fois les élus rassurés sur la justice des sentences divines, il est nécessaire que tous soient au clair sur le choix irrémédiable qu’ont fait les impies. Si un doute pouvait encore subsister sur la faculté de repentance des impies à la dernière minute, ce doute est dissipé par le mouvement de révolte contre Dieu et son peuple, qui rassemble tous les impies ressuscités à ce moment pour comprendre  leur sort[6].

À la fin des mille ans, tout est clair : les impies continuent à refuser Dieu, (Ap 20.7-10), et à refuser de reconnaître leur faute, c’est-à-dire leur désaccord en eux-mêmes avec la loi de leur conscience[7], et par là avec Dieu, leur Créateur ; ils continuent à refuser la lumière, à jalouser ceux qui ont sans doute fait les mêmes erreurs qu’eux, mais qui ont  saisi les « perches » de Dieu, et sont entrés dans la cité céleste. Grâce à la manifestation des caractères de chacun des protagonistes, les deux camps sont parfaitement définis pour toutes les créatures célestes et terrestres (Ap 20.9). Face à l’assaut final des impies, les élus peuvent mettre toute leur confiance en Dieu, vainqueur par Jésus-Christ. Ils reconnaissent aussi qu’Il ne peut admettre dans un royaume d’amour et de justice ceux qui n’ont cessé de haïr, de commettre l’injustice et de rejeter les appels de Dieu.  Pour l’harmonie du Royaume, il est nécessaire qu’ils disparaissent définitivement, avec Satan, le responsable de la mort et de la souffrance. La destruction des impies peut être considérée alors comme le dernier acte d’amour de Dieu envers eux : en effet, Dieu ne veut contraindre à vivre pour l’éternité avec Lui aucun de ceux qui l’ont refusé toute leur vie terrestre. Il ne veut pas non plus les plonger dans des « peines éternelles », malgré l’ambiguïté des expressions.

L’image de l’étang de feu pour signifier la seconde mort (v 14 et 21.8) est caractéristique de la pensée hébraïque : le feu servait à éliminer les déchets de la terre, et brûlait tant qu’il était alimenté. Une fois éteint, il ne laissait d’autres traces que sa fumée, puis des cendres. Utiliser cette image permet de faire comprendre que la disparition du mal sera totale et irrémédiable, comme le précise la troisième partie du passage : « la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses auront disparu » (21.4).

Un problème se pose à propos de l’expression du verset 20.10 : « Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles ». Si les impies disparaissent définitivement dans une seconde mort (v 14b), comment peuvent-ils continuer à être tourmentés éternellement ? Ce verset justifierait-il l’idée d’un enfer éternel ?

Les notions de perpétuité, d’éternité ne sont pas humaines et sont transcrites en hébreu et en grec par des termes qui n’indiquent pas l’infini, dont on ne peut avoir une conception précise. En général, les expressions employées signifient seulement un long temps, une durée limitée à l’existence de la terre, ou des hommes. Ainsi « aux siècles des siècles » ne signifie pas « éternellement » comme nous le pensons aujourd’hui, mais seulement « un long moment ». Il faut prendre dans ce sens aussi l’expression « jour et nuit », qui ne correspondrait à rien dans une nouvelle création « où il n’y aura plus de nuit » (22.5).

Cela signifierait-il que l’élimination des impénitents et de leurs chefs durerait un temps assez long pour leur faire comprendre la gravité de leurs torts et de leurs responsabilités, jusqu’à ce qu’ils disparaissent définitivement, emportés par les tourments de leur conscience ?

Ce serait indigne d’un Dieu d’amour ! Au contraire, le fait que leur tourment durera jour et nuit, aux siècles des siècles (20.10) est une métaphore hébraïque qui signifie que leur disparition rappellera éternellement aux élus un aspect de la justice d’amour de Dieu[8]. De même Jude 7 mentionne la peine du feu éternel : « Sodome et Gomorrhe ...sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel.» Tous savaient bien à l’époque de l’apôtre, que ces deux villes ne continuaient pas à brûler et avaient disparu depuis fort longtemps. Cette expression a pour signification, non pas que le feu dure éternellement, mais que les conséquences de sa combustion sont éternelles, irrémédiables. On perdra dans l’éternité de la vie avec Dieu jusqu’au souvenir des impies tourmentés, puisque selon Esaïe « on ne se rappellera plus les événements du début, ils ne remonteront plus à la pensée » (65.17).

Le passage de la description de la nouvelle Jérusalem (21.1-8) s’inclut  dans la section des jugements, car il précise le sort éternel des élus et des impénitents. Cette section, en effet, se termine par l’identification de ces impénitents (v 8) et par la précision de leur sort : la seconde mort. Cette répétition certifie la vérité énoncée à la fin du chapitre 20.14.

Tandis qu’est fixé le sort éternel des impies, on pourrait se demander ce que sera celui des élus. Le début du chapitre 21 répond à cette question[9].

Au v 6, enfin retentit le « C’est fait ! » qui marque la fin des jugements. Dieu signe sa révélation en reprenant les termes de Ap 1.8 : «  Je suis l’Alpha et l’Omega », expliqués par le Commencement et la Fin. Il renouvelle son appel au lecteur, en insistant sur la gratuité de son offre de l’eau de la vie.  Cet appel sera repris une dernière fois dans la conclusion du livre (22.17). Il exprime tout le message d’amour qui se fait entendre de la première à la dernière page de la Bible. Dieu met tout son amour dans la promesse d’appeler « son fils » celui qui l’entendra et « qui vaincra »[10]

Ainsi pour les élus, il n’y a plus aucune ombre sur l’amour de Dieu. Ils voient que même la décision d’élimination des impies est une décision d’amour pour eux tous : les élus d’un côté ne pourraient pas côtoyer éternellement des gens qui ne partagent pas leur amour et leur adoration de Dieu, et de l’autre côté les impies eux-mêmes ne pourraient pas supporter de vivre l’éternité avec un Dieu qu’ils n’ont jamais aimé.

La nouvelle Jérusalem Jérusalem céleste moderne.jpg(Tapisserie moderne :En Chemin vers la Nouvelle Jérusalem)

C’est alors qu’intervient la première mention dans ce passage de cette nouvelle Jérusalem, qui « descend » du ciel au verset 2 pour prendre place sur la nouvelle terre. Qu’en est-il des sauvés qui doivent l’habiter ? Au chapitre 20, on comprend qu’ils ont été enlevés « au ciel » pour être aux côtés de Dieu durant mille ans. Ici, ils descendent, logiquement pour vivre dans un monde renouvelé. Cette ascension et cette descente évoquent le changement d’état des croyants, libérés des contraintes et des limitations entraînées par le péché de notre terre actuelle, puis établis dans un mode de vie tout à fait différent. À ce moment-là, leur union avec le Christ sera complète, comme le signifie le verset 3 : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux »[11]. Le tabernacle, aussi appelé dans l’Ancien Testament « tente de la rencontre », est le lieu privilégié où Dieu se révèle à l’homme. Désormais, dans la nouvelle Jérusalem, la communion sera sans obstacle. Le verset 4 confirme qu’il n’est pas simplement question d’un monde matériel,  mais aussi d’un monde sans souffrance et sans mort car « les premières choses ont disparu ». Jean ne donne pas plus de détails sur ce nouveau monde, excepté l’absence de mer, symbole des peuples agités ! Ce nouveau monde est d’ailleurs constitué d’une ville et non d’un jardin, comme le paradis de la Genèse. On peut considérer la description qui suit comme celle de la situation spirituelle des rachetés.

Jean est appelé par un ange à considérer plus en détails la femme de l’Agneau (21.9). Le peuple de Dieu ainsi désigné constitue aussi « la ville sainte », la Jérusalem descendue « du ciel », d’auprès de Dieu (v 10). L’adjectif « céleste » qu’on lui attribue couramment ne signifie pas qu’elle est localisée dans notre ciel physique, mais qu’elle se distingue de la Jérusalem terrestre, historique et humaine, parce qu’elle appartient au monde spirituel du royaume de Dieu.

La ville terrestre  avait été choisie comme habitation bien-aimée de Dieu[12] ; il avait voulu en faire son trône et le lieu de son sanctuaire, pour porter son Nom devant les nations[13]. Jusqu’à Jésus, elle demeure, dans la Bible, le symbole du peuple d’Israël[14]. De même, la nouvelle Jérusalem représente le peuple des croyants. Il constitue le royaume éternel où Dieu habitera et règnera dans une relation d’amour, sans obstacle, avec ses enfants (Ap 22.3). Après les mille ans pendant lesquels la terre est livrée à la solitude, puis disparaît avec les rebelles et les responsables du mal[15],  Dieu recrée un autre univers, ciel et terre, où ses enfants vivront dans une communion intime avec Lui symbolisée par la transparence du cristal (21. 11), et  dans la sécurité qu’offre la « grande et haute muraille» du salut[16] et de la présence de Dieu[17].

Nos cœurs s’unissent-ils à la prière de l’Esprit et de l’Épouse : Viens, Seigneur Jésus ? (Ap 22.17, 20)

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment ne pas faire de l’espérance d’une terre nouvelle une raison de se détacher de notre terre ?
  • Quel est notre devoir d’enfants de Dieu vis-à-vis de notre environnement naturel et humain ? voir Jér 29.7
  • Ce passage des Écritures a-t-il apporté des réponses aux questions que le jugement dernier peut nous poser ? Quelle espérance nous apporte-t-il ?
  • Comment mon église et moi-même témoignons-nous concrètement de cette espérance du retour de Jésus et du rétablissement de toutes choses ?

[1] Selon la construction hébraïque des parallèles concentriques

[2] Symbole du Christ vainqueur de la mort et du séjour des morts, Ap 1.18

[3] Ap 20.1-3

[4] 2 Pi 3.10

[5] Gen 3.1, 4-5

[6] Ap 20.10,12-15 ; 21.8

[7] Rm 2.14-16

[8] voir les quatre êtres vivants de Ap 4 p 63-66

[9] Voir au prochain paragraphe G

[10] Ap 21.7

[11] Ce verset éclaire 1 Corinthiens 15.28, où Jésus se soumet à Dieu en reconnaissant que sa médiation n’est plus nécessaire. Tout est accompli, Dieu peut habiter parmi les hommes de la nouvelle Jérusalem.

[12] Ps 135.21 ; Rom 9.25

[13] Jér 3.17 ; 2 R 23.27b ; Ez 5.5

[14] Cf. Luc 13.34

[15] Ap 20.10, 14-15 ; 21.8

[16] Ap  21.12 ; Es 60.18 : Tu donneras à tes murailles le nom de Salut 

[17] Zac 2.9 « Je serai moi-même une muraille de feu tout autour».

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