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28/07/2017

Étude n°6 : Priorité de la promesse, Galates 3.15-20 (05 07 17)

Étude n°6 : Priorité de la promesse, Galates 3.15-20 (05 07 17)

 

« Si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse. Or c’est par la promesse que Dieu a accordé la grâce à Abraham. » Gal 3.18Moïse buisson Chagall.jpg

 (Chagall : Moïse face à l’Ange de l’Éternel)

Observons

Le contexte : Paul vient de prouver la vérité de la justification par la foi par deux arguments : l’expérience vécue par les Galates, et la réalisation en Christ de la promesse faite à Abraham.

 Le texte

Dans notre passage, Paul s’attache à démontrer la place respective de la loi et de la promesse dans le plan du salut.

V 15 : comparaison avec le droit juridique au sujet du testament qui est inaliénable.

V 16 : les promesses faites à Abraham et à sa descendance ne sont pas abolies

V 17 : données par Dieu avant la loi, elles ne peuvent être annulées par la loi.

V 18 : l’héritage promis par grâce ne dépend pas de la loi.

V 19 : la loi est temporaire pour révéler la transgression ; elle a été transmise par une médiation angélique et un intermédiaire humain. 

V 20 la médiation suppose deux parties, donc reste inférieure par rapport à Dieu qui est Un.

On constate que dans les trois premiers versets de ce passage, Paul argumente à partir de l’antériorité historique de la promesse de grâce par rapport à la loi ; dans les trois versets suivants, il affirme l’indépendance de la promesse par rapport à la loi, à cause de l’unité et l’unicité de Dieu qui a fait la promesse.

 

Comprenons

Pour que l’importance de la doctrine de la justification par la foi soit bien perçue par ses lecteurs, Paul se met à leur portée en développant un exemple de la vie sociale : celui du testament en bonne et due forme, que nul ne peut contester. Le testateur promet un héritage qui ne peut être ni annulé ni transformé de par la volonté de l’héritier. Ainsi l’héritage du salut par grâce promis par Dieu est-il supérieur à celui qu’obtiendrait l’héritier par son obéissance à la loi.

Dans l’histoire du salut, l’héritage promis à Abraham, est d’abord le pays de Canaan (Gen 12.7), puis une descendance nombreuse (Gen 15.4), et enfin une alliance (Gen 17.2,7). Les mérites ou les œuvres d’Abraham n’ont rien à voir avec ces promesses de la  grâce de Dieu. Celles-ci sont des bénédictions gratuites dues à la seule volonté d’amour de Dieu. À travers les termes très concrets de ces promesses, nous pouvons distinguer les bénédictions spirituelles que Dieu réserve à tous ceux qui à la suite d’Abraham croient en sa Parole. Le pays de Canaan représente le royaume éternel de Dieu, la descendance c’est d’abord Christ lui-même (Gal 3.16), puis les rachetés de Christ qui forment son corps, l’alliance, c’est celle que le sang de l’Agneau a scellée pour le pardon de nos fautes (Mat 26. 28 ; Héb 8.10).

Paul avance ensuite un autre argument : l’antériorité historique du don de la promesse lui confère une supériorité sur la loi. Celle-ci n’a aucun pouvoir pour annuler les promesses antécédentes, et ne peut y être ajoutée comme condition supplémentaire à la réalisation de la promesse. Grâce et loi sont complètement indépendantes l’une de l’autre pour l’obtention du salut (v 15,17).

La loi a été nécessaire pour faire prendre conscience à l’homme de ses transgressions (v 19a ; Rom 3.20), et lui faire désirer ardemment la réalisation des promesses divines de la venue du Christ, véritable descendance annoncée à Abraham (v 16, 19b). La loi révélée à Moïse n’était pas contraire à la promesse mais  devait préparer le peuple à en recevoir la réalisation. Elle exprime en effet la volonté de Dieu pour l’homme libéré de l’esclavage du péché (Ex 20.1). Face à cette volonté sainte de Dieu, l’homme se rend compte de son incapacité à y obéir, et aspire à la venue du Messie qui seul pourra l’accomplir pour lui et en lui.

Enfin la loi est pour Paul secondaire par rapport à la promesse du salut, non plus à cause de sa postériorité dans le temps, mais à cause de sa promulgation imparfaite. Au lieu d’avoir été donnée à l’homme directement par Dieu, qui est Unique et Un (= sans partage, entier) comme fut donnée la promesse à  Abraham, la loi selon la pensée des Juifs contemporains de Paul a été révélée au peuple à Moïse, par l’intermédiaire d’un ange, puisqu’on ne peut voir Dieu directement. Cette conception n’est pas vraiment biblique et serait née tardivement dans la théologie juive à cause de la traduction grecque des Septante de Deutéronome 33.2 : « Il est sorti du milieu des myriades saintes » compris comme « myriades de saints anges ». Les apôtres ont adopté cette version. Ainsi Etienne dit avant de mourir : «  Vous avez reçu la loi sur l’ordre des anges » (Ac 7.53). De même l’auteur de l’écrit aux Hébreux parle de la parole « annoncée par des anges » (Héb 2.2a), car pour la Bible, le Dieu Saint ne peut se communiquer directement aux hommes sans qu’ils meurent (Ex 33.20). « Personne n’a jamais vu Dieu, si ce n’est le Fils Qui vient du Père » affirme Jean dans son prologue (Jn 1.18). Mu par cette crainte, le peuple lui-même demanda la médiation de Moïse (Ex 20.18-19 ; Dt 5.5), à qui Dieu se présentait sous la forme de l’Ange de l’Éternel, nom donné au Fils avant son incarnation (Ex 3.2). Cette double médiation (L'Ange et Moïse) entre Dieu et le peuple est une preuve pour Paul que la loi ne peut réconcilier l’homme avec Dieu. Moïse avec la loi a constitué une médiation temporaire et limitée, car il était lui-même pécheur. Mais il annonçait le réalisateur parfait de la promesse et de la loi, Christ (Mt 5.17). En contraste, la promesse du salut  offert par la grâce de Dieu prend un caractère universel et éternel du fait qu’elle vient directement d’un Dieu Saint, qui ne peut faillir ni se contredire dans son amour (=Il est Un). Il ne peut pas, après avoir promis un salut gratuit à saisir par la foi, exiger l’obéissance à la loi pour l’obtenir ! Ce serait se renier lui-même, donc ne plus être Un !

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       En quoi puis-je me dire descendant d’Abraham ?

-       Comment m’arrive-t-il d’annuler la gratuité des promesses divines ?

-       Quelle place tient la loi dans ma vie de foi ?

- Quels intermédiaires ai-je tendance à prendre pour communiquer avec Dieu ? Comment les éviter, ou les relativiser ?