11/12/2015
Etude n°12, Départ vers l’Égypte, Jér 42.3-22 (19 12 15)
Etude n°12, Départ vers l’Égypte, Jér 42.3-22 (19 12 15)
« Ils dirent à Jérémie : Que l’Éternel soit contre nous un témoin véritable et fidèle, si nous ne faisons pas tout ce que l’Éternel, ton Dieu, te chargera de nous dire ! » 42.5
Observons
Le contexte :
A quel moment de l’histoire de Jérusalem se situe ce récit ? (Ch 39.2 ; 40-41) Quelle démarche entreprennent ceux qui sont restés à Jérusalem ? (42.1-2)
Le texte
- Quelle demande adressent-ils à Jérémie (v 3) ? A quoi s’engagent-ils pour être heureux (v 4-6) ?
- Que promet l’Éternel à son peuple apeuré par Babylone (v 7-12) ?
- Quelle illusion nourrit le peuple (v 13-14) ?
- Quelle menace pèse sur lui s’il part en Égypte (v 15-18) ?
- Que s’apprête à faire le peuple ? En quoi est-ce une tromperie ? Qu’est-ce qui s’en suivra pour lui (v 19-22) ?
Comprenons
La situation à Jérusalem va de mal en pis : Nebucadnetsar a pris et détruit la ville et son temple, assassiné les fils du roi, aveuglé le roi Sédécias qu’il a emmené en captivité, ainsi que tous les gens de quelque importance. Pour que le pays ne devienne pas la proie de pillard ou de bêtes sauvages, il a laissé des agriculteurs et nommé Guedalia comme gouverneur. Mais peu après, ce dernier est assassiné par une faction rebelle de nobles royaux, qui tuent aussi tout son entourage et ses alliés. Pour finir, Ismaël, le chef du coup d’état est lui-même mis en fuite par le chef militaire Jochanan, qui délivre le peuple de sa dictature. Ce Jochanan avec ses associés, et tout le peuple resté pour cultiver les champs, viennent consulter l’Éternel auprès du prophète Jérémie resté volontairement à Jérusalem. Ils sont en effet remplis de la crainte (v 11a) que Nebucadnetsar n’exerce des représailles sur eux, pour la disparition de son gouverneur Guedalia. Cette crainte les pousse non seulement à consulter l’Éternel, mais encore à promettre bien imprudemment de lui obéir (v6), quelle que soit sa volonté pour eux, dans l’espoir de gagner ainsi leur bonheur ! C’est dans les moments d’angoisse que l’homme est prêt inconsidérément à tout promettre, pour sauver sa vie et obtenir ce que son cœur désire. Mais quand l’Éternel ne répond pas dans son sens, il oublie vite sa promesse !
Le peuple se souvient de l’existence de Jérémie le prophète, et le supplie d’intercéder en sa faveur. Il a oublié la réalisation exacte de ses prophéties et s’engage à obéir, alors que jusqu’à présent, il s’est toujours détourné de la parole de Dieu. On peut admirer la patience de Jérémie qui ne leur reproche rien et attend dix jours avant de recevoir la réponse de Dieu. Celle-ci commence par une magnifique promesse : Dieu ne leur veut que du bien, il les protège et les délivre du roi de Babylone à qui il peut inspirer de la compassion pour Jérusalem. L’Éternel s’engage à établir son peuple dans le pays de Juda s’il lui fait confiance et y demeure malgré les apparences et les circonstances défavorables. Dieu fait appel à la foi totale de son peuple désemparé et craintif sur son avenir.
Suit une menace sérieuse de mort (v 16-17, 22), si à l’inverse de leur promesse d’obéissance, ils se tournent vers l’Égypte où ils croient trouver la sécurité. L’Égypte a toujours attiré Israël car elle était le grenier à blé de l’Antiquité, et fut longtemps considérée comme la seule puissance capable de s’opposer aux Assyriens, puis aux Babyloniens. Mais Juda y trouvera exactement ce qu’il croit éviter, guerre, famine ou maladie, et surtout impossibilité définitive de revenir à Jérusalem (v 18b). La Parole de Dieu se fait pressante, et interdit à son peuple de se réfugier en Égypte (v 19). L’ordre est clair et sans appel, mais est compensé par la promesse précédente de secours et de délivrance s’il reste à Jérusalem, même soumise à Babylone (v 11). L’Éternel a bien entendu la promesse d’obéissance mais il sait qu’elle n’est qu’une tromperie de plus de son peuple qui s’illusionne sur la sincérité de son engagement envers Dieu. En fait sa consultation de Dieu par l’intermédiaire du prophète n’est qu’un paravent superstitieux pour se rendre Dieu favorable. Jérémie n’est pas dupe et rappelle au peuple qu’il reste endurci dans sa surdité spirituelle et sa désobéissance, qui conduisent à une mort certaine.
Ce que Jérémie prophétisait se réalise : le peuple qui n’a pas confiance en lui, le traite de menteur sous l’influence de Baruk son secrétaire ! Les chefs juifs n’osent pas toucher directement au prophète, ce pourrait être dangereux ! Mais ils s’en prennent à son serviteur fidèle ! Bizarrement, dans leur fuite vers l’Égypte ils entraînent le prophète et son secrétaire, comme fétiches protecteurs ( ?), qu’ils croient peut-être rendre ainsi inoffensifs. Peur, aveuglement, superstition, conduisent le peuple exactement à l’opposé de ce qu’il croit obtenir. Une fois de plus, emporté par ses propres sentiments, il manque de confiance en Dieu, se détourne de ses promesses de vie et tombe dans le malheur et la mort.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Dans quelles circonstances malheureuses me suis-je tourné(e) vers Dieu, en prétendant vouloir lui obéir, tout en désirant qu’il se plie à ma volonté ? Comment ai-je ensuite réagi à sa réponse…ou à son silence ?
- Vers quel soutien autre que celui de Dieu, avons-nous tendance à nous tourner lorsque la situation nous semble intenable ?
- Pourquoi Dieu interdit-il à son peuple d’aller en Égypte, et lui recommande-t-il de rester à Jérusalem, soumise à Babylone ?
- Que peuvent symboliser pour nous, à la fin des temps, l’Égypte, Jérusalem et Babylone ? Quelle différence y a-t-il pour l’Église entre « Égypte » et « Babylone » ? Comment rester dans « Jérusalem » en étant soumis à la « Babylone » moderne ?
08:00 Publié dans Jérémie | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Tres belle lecons
Écrit par : Claudy Revilus | 19/12/2015
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