13/12/2013
Etude n°12 Conflit cosmique Zacharie 3 (21 12 13)
« L’ange prenant la parole dit à ceux qui étaient devant lui : Otez-lui les vêtements sales ! Puis il dit à Josué : Vois je t’enlève ton iniquité et je te revêts d’habits de fête ! (Zac 3.4)
Observons Zacharie 3
Contexte (fresque du 12ès Espagne : Satan accusateur de Josué devant l’ange de l’Éternel)
La vision du grand prêtre se situe avec celle des deux oints (ch 4), au centre des visions prophétiques de Zacharie. Les trois premières visions présentent la préparation à la restauration du sanctuaire, les deux centrales donnent des promesses aux deux chefs, religieux et politique, de Jérusalem, les trois dernières évoquent les conditions de la restauration.
Texte
Le passage comprend deux grandes parties construites en parallèles concentriques :
1- v 1-5 : la purification du grand-prêtre :
1-2 : Jérusalem élue
3-4 : le vêtement sale ôté
5 : la pureté donnée
-Quels sont les personnages ? Quels sont leurs rôles respectifs ? Que représentent les vêtements sales, les habits précieux et le turban pur ? Que signifie le rappel de la présence de l’ange de l’Éternel ?
2- v 6-10 : les promesses :
6-7 : accès à la cour céleste
8 : venue du Germe
9-10 : sanctuaire achevé et purifié
- v 6-7 : Quelles sont les trois promesses faites à Josué ? A quelles conditions seront-elles accomplies ? Que désigne la « maison de Dieu » ? De quoi doivent être gardés les parvis (Ez 8.16) ? A quoi fait allusion l’expression « libre accès » dans le contexte du sanctuaire terrestre, et du sanctuaire céleste (Héb10.19 ?) ?
V 8 : A quoi Josué et les sacrificateurs sont-ils appelés à prêter attention ? De quoi seront-ils les signes ou présages (Es 8.18)? Que représente le Germe (Es 4.2 ; 11.1 ; 53.2 ; Jér 23.5 ; 33.15) ? A quelles fonctions est-il promis ?
V 9-10 : A quoi se rattache dans ce texte l’image de la pierre (3.7 ; 4.7) ? Qu’a-t-elle de spécial ? Où retrouve-t-on cette spécialité (4.10 ; Ap 5.6 ; Es 11.2) ? Que peut-on en conclure sur le sens du symbole ? Que gravera Dieu sur cette pierre (voir la fin du verset) ? Qu’indique le temps du verbe, et à quoi fait allusion la mention « en un seul jour » ? A quel rite du sanctuaire fait-elle allusion ? Que prophétise l’expression « En ce jour-là » ? Quelle différence y a-t-il entre la dernière promesse faite à Josué, la prophétie de Michée 4.4 et la description du règne de Salomon en 1 Rois 5.5 (ou 4.25) ? Qu’est-ce qu’elle ajoute au tableau ?
Les deux pensées centrales mettent en valeur la purification du péché par le Messie.
Comprenons
Le peuple revenu de l’exil à Babylone pour reconstruire le temple, s’est heurté à bien des difficultés qui l’ont découragé. Zacharie lui adresse les encouragements divins sous forme de visions destinées au prêtre Josué et au prince Zorobabel, les deux oints, sacerdotal et royal (ch 4). La vision du ch 3 fut sans doute plus tardive, après la disparition du prince.
1- La purification
La scène se déroule dans le ciel, ce qui signifie que la vision concerne le monde spirituel et répond aux inquiétudes du prêtre sur sa qualification à exercer le sacerdoce dans le futur sanctuaire. C’est la préoccupation de l’Église, peuple de sacrificateurs (1 Pi 2.5,9 ; Ap 1.6), conscients de leur indignité devant le Christ qui revient établir son Royaume.
L’ange de l’Éternel, forme visible dans l’Ancien Testament du Dieu invisible et préfiguration de Christ dans la relation de Dieu avec les hommes, dialogue avec l’accusateur Satan. Il est très rare dans l’Ancien Testament de trouver l’Adversaire sous ce nom précis. Esaïe 14 et Ézéchiel 28 l’avaient désigné sous les personnages symboliques des rois de Babylone et de Tyr, révélant ainsi les pensées et les ambitions du chérubin Lucifer, à l’origine du mal. Daniel avait aussi eu la révélation d’un grand conflit entre Dieu et un « chef » parmi les anges adversaires de Michaël auprès du roi de Perse (Dan 10.13). Dans la Genèse (ch 3), il se cache sous le masque du serpent, comme le révèlera Christ dans l’Apocalypse (12.9). Dans les Chroniques (2 Chr 21.1), Satan est nommé comme l’inspirateur de David pour lui faire recenser ses hommes capables de porter les armes, et détourner sa confiance en Dieu au profit de la confiance en ses propres forces. Le texte le plus explicite de ce conflit entre Dieu et Satan est le prologue de Job : Satan met en doute la fidélité inconditionnelle de Job envers Dieu, niant leur relation d’amour réciproque et désintéressé. Job au milieu de ses épreuves dut faire la preuve de son amour pour un Dieu qui le dépassait et qu’il ne comprenait pas, mais qui lui révéla qu’il n’était pas seul dans ce combat, qu’un avocat le défendait contre les accusations de ses amis, un arbitre était son garant auprès de Dieu (Job 16.19-21, 17.3). (Christ avocat de l’homme pécheur, Notre-Dame de Paris)
Tout disciple du Seigneur fait l’objet des mêmes accusations sataniques d’indignité au service de Dieu et a pour avocat Christ lui-même (1 Jn 2.1).
A travers son grand-prêtre Josué, c’est Jérusalem, ou le peuple entier, qui est accusé. Dieu rappelle donc l’élection de Jérusalem, avant de parler de la faveur accordée au prêtre. Il l’a arraché à l’épreuve de l’exil (= le feu), les accusations sataniques sont donc déplacées et audacieuses !
Pour concrétiser et confirmer cette grâce, a lieu la cérémonie de la purification des vêtements, symbole du pardon et de la purification de l’être intérieur au moment d’abord de la repentance, de la conversion et du baptême (dont les symboles se trouvaient sur le parvis avec l’autel des sacrifices et la cuve des ablutions). Le premier acte de l’Ange est d’ôter, le second de donner, symboles de l’absolution divine et de la justice accordées par grâce au coupable repentant. La purification est l’œuvre exclusive de Dieu : Josué ne parle ni n’agit, il se contente de recevoir.
On peut voir ensuite dans la remise du turban pur qui suit l’enlèvement des vêtements sales, la seconde étape de la purification, celle de la remise des habits de noces au retour de Jésus (Ap 19.8 ; Mt 22.11-12), moment où la consécration totale à Dieu de ses serviteurs apparaît au grand jour, moment de la justification définitive déclarée par Dieu à la fin du jugement (= tri libérateur) de sa Maison (Ap 11.18b) et symbolisée par la mention sur le turban du prêtre « Sainteté à l’Éternel » (Ex.28.36-37). Cette scène de jugement libérateur du péché était préfigurée dans le sanctuaire par le Jour des Expiations, où le grand prêtre procédait à l’élimination des traces du péché qu’avait laissées dans le Lieu Saint, le sang des victimes sacrifiées tout au long de l’année pour le pardon des individus ou du peuple. Le paragraphe suivant nous place dans le même contexte.
2- Les promesses
Ainsi purifié et rendu capable de fidélité, le prêtre reçoit la promesse, s’il reste fidèle à la volonté de Dieu, de gouverner la Maison de Dieu, c’est-à-dire le nouveau sanctuaire qui sera construit, et de le préserver de l’idolâtrie qui avait souillé l’ancien et provoqué sa ruine. On peut y voir une prophétie messianique, car seul Christ est sacrificateur sans péché, grand prêtre de son sanctuaire spirituel qu’est l’Église. Seul il en est la tête, et le protecteur, et seul il lui donne le libre accès à la présence de Dieu. A travers lui le peuple des fidèles, pourra s’approcher de Dieu comme les anges (v 7c ; Hé 4.16a).
Cette notion de libre accès vient de l’impossibilité pour les prêtres de pénétrer dans le Lieu Très Saint du sanctuaire terrestre, derrière le voile aux chérubins, devant l’arche de l’Alliance contenant la Loi. Seul le grand prêtre pouvait y pénétrer avec le sang d’un sacrifice pour ses péchés, le Jour des Expiations. A la mort de Christ, le voile s’est déchiré, signifiant par là que le pardon de Dieu était acquis à l’homme qui, par la repentance, pouvait retrouver une relation de paix avec son Dieu.
Les prêtres, que sont, depuis lors, tous les disciples de Christ (1 Pi 2.5, 9 ; Ap 1.9), deviennent les présages « les signes » annonciateurs du Messie, Germe de vie, souverain Sacrificateur et Roi par excellence (Jér.23.5) ; celui-ci sera aussi la pierre de fronton du sanctuaire achevé, où sera gravé (donc inaltérable) le pardon offert par Dieu (Zac 3.9c). La sollicitude de Dieu et la présence de son Esprit, symbolisées par les 7 yeux de la pierre (Es 11.2), garantiront la paix qui régnera dans les relations fraternelles entre les serviteurs (Zac 3. 9-10).
Cette vision pouvait rappeler à Zacharie la prophétie de Daniel (8.14), et lui faire comprendre un des sens possibles de la purification du sanctuaire, préfigurée par le rite du Jour des Expiations. « En ce jour-là » désignerait ce temps, annoncé par Daniel, mis en image par Zacharie et développé par Jean dans l’Apocalypse, où Dieu « fait l’expiation » pour son peuple, c’est-à-dire, selon le premier sens du verbe « Kipper », le « protège » en le scellant du sceau de son Esprit (2 Co.2.22 ; Ap 7.3) et le déclare juste (Ro 8.33), au cours du jugement de la maison de Dieu précédant le retour du Christ (1 Pie 4.17). Alors le mal sera éliminé (second sens de « Kipper ») et les fidèles jouiront de la paix, dans l’amour fraternel du Royaume éternel de Dieu (Ap 22.1-5)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le pardon de Christ est-il une réalité dans ma vie ? Comment cela se manifeste-t-il concrètement ? Comment en être un « signe » autour de moi ?
- Que m’enseigne ce texte sur la « pureté » que ma fonction de prêtre de Christ réclame de moi ? Sur quoi dois-je axer mon désir de pureté devant Dieu ?
- Christ est-il le germe de vie de mon existence ? Grandit-il en moi, ou y rencontre-t-il des résistances ?
- Comment le fronton spirituel de mon Église et de ma vie, c’est-à-dire le message présenté au monde, peut-il être présage et signe du Christ, Parole de Dieu et Sauveur?
- Quel est ma place dans le grand conflit entre Satan et Dieu ? Comment puis-je remporter la victoire ? (Eph 6.10-18)
08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)
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