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29/11/2024

Étude n°10 Jean 14.1-14 Le Chemin, la vérité et la vie (07 12 24)

Étude n°10 Jean 14.1-14 Le Chemin, la vérité et la vie (07 12 24)

« Jésus dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ! » Jean 14.6chemin éclairé.jpg

Observons

Le contexte

Dans son dernier entretien avec ses disciples, Jésus leur donne le commandement d’amour fraternel qu’il nomme « nouveau », parce que c’est Jésus seul qui en est la source et le but (13.34-35). Cet amour sera l’antidote des souffrances qu’ils vont éprouver. En effet, Jésus vient d’annoncer à la fois son départ, la trahison de Judas et le reniement de Pierre (13.33,21,38). Il y a de quoi les plonger dans le trouble et l’angoisse !

Le texte

Ces quelques versets sont construits en parallélismes concentriques (le chiasme sert à mettre en valeur l’idée ou l’événement situé au centre des parallèles :

a) 1-4 : Croire en Jésus qui prépare une place dans la maison du Père

b) 5-7 : Jésus est le chemin pour voir et connaître le Père

c) 8-11 : Jésus révèle pleinement le Père auquel il est uni intimement

Chacune des parties est elle-même construite sur un chiasme (les mots en italique et les couleurs se correspondent)  :

A- v 1-4 :

a) que votre cœur ne se trouble pas

b) Croyez en moi

c) des demeures dans la Maison du Père

d)Je vais vous préparer une place (2x)

d’) je reviendrai et vous prendrai avec moi.

c ’) là où je suis

b’)    le chemin

a’) vous savez 

B- v 5-7 :

a) 5 : Thomas ignore le lieu où va Jésus et le chemin pour y aller

b) 6 : Jésus est le chemin, la vérité et la vie

a’) 7 : Connaître et voir Jésus, c’est connaître et voir le Père

C- v 8-11 :

a) 8 : Philippe désire voir le Père

b) 9 : Voir Jésus, c’est voir le Père

a’) 10-11a : Communion intime du Père et de Jésus

On s’aperçoit qu’il y a aussi parallélismes entre les deux dernières parties (B,C), les préoccupations des deux disciples étant à peu près les mêmes, et les réponses de Jésus les invitant de la même façon à voir l’invisible au-delà du visible !

Comprenons

A- Pour les consoler et les réconforter, Jésus leur fait trois révélations importantes :

v 1 La confiance en lui, à l’égal de celle qu’ils mettent en Dieu, leur permettra de surmonter leur trouble. Ils savent que le Dieu de leurs pères a accompli ses promesses en donnant au monde le Sauveur (Jn 3.16), sur qui repose l’avenir du Royaume, et l’accès au Père pour tous. Jésus se place ici à l’égal de Dieu, ce qui dut surprendre, sinon choquer, les disciples!

v 2 La promesse d’une place préparée par lui dans la maison du Père les remplira de paix et d’espoir. Ce ne sont pas des « tentes » provisoires et fragiles, mais des «demeures » permanentes, ce qui signifie paix et sécurité dans l’intimité de la communion avec Dieu. Le fait qu’il y ait « beaucoup » ou « plusieurs » demeures ne signifie pas la diversité de positions ou de degrés dans le bonheur, mais l’immensité de l’amour miséricordieux qui accueille chacun sans compter ni limiter les places. Ne tombons pas dans la tentation de vouloir « localiser » ces places, ou la Maison du Père: le texte ne mentionne pas le ciel ! Dieu promet sa présence dans l’éternité. Par 1Th 4.17 et Ap 20, il nous a révélé que dans un premier temps, nous serons avec lui hors de notre terre, pour juger les morts impies pendant mille ans, mais par Ap 21, il nous annonce que son peuple régénéré vivra en sa présence sur une nouvelle terre. Dieu nous a créés terriens, avec des facultés spirituelles, psychiques et physiques que nous avons atrophiées ou perdues par le péché, et il nous recréera terriens, avec toutes nos facultés rendues parfaites par sa grâce.

Christ n’a rien caché à ses disciples sur cet amour immense, ouvert à tous (Luc 15 parabole du père et des deux fils). De plus son départ n’est pas un abandon, mais une poursuite de son œuvre il préparera la place de chacun, en lui offrant son pardon, son Esprit pour le sanctifier, et sa protection pour résister aux attaques et accusations de Satan (14.15-16,18,26 ; 16.7-11,13-15 ; Hé 7.25). Son œuvre terrestre de salut accomplie, il pourra accomplir son œuvre « céleste » ou « spirituelle »(1 Co 15.44-49) de grand-prêtre intercesseur, comme le symbolisait le sacerdoce du souverain sacrificateur, intermédiaire entre Dieu et l’homme pour représenter chacun devant l’autre.

v 3 La promesse de son retour et du rassemblement des disciples autour de lui a une triple perspective:

a) ce retour sera d’abord celui de la résurrection après la mort horrible dont les disciples vont être les témoins consternés et terrifiés. Elle les rassemblera autour du Vivant et sera le fondement de leur foi et de leur témoignage (1 Co 15).

b) ce retour se fera aussi en l’Esprit accordé aux disciples à Pentecôte, pour les unir en l’Église (Jn 16.7 ; Ac 2.1-4).

c) Ce sera enfin le retour glorieux du Christ à la fin des temps pour prendre possession de son Royaume constitué par son peuple réuni (1Th 4.16-17; Ap 11.17 :19.6-7).

Au v 4 Jésus conclut ses révélations par le rappel de ce qu’il avait déjà dit : sa destination (14.2; 6.62; 7.33) et le chemin à prendre ; constamment il s’est présenté lui-même comme celui qui donne accès au Père, qui est un avec lui (Jn 5.19, 21-24 ; 10.30 ; 11.25).

Par cette dernière parole, Jésus voulait simplement inviter les disciples à réfléchir à ses paroles en faisant appel à leurs souvenirs des trois ans passés avec lui. L’interruption de Pierre (13.36) et la question de Thomas (14.5) prouvent qu’ils ne comprenaient pas la portée spirituelle des propos de Jésus.

B- Jésus est le chemin pour voir et connaître le Père

Thomas, l’homme positif qui n’admet rien sans preuves, est enclin au doute et au découragement. Après Pierre (1 3.36), il manifeste que les paroles de Jésus lui sont encore obscures. Il ne connaît ni le lieu où va Jésus, ni le chemin qui y mène, alors que Jésus a dit clairement où il allait (v 2 : la maison du Père ; 6.62 : il montera où il était auparavant ; 7.33 : il s’en va vers celui qui l’a envoyé). Thomas a besoin de « voir » avec ses yeux de chair. Le verbe « monter » lui suggère une ascension physique, comme  on montait à Jérusalem, la maison du Père était le nom donné au temple de Jérusalem. Retourner vers celui qui l’a envoyé pouvait signifier pour lui retourner vers un maître terrestre. Il ne voit en Jésus qu’un être humain, plus sage mais terrestre ; et il ne comprend dans les paroles de Jésus que l’aspect concret.

Il se doute toutefois que les paroles de Jésus doivent avoir un autre sens, car il vient de parler au repas de la Cène, de sa mort prochaine, de son départ qui ne permettra plus aux disciples de le voir (13.33). Par sa question Thomas veut forcer Jésus à s’expliquer plus clairement.

Au lieu d’indiquer une voie concrète, Jésus se désigne lui-même comme le chemin qui mène au Père (nommé 13 fois dans les v 1 à 14, et une fois désigné comme Dieu !). Jésus se place sur un plan spirituel et non pas concret comme Thomas devait l’espérer. Il n‘indique ni une recette, ni des rites, ni des pratiques qui conduiraient à la communion avec Dieu. En tant que Vérité, seule révélation parfaite de Dieu (6b), il doit pénétrer le cœur de l’homme, être « assimilé » pour lui permettre une relation intime avec le Père, source de la Vie éternelle.

Aujourd’hui comme autrefois (depuis Babel !), les hommes cherchent à atteindre Dieu par bien des chemins orgueilleux (pratiques méritoires sous toutes les formes) ou faussement humbles (mortifications, souffrances). Jésus vient contredire ces voies humaines et mortelles. Lui seul est la vie et peut la donner ; lui seul est la Vérité qui éclaire la perception qu’on peut avoir du Dieu Invisible, comme il le répète à Philippe peu après (9). Jésus reconnaît que ses disciples ne l’ont pas encore compris, connu dans le sens biblique de communion intime. Ils sont arrêtés par son apparence humaine et n’ont pas encore discerné pleinement son identité divine. Il faudra le Saint Esprit pour leur donner cette connaissance profonde et entière de la nature divine de Christ.

Pourtant Jésus les encourage à persévérer dans cette recherche de l’invisible, en affirmant que « dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu » (7b), parce qu’il parle de lui, présent en chair devant eux !

C- Voir le Père : Les disciples ne comprennent toujours pas, et Philippe en leur nom demande à « voir le Père »concrètement, comme Moïse jadis désirant contempler la gloire de Dieu (Ex 33.18). Jésus répond qu’il suffit de voir « spirituellement » Dieu en lui, c’est-à-dire de croire à leur communion intime (10-11), à leur unité d’essence et d’actions (10B). Comme toujours durant ses trois années de ministère terrestre, Jésus cherche à tirer ses disciples des ornières du visible pour diriger le regard spirituel de leur foi vers le haut, l’Invisible, le Saint, le Dieu d’amour, leur Père.

Il veut leur révéler que dans ses paroles et ses actes, ils peuvent discerner tout l’amour du Père pour eux, parce qu’il en est la représentation visible la plus parfaite. Si les disciples sont encore incapables de discerner spirituellement le Père en lui, Jésus leur demande de croire en lui à cause de ses œuvres (11b), qui attestent de la puissance divine en lui.

Par tout ce développement, Jésus essaie de consoler les disciples attristés par l’annonce de son départ qui les laissera orphelins et désemparés, voire désespérés. Après avoir essayé de leur faire approcher la vérité de la présence de Dieu en lui et les avoir exhorté à voir par la foi l’Invisible  dans le visible, Jésus promet de leur envoyer une autre manifestation de la divinité, le Saint-Esprit (15-20), qui leur enseignera toutes choses (26), et leur donnera la paix (27) et la joie de percevoir Dieu et de croire.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

A- En quoi la confiance en Dieu et l’espérance du retour de Jésus transforment-elles ma vision dans les épreuves de la  vie ?

-La certitude que Jésus agit en ce moment en ma faveur soutient-elle ma confiance et mon espérance ? Ai-je fait l’expérience concrète de cette œuvre de pardon et de préparation de mon être à son royaume ?

-Suis-je en marche sur le chemin du Royaume, ou assis au bord du chemin dans l’attente de sa venue ?

B- Par quels chemins humains ai-je cherché jusqu’à présent à rencontrer Dieu ?M’ont-ils donné paix et joie, ou bien suis-je toujours insatisfait et inquiet de mon salut ? Comment remédier à ce malaise ?

-Qu’est-ce que la Parole de Dieu m’a révélé sur la personne de Dieu ? Comment me console-t-elle dans mes tristesses, mes difficultés et mes souffrances ?

C- Suis-je toujours un Thomas ou un Philippe, attaché à l’apparence des événements et des personnes, ou à la lettre des Écritures ? Comment acquérir une perception spirituelle de la Parole pour voir l’invisible derrière ou à travers le visible ?

- Comment pourrais-je contribuer à faire voir l’Invisible autour de moi ?

- De même que Jésus a invité ses disciples à voir en lui le Père, il nous invite dans Matthieu 25.40, à le voir dans « le plus petit de ses frères » ! Comment discerner Jésus dans mon conjoint, mes enfants, mes amis, mes voisins, mes collègues et même l’inconnu que je croise dans la rue ? Et si je le discerne, en quoi cela change-t-il mon comportement à leur égard ?

En parallèle à cette étude, nous suggérons à ceux que l’art (à co-notation religieuse chrétienne) intéresse de consulter une réflexion d’Eric Fuchs, professeur honoraire à l’Université de Genève, sur la représentation picturale de l’Invisible, intitulée : « Faire voir l’invisible » et publiée chez Labor et Fides.Faire voir l'invisible E Fuchs.jpg

Pour Eric Fuchs, «  la théologie chrétienne, par sa symbolique de mort et de résurrection, permet une compréhension renouvelée de la fonction religieuse de la peinture ». Ce petit ouvrage, accessible à tous, donne les clés d’une lecture « religieuse » de l’œuvre d’art véritable qui doit « être un mémorial, un « faire-mémoire » de Celui qui s’y donne à reconnaître ; assurer la présence de l’absent, rappeler que le visible et le matériel, portés par l’amour, peuvent signifier l’invisible et le spirituel » (p102).

N’est-ce pas le but des images et des paraboles bibliques, et même de l’incarnation de Christ ?

Petit exercice pour « voir l’invisible » :

Que distinguez-vous  dans cette image ? De simples taches d’encre, une carte géographique, le visage du Christ ?

Visage du Christ.jpg

22/11/2024

Étude n°9  Jean 7. 37-52 Source de Vie (30 11 24)

 Étude n°9  Jean 7. 37-52 Source de Vie (30 11 24)

« Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » Jean 4.14 

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Le contexte

Jésus enseigne dans le temple à l’occasion d’une fête et provoque l’étonnement de tous (7.14-29), par sa hardiesse et son autorité. Les Pharisiens cherchent à se saisir de lui et envoie des gardes pour l'arrêter (v 30-32). Jésus annonce à la foule son incapacité future à le trouver à cause de son incrédulité et de son endurcissement (33-36).

Le texte

37-39 : appel de Jésus à venir boire à sa source d’eau vive

40-44 : Réactions diverses dans la foule

45-49 : Incrédulité et mépris des Pharisiens

50-52 : Remontrances de Nicodème

Comprenons

La fête qui réunissait le peuple à Jérusalem et durait huit jours était sans doute celle des Tabernacles (Jn 7.2), célébrée en Octobre. Le peuple vivait sous des tentes pendant cette semaine, en mémoire de l’Exode et du séjour dans le désert, et il louait Dieu pour sa protection et sa providence durant cette errance de 40 ans. Chaque matin on faisait une libation d’eau pure, en plus des sacrifices au temple, en souvenir de l’eau jaillie du rocher (Ex 17 ; Nb 20) : un prêtre descendait à la source de Siloé, y puisait de l’eau et la portait dans un vase d’or au parvis du temple. Là, les sacrificateurs et la foule le recevaient en chantant les paroles d’Ésaïe 12.3 : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut. » Le sacrificateur versait ensuite l’eau sur l’autel des holocaustes du côté de l’ouest, et une coupe de vin du côté de l’est.

Jésus utilise ce rite institué par les hommes et non par Dieu (il n’en est pas fait mention dans la Bible), pour lui donner son véritable sens spirituel : il est à la fois l’eau qui désaltère (v 37) et le rocher d’Horeb d’où coulent les eaux vives du salut (v 38 ; Jn 4.14 ; 1 Co 10.4). Les images de la soif et des eaux vives encadrent l’expression « venir à lui et boire », qui est expliquée par « croire en Jésus ».

Croire en lui, c’est le seul moyen d’avoir la vie (comme l’eau est indispensable à la vie) ; c’est aussi la seule condition pour recevoir l’Esprit dans sa plénitude (symbolisé par l’eau vive), de façon à être régénéré et à devenir soi-même source de vie pour les autres (v 39), qui ont aussi soif de salut.

Cette promesse de Jésus, annoncée par les prophètes (Es 35.6-7 ; 41.17-18 ; 48.21 ; Joël 2.23 ; Ps 114.8), s’est réalisée totalement à la Pentecôte (Ac 2) et dans les siècles suivants. Jean explique ainsi les paroles de Jésus prononcées avant sa passion pour annoncer l’effusion de l’Esprit après sa résurrection et son ascension.(Jn 14.15… ;16.5…).

La présence de Jésus en chair empêchait les disciples de voir en lui le Fils de Dieu. Sa résurrection et son retour au Père leur ouvriront les yeux de la foi et permettront à l’Esprit de se répandre sur eux tous et de créer une vraie communion spirituelle avec Christ.

Réactions diverses

Les paroles de Jésus ont des résonances diverses sur les auditeurs selon leurs préjugés ou leur ouverture d’esprit. Les uns, sérieusement impressionnés, croient reconnaître en lui « le prophète » promis à Moïse (Dt 18.18), que les Juifs pensaient être le précurseur du Messie (Jn 1.21 ; 6.14). D’autres voient en lui le Messie même, que tous attendaient pour les délivrer... de l’occupation romaine (41)!

Par contre, les sceptiques et les blasés, s’appuyant sur leurs connaissances des Écritures (Mi 5.1), mais mal renseignés sur les origines davidiques et béthléémites de Jésus, ne peuvent pas croire que l’homme de Nazareth en Galilée, soit celui qu’ils attendent. Ils oublient les paroles d’Ésaïe 9.1, qui prédisaient que « le peuple qui marche dans les ténèbres, verrait une grande lumière ». La Galilée située aux confins du monde païen était considérée avec mépris par les Juifs de Judée, comme « marchant dans l’ombre de la mort » !

Les paroles de Jésus provoquent une telle division que certains en viennent à vouloir se saisir de lui (44). Pourtant les gardes envoyés par les Pharisiens pour l’arrêter, ne le font pas, car ils sont si impressionnés qu’ils auraient cru commettre un sacrilège. Leur étonnement admiratif et respectueux transparaît dans leur réponse aux Pharisiens, sans excuse ni justificatifs. Pris entre leur devoir d’obéissance et leur humble conviction naissante, ils préfèrent se taire devant les sarcasmes méprisants des Pharisiens.

Les Pharisiens, gardiens de l’orthodoxie de la foi, se posent en modèles, mais leur orgueil leur fait croire que leur groupe incrédule est sans faille (48), ce que Nicodème va immédiatement démentir (50). Ils manifestent la profondeur de leur vanité par le mépris avec lequel ils considèrent la foule ignorante, et par la malédiction contre elle, qui annonce l’excommunication qu’ils vont lancer plus tard contre ceux qui croiront en Jésus (Jn 9.22).

Nicodème, venu voir Jésus de nuit (ch 3) par crainte de ses pairs, ose avec ironie objecter  à la condamnation de Jésus, les prescriptions de la loi pour la défense d’un accusé. Vexés par ce rappel de leur « omission » de lois dont ils prétendent être les enseignants et les garants, les Pharisiens ne peuvent qu’injurier Nicodème en le traitant de « Galiléen », ce qui sous-entend «sympathisant de Jésus ». Eux aussi de façon impardonnable, oublient la prophétie d’Ésaïe (9.1), et la nationalité des prophètes Jonas (2 Rois 14.25), Elie et Nahum, originaires du royaume du nord. 

La parole de Christ, par ses images appropriées aux situations vécues, touche au plus profond de l’être, où Dieu a placé la pensée et la soif de l’éternité (Ec 3.11). Elle ne laisse personne indifférent. Chacun est poussé à se déterminer entre l’accueil et le rejet, donc entre la vie et la mort (Dt 30.19-20). Ce choix est influencé par le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres. Une partie des auditeurs attendaient humblement la venue du Messie libérateur, et purent étancher leur soif d’une vie nouvelle. Les autres, pleins de leurs certitudes, de leurs préjugés religieux ou racistes, se fermèrent à l’interpellation de Jésus, et s’endurcirent dans l’incrédulité ! De quel côté nous situons-nous face aux paroles de Dieu ? 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • En quoi la Parole de Dieu est-elle le Rocher d’où coule la source de vie pour moi et mon Église ? Comment cela se voit-il dans nos comportements et nos propos ?
  • Mes yeux ont-ils été ouverts sur les réalités spirituelles de Dieu, sur le sens des paroles de Jésus, et sur la direction de l’Esprit dans ma vie ? Comment les ouvrir ? Quels sont les obstacles à cette ouverture ?
  • Quelles paroles de Dieu m’ont interpellé(e) et m’ont fait découvrir son amour pour moi ? Comment les partager avec mon entourage ?
  • Nos efforts d’évangélisation proclament-ils les paroles de Dieu pour attirer à Christ, seule source de vie (v 37), ou prêchent-ils des doctrines qui conduisent vers nos institutions ecclésiales ?