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16/08/2024

Étude n°8 Enseignements aux disciples II Marc 10.35-45 (24 08 24)

Étude n°8 Enseignements aux disciples II Marc 10.35-45 (24 08 24) 

« Le Fils de l’homme est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon  pour beaucoup » Marc 10.45

Observons

Le contexte

Pour la troisième fois (8.31 ; 9.31 ; 10.33-34), Jésus vient de prévenir ses disciples de la Passion et de la résurrection qui l’attendent à Jérusalem où ils se rendent pour la dernière fois (32)

Le texte

  • 38-40 : réponse de Jésus qui refuse en rappelant sa passionFils de Zebedée.jpg
  • 41-45 : devant l’indignation des Dix, Jésus enseigne l’esprit de service du chrétien.

Comprenons

Le contexte : Les disciples et la foule qui suivaient Jésus dans sa marche vers Jérusalem, pressentaient le danger vers lequel ils s’avançaient, sans en connaître les détails. C’est pourquoi Jésus précise clairement aux Douze ce qui l’attend. Jésus savait l’issue de cette dernière marche vers Jérusalem, et pourtant il n’hésite pas à aller jusqu’au bout, car « il donne volontairement sa vie pour ceux qu’il aime » (Jean 15.13). On ne la lui prend pas contre son gré (Jean 10.18). Ce n’est pourtant pas un suicide pour en finir avec une vie dans le monde pécheur, insupportable pour lui le Juste. C’est un don pour libérer les hommes (Marc 10.45) de l’esclavage du péché et de la mort.

Pourquoi donne-t-il autant de détails horribles sur sa passion à des disciples déjà effrayés (32) ? Peut-être pour que « lorsque les choses arriveront, ils se rappellent ses paroles » (Jean 14.29), et ne se désespèrent pas puisqu’elles se terminent sur la prédiction de sa résurrection, porte ouverte sur l’espérance de la vie éternelle.

Malheureusement, comme précédemment (9.32 ; Luc 18.34), les Douze ne comprennent rien, préférant évacuer la perspective funèbre de la mort, mais en même temps la promesse, pour ne penser qu’à leur sort personnel dans le futur royaume qu’ils croient encore être bientôt installé par Jésus sur terre. 

Le texte

La demande des deux fils de Zébédée, présentée chez Matthieu (20.20-28) par leur mère Salomé (Mat 28.56 ; Marc 15.40), fut sans doute provoquée par la promesse de Jésus aux Douze (Mat 19.28) d’être « assis sur douze trônes lorsque le Fils de l’Homme sera assis sur le trône de sa gloire». Leur ambition reste terrestre et manifeste aussi leur amour profond pour leur Maître dont ils espèrent partager l’intimité, l’affection et la gloire dans son royaume.

Pour abandonner cette confusion au sujet du royaume de Dieu annoncé par Jésus, il faudra aux disciples non seulement passer par la coupe de douleur et le baptême de sang de Jésus, mais surtout recevoir les lumières de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Les disciples n’auront pas un sort différent de leur Maître (39), mais la gloire qu’ils espèrent ne sera pas terrestre (40). C’est Dieu, Père et Fils, qui prépare les places de ses élus (Mat 20.24 ; Jean 14.2-3), en travaillant par son Esprit dans leurs cœurs accueillants, pour les amener à la repentance et à la sanctification (Jean 14.26 ; 16.7-11 ; 17.17 ; Héb 12.24).

Inconscients de la portée de leur propos et aveuglés par l’ambition, comme la rencontre avec Bartimée qui suit ce récit pourrait le leur faire symboliquement comprendre, Jacques et Jean affirment pouvoir passer par le même chemin que Jésus.  Jésus leur confirme qu’ils seront en effet persécutés et mis à mort pour leur foi en lui : Jacques sera le premier apôtre martyrisé par Hérode (Ac 12.2) et Jean le dernier apôtre emprisonné et mis à mort par les Romains à la fin du premier siècle de notre ère.

Pour les autres disciples scandalisés par l’audace et l’ambition des fils de Zébédée, Jésus oppose l’esprit qui règne dans le monde des puissants avides de pouvoir sur les hommes et de gloire terrestre, et l’esprit de son Royaume où dominent l’humilité et le dévouement au service de l’autre. Par cette opposition, Jésus fait comprendre aux disciples de tous les temps une des grandes lois de sa propre vie et de son Royaume : la grandeur n’est pas dans l’illusion de l’autorité, du pouvoir et de la gloire, mais dans l’esprit de service et le don de soi. Combien souvent cette vérité a-t-elle été oubliée par l’Église, et doit-elle être rappelée à chacun de ses membres, tant il est vrai que le cœur humain au naturel recherche gloire et honneur sur terre ! 

En complément voir l'article de sœur Michelle sur son blog :

https://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/2015/10/les-fils-de-zebedee-marc-10-35-45-dim-29-to.html

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelles ambitions, quels désirs de pouvoir et d’honneur habitent encore nos cœurs individuellement ou collectivement (pays, église, foyer)? Comment les maîtriser et les transformer, pour qu’elles ne soient pas un obstacle à l’action de l’Esprit en nous ?
  • Quelle place est-il légitime d’ambitionner et d’espérer dans le Royaume de Dieu pour chacun de ses enfants ? Comment laisser Dieu nous la préparer ?
  • L’apôtre Jean, le fils du tonnerre, a mis ses qualités d’enthousiasme pour le Royaume et d’affection pour Jésus au service de la Bonne Nouvelle, et il est devenu ainsi l’apôtre de l’Amour pour les Églises de la fin du premier siècle (voir ses lettres). Quelles qualités de ma personnalité puis-je confier à l’Esprit Saint pour qu’il les sanctifie et me permette de les mettre au service de mes frères dans la foi et/ou de mon entourage ?
  • Quelle coupe devons-nous boire et dans quel baptême devons-nous être plongés pour suivre Jésus ? (voir Mat 10.38-39 ; 16.24). Que signifie le renoncement à soi, à la lumière de ce texte de Marc ? Y suis-je prêt ? Comment cela se manifeste-t-il dans ma vie, sans être un « sacrifice » ou un étouffement de ma personnalité ?

 

09/08/2024

Étude n°7 Enseignements aux disciples Marc 8.27-9.13 (17 08 24)

Étude n°7 Enseignements aux disciples Marc 8.27-9.13 (17 08 24)

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » Marc 8.3 (Porter sa croix église de Brunehamel, G.Martinet)Porter sa croix église de Brunehamel G.Martinet.jpg

Observons

Le contexte

Jésus vient d’accomplir hors d’Israël comme en Galilée, une multitude de miracles significatifs de sa puissance divine (guérisons et multiplication des pains, 7.24-8.26). Il a soupiré devant l’incrédulité des disciples (8.17-18), et les a mis en garde contre l’influence nocive des Pharisiens et des Hérodiens. La guérison d’un aveugle annonce symboliquement celle par laquelle doivent passer les disciples.

Le texte

Deux révélations de la Passion encadrent la Transfiguration de Jésus :

8.27-30 : Confession de Pierre qui le premier reconnaît la messianité de Jésus

8.31-32a : Première annonce de la Passion

32b-33 : indignation de Pierre vertement tancé par Jésus

8.34-9.1 : enseignement de Jésus sur le renoncement à soi

9.2-8 : Transfiguration de Jésus au milieu d’Elie et Moïse

9.9-13 : seconde annonce de la Passion (une troisième suivra la guérison du démoniaque                  (9.30-31). 

Comprenons

Pharisiens et Hérodiens revendiquaient la souveraineté nationale d’Israël, les uns contre les Romains, les autres avec les Romains. Ils s’étaient unis pour sonder Jésus sur ses intentions (Mat 22.15-22), sans trouver dans sa réponse matière à l’accuser. En mettant ses disciples en garde contre eux, Jésus suggérait qu’il se situait au-delà des ambitions terrestres, et ne revendiquait pas un pouvoir humain. Lorsque Pierre confesse Jésus comme le Messie, il est encore empli des mêmes préjugés que tous les autres Israélites contemporains : il ne conçoit le Messie que comme un sauveur national, un homme puissant qui délivrera Israël des occupants oppresseurs du pays. La puissance, il vient d’en avoir l’éclatante démonstration dans les miracles de Jésus qui ont changé la vie terrestre des bénéficiaires, sans qu'ils saisissent leur portée symbolique et spirituelle. C’est pourquoi la première annonce de la Passion tombe comme une douche froide sur les espérances des disciples, que Jean et Jacques vont formuler peu après (9.33-34). Pierre exprime toute leur indignation, sans savoir qu’il en devient un terrible tentateur pour Jésus.

Jésus a recommandé le silence après la confession de Pierre, comme après la transfiguration, car il ne veut pas entretenir la confusion sur sa messianité dans l’esprit des disciples, pas encore convertis, ni même guéris de leur aveuglement spirituel, . Oui, il a la puissance divine, oui, il est le Messie glorieux annoncé par Elie et Moïse, dont la présence auprès de lui est une confirmation de sa messianité. Mais il doit « conquérir » cette gloire en passant par un chemin physiquement, moralement et spirituellement douloureux de renoncement à la gloire terrestre, aux ambitions humaines, et même à la vie (8.34-38 ; 9.12). Parfaitement au courant de cet itinéraire de la Passion( Es 53), Jésus sait aussi qu’il débouche sur la résurrection, et il l’annonce chaque fois qu’il parle de sa mort. Les disciples aveuglés par leurs préjugés et par leur amour pour Jésus, ne retiennent pas cette nouvelle destinée à les réconforter. Ils ne comprennent pas ce que veut dire ressusciter (9.10), et se préoccupent de l’accessoire, plus accessible à leurs yeux, la question de la seconde venue d’Elie, qu’ils viennent de voir avec Jésus transfiguré. (Vitrail de Chartres)Transfiguration vitrail 12è Chartres.jpg

La présence des deux grandes figures de l’Ancien Testament –Moïse, représentant de la Loi divine, passé par la mort et une résurrection anticipée (Jude 9 ?), et Elie représentant du prophétisme, passé vivant, par une « transmutation », dans le monde invisible de Dieu (2Rois 2)- leur a confirmé cette idée de mort et de résurrection dont Jésus leur a parlé. À eux deux, ils préfiguraient ce que Jésus allait vivre, et étaient les prémices des deux catégories de croyants qui entreraient dans la gloire du Père et la vie éternelle. Comme prophètes, ils avaient eu connaissance du plan du salut et de la mission terrestre du Messie (voir le symbolisme de l’enseignement du buisson ardent et du sanctuaire pour Moïse, et pour Élie le sens de ses expériences du Mont Carmel au Mont Horeb (1 Rois 18-19). Ils venaient encourager leur Sauveur, au moment où dans son humanité, il était à nouveau tenté de court-circuiter sa mission pour posséder la gloire en évitant la souffrance (voir la tentation de Jésus après le baptême et les reproches indignés de Pierre).

L’interrogation des disciples sur Elie vient de la prophétie de Mal 4.5-6 qui annonçait une seconde mission d’Élie avant l’apparition du Messie. Jésus en montre l’accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste qui comme Elie a tenté de ramener les cœurs à Dieu, mais dont la mission a été prématurément interrompue par la mort. Jésus en liant ses souffrances à celle de Jean Baptiste, veut sans doute signifier qu’il accomplira totalement cette mission toute spirituelle, en passant par mort et résurrection (9.12).

Ainsi, chaque fois que Jésus parle de sa Passion, il essaie de faire comprendre deux choses : 1) la gloire divine n’est pas celle des hommes ; elle appartient au monde spirituel dans lequel on ne peut entrer que par le renoncement à soi-même (= le port de sa croix), à l’exemple du Maître (8.34).

2) la fin de leurs ambitions de gloire terrestre et passagère ne doit pas décourager les disciples, car la Vie est plus forte que la mort : la résurrection du Messie leur permettra d’accéder à des réalités éternelles autrement plus merveilleuses, et à la gloire du Père avec les saints anges (8.38c). Cette perspective devait soutenir leur foi au-delà des épreuves terribles qu’ils allaient traverser (2 Pi 1.16-19).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelles sont nos aspirations profondes pour cette vie ? Estimons-les à leur juste valeur à la lumière de ces moments importants de la vie terrestre de Christ.
  • La perspective de la gloire à venir me permet-elle de supporter avec courage et foi les épreuves de ma vie ? (Rom 8.18)
  • Comment puis-je consoler et aider à fortifier la foi de mes amis dans la peine, la persécution, les difficultés de toute nature, ou l’approche de la mort ?