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16/10/2020

Etude n°4 les yeux du Seigneur Apocalypse 20.4-6 (24 10 20), AET = Jean 1.1-18

Etude n°4 les yeux du Seigneur Apocalypse 20.4-6 (24 10 20), AET = Jean 1.1-18

Proverbes 15.3 : « Les yeux de l’Eternel sont en tous lieux, observant les méchants et les bons »

Le texte des Proverbes qui donne son titre à notre étude, invite le lecteur à prendre en considération que l’Eternel est celui qui juge la terre et discerne qui est bon, c’est-à-dire qui par la foi se réclame de sa justice, et qui est impie, vivant selon sa nature non-régénérée par l’Esprit. Ce jugement de l’humanité est décrit dans l’Apocalypse qui en détaille les étapes. C’est pourquoi nous examinons le texte consacré au jugement dernier pendant les mille ans, où les élus pourront constater la justesse du discernement de l’Eternel entre les bons et les méchants.

Observons Apocalypse 20.4-6

Le contexte

La première partie de l’exécution des jugements se situe sur terre (ch 19) : Au retour de Christ, les élus participent au festin des noces de l’Agneau,(= sont accueillis dans l'intimité de son Royaume) tandis que les impies et le duo des puissances terrestres responsables des maux de la terre (bête et faux prophète v 20) disparaissent dans le festin des oiseaux et l’étang de feu ( = sont définitivement éliminés.

Reste à régler le sort définitif  de l’Adversaire de Dieu, et à mettre fin au grand conflit pour la gloire de Dieu.

 

Le texte (20.1 à 15)

Assez long, il est constitué de 2 grandes parties :

1- les mille ans : a) l’emprisonnement de Satan (20.1-3)

b) le jury des élus (20.4-6)

 a’) le dernier combat et l’anéantissement de Satan (20.7-10)

2- le jugement dernier des impies (20.11-15)

Les deux tableaux sont liés par les mots : mille ans (6 fois) trône (3 fois : v 4, 11,12), juger (2 fois : v 4, 13). Ce lien permet de penser qu’il n’y a pas d’ordre chronologique dans la présentation de ces deux tableaux : le jugement dernier des impies par les élus est annoncé dans la partie centrale du tableau des mille ans (v 4a), et développé ensuite, en parallèle du sort de Satan. Dans notre logique nous aurions placé ces tableaux ainsi : 1-a), 1-b), 2-, 1-a’. Jérusalem, évolution Miniature 15è.jpg

 (Miniature du 15è : la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste)

 Comprenons

1- Les mille ans

a) l’emprisonnement de Satan (20.1-3)

Après l’élimination des  impies, hommes de toutes catégories, et de leurs puissants (Bête et faux prophète), l’ange « qui avait la clé de l’abîme » s’en prend au grand responsable du mal, Satan lui-même, identifié comme le dragon, le serpent ancien, le diable (v 2).

L’abîme est considéré dans la Bible comme le lieu profond et insondable où se trouvent les démons, et dans lequel ils ne veulent pas retourner, car en y étant jetés, ils n’auraient plus d’occasion de nuire sur terre. C’est ainsi que les démons du  Géranésien guéri par Jésus préfèrent aller dans un troupeau de pourceaux plutôt que de retourner dans l’abîme où ils n’auraient plus de pouvoir (Luc 8.31-32). L’abîme est devenu synonyme du « séjour des morts », puisque les morts n’y ont plus aucun pouvoir (Ecc 9.5-6,10).

Enchaîner Satan, le jeter dans l’abîme, et l’y sceller, c’est donc lui ôter toute faculté de nuire, tout pouvoir sur la terre. C’est d’autant plus compréhensible, que toute vie a été détruite sur terre (v 5), de sorte qu’il ne peut plus agir sur les nations et les personnes.

Celui qui a la clé de l’abîme est le Christ lui-même qui « a les clés de la mort et du séjour des morts » (Ap 1.18). Toutes ces images contribuent à la révélation de la toute puissance de Christ, qui s’est rendu maître de l’Adversaire à la croix, et qui maintenant exerce les pleins pouvoirs sur lui. Il limite toutefois son emprisonnement et son isolement à la durée de mille ans, période qu’on a coutume d’appeler le millenium. (Ce terme n’est pas biblique, étant donné ses mauvaises interprétations dues à la méconnaissance du texte, il vaut mieux éviter de l’employer).                   Les mille ans sont-ils littéraux ou pas ? Peu importe ! L'expression répétée 6 fois dans le passage, suggère que c'est un temps nécessaire pour régler le sort de Satan (6 = chiffre de l'imparfait, de l'impie par rapport au 7, chiffre de la perfection ou plénitude divine), et pour juger les mécréants, c’est-à-dire faire constater aux élus la justice et l'amour de Dieu à leur égard.  Les élus peuvent reconnaître que les impies n'auraient pas supporté l’éternité avec Celui qu'ils ont rejeté toute leur vie.  Dieu ne s'impose à personne.

Ainsi s’achève la partie terrestre des jugements. Ce qui suit sera situé au ciel, pendant les mille ans de purification de la terre par le feu, dont parlait Pierre (2 Pi 3.10) : «  La terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée ». Évitons de localiser le ciel dans notre atmosphère ou au-delà. Dans la Bible, le ciel désigne conventionnellement le domaine spirituel où Dieu règne, agit et discerne ce qui se passe dans le monde terrestre et historique. Les élus, qui ont vécu selon les directives de l’Esprit, ont accès à ce domaine spirituel, à l’opposé de Satan maintenu prisonnier dans les chaînes d’une terre vidée de ses habitants.

b) le jury des élus (20.4-6)

Au centre du passage concernant Satan, se situe la scène montrant les ressuscités de la première résurrection (v 5-6), sacrificateurs de Dieu, rois et juges avec Christ (v 4,6). Cette situation au centre veut mettre l’accent sur eux et sur ce qui se passe pour eux dans cette période  de mille ans.

Toutefois, les deux scènes avec les élus (20.4-6 et 21.1-7) encadrent une scène touchant aux impies. En effet leur sort intéresse en premier chef les élus qui peuvent se demander :

Pourquoi les "impies" n’ont-ils pas participé à la première résurrection ? Leur condamnation est-elle justifiée ? Disparaîtront-ils définitivement, ou y aura-t-il encore des risques de rébellion et de mal dans le royaume de Dieu ? Telles sont les questions que peuvent se poser les élus, et qui trouvent une réponse dans ces passages. 

Tandis que sur terre règnent la solitude et la désolation qui condamnent Satan à l’inaction, dans le ciel fonctionne encore le tribunal de Dieu. Cette fois, ce sont les élus qui siègent sur les « trônes et reçoivent le pouvoir de juger » (v 4). En outre, « ils règnent avec Christ pendant mille ans ».

Qui sont ces élus ? Le texte précise que ce sont d’un côté « les martyrs pour leur foi et leur témoignage », et de l’autre (il n’y a pas le même pronom en grec pour les désigner) « ceux qui n’ont pas adoré la bête et son image », « ceux qui n’ont pas reçu la marque de la bête sur leur front et sur leur main ».

Ces mentions indiqueraient qu’il y a deux catégories parmi les élus, qui règnent avec Christ, la catégorie de ceux qui ont traversé victorieusement la grande tribulation finale (7.14) et qui ont été transformés au retour de Jésus (1 Th 4.17),  et la catégorie de tous ceux qui, dans tous les temps, sont restés fidèles et ont donné leur vie à Dieu dans leurs persécutions et tribulations. Dieu connaît les uns et les autres au plus profond de leurs cœurs, et peut ainsi les accueillir, sans obstacle, en sa présence, sur la mer de verre (4.6) symbole de leur purification grâce au sacrifice de Jésus en qui ils ont cru.

V 4 : Les deux expressions qui les désignent, sont mises en parallèles autour d’un centre qui donne la raison du martyre et de la fidélité des deux catégories d’élus : le témoignage de Jésus et la parole de Dieu.

On peut en tirer l'application pratique que l'étude de la Parole affermit la fidélité et rend capable de témoigner de Jésus, malgré les difficultés de l’oppression qui provoque la mort physique, et de l'influence impie et idolâtre des pouvoirs politico-économico-religieux qui imposent une unité de pensée et d'action à la fin des temps (Ap 13.11-17).

Les élus font partie de la première résurrection (v 4,6), celle qu’a provoquée le retour de Jésus (1Th 4. 16) et sont sacrificateurs de Dieu : c’est la troisième fois que l’Apocalypse mentionne le peuple de sacrificateurs pour Dieu (1.6 ; 5.10 ; 20.6) en l’associant au royaume de Dieu. C’est le peuple de ceux qui « servent le Seigneur jour et nuit dans son temple » (7.15).

(Résurrection des morts, Psautier de Hildesheim 13è)Résurrection des morts miniature psautierHildesheim 13è.jpg

  1. c) le jugement dernier (v 11-15)

Les élus ont le pouvoir de juger, mais qui ou quoi ? Et surtout pourquoi ?

Pendant ces mille ans, ils vont pouvoir constater la justice de la sentence divine sur les impies. Ils ont accès aux livres des œuvres (v 12) et peuvent ainsi comprendre pourquoi ces impies ne sont pas inscrits sur le livre de vie avec eux (v 15).

En même temps, ils peuvent reconnaître Dieu innocent de toutes les accusations de Satan. C’est pourquoi, pour la seule fois dans l’Apocalypse, le trône de Dieu est qualifié de « blanc » (v 11) : Dieu est justifié aux yeux de tous.

Ainsi pour les élus, il n’y a plus aucune ombre sur l’amour de Dieu. Ils voient que même la décision d’élimination des impies est une décision d’amour pour eux, les élus, qui ne pourraient pas côtoyer éternellement des gens qui ne partagent pas leur amour et leur adoration de Dieu,  mais aussi pour les impies eux-mêmes : ils n’auraient pas pu supporter de vivre l’éternité avec un Dieu qu’ils n’ont jamais aimé. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne :

  • Quel effet a sur moi la pensée que les « yeux de l’Eternel voient tout ? (angoisse, crainte, espoir de justice, sécurité…)
  • Est-ce que je me sens concerné par la béatitude du v 6 (Ap 20) ? A quoi m’engage-t-elle dès à présent ?
  • Que signifie réellement « régner avec Christ » ? Pourquoi cette expression est–elle répétée en association avec les mille ans ? v 4-6.
  • Quel rapprochement peut-on faire de ce passage avec Matthieu 25.31-46 ?
  • Quels effets secondaires produit une éducation dans la peur du jugement de Dieu ?
  • Comment éduquer un enfant à discerner le bien du mal selon la Bible et non selon la société ?

En complément nous étudions le texte retenu à l’Union Franco-belge pour l’AET  de cette semaine (A l’Ecoute du Texte) : Jean 1.1-18 

Observons

I - Le contexte

Nous sommes dans ce qu’on appelle le prologue de l’Évangile de Jean. L’apôtre introduit son Évangile en en présentant les thèmes principaux et l’orientation : le Fils de Dieu est venu parmi les hommes pour leur révéler Dieu (v1.18)

2-Le texte :

Composition en trois parties

a) v l-4 : La Parole était Dieu

b) v 5-13 : La lumière du monde

a’)   v 14-18 : La Parole incarnée en Jésus

Chaque partie reprend des éléments de la partie précédente :

v 1 : « La parole » est repris au v 14, encadrant ainsi la partie centrale consacrée à la lumière.

v 4 : le mot «lumière» introduit le développement de la seconde partie

v 6-7 : le témoignage de Jean est repris au v 15

Analyse de chaque partie

1- La Parole était Dieu (1-4): Les mots-clés sont : au commencement (2 fois), Dieu (3 fois), Parole (3 fois + 4 fois le pronom « elle» = 7 fois en tout), vie (2 fois)

On trouve un double rappel de la Création avec les mots « au commencement » et le verset 3 sur l’œuvre créatrice de la Parole.

2- La lumière du monde (5-13) : les mots-clés en sont : lumière (7 fois), témoin, témoigner (3 fois) monde (4 fois), Dieu (3 fois).

Il y a opposition :

entre l’action de la lumière : luire (v 5), venir dans et éclairer (v 9), venir chez (v Il), donner le pouvoir de devenir enfants de Dieu (12) nés de la volonté de Dieu (v 13)

et la réaction du monde :   les ténèbres ne l’ont pas reçue (v 5), le monde ne l’a pas connue (v 10), les siens ne l’ont pas reçue (v 11), nés du sang, de la volonté de la chair, de la volonté de l’homme (v 13).

3- La Parole incarnée(14-18): Les mots-clés sont : grâce (4 fois), grâce et vérité (2 fois), gloire (3 fois), Fils unique venu du Père (2 fois) encadrant son nom Jésus-Christ.

Par trois fois est soulignée l’idée de lien entre Dieu et les hommes par la Parole qui s’incarne et habite parmi nous (v 14). La Parole a précédé Jean mais vient après lui, pour donner sa grâce (v 15-16), et elle fait connaître en Jésus qui est le Père (v 17-18).

Comprenons

1 - Le contexte

Par un prologue rappelant le début de la Genèse, Jean veut souligner le lien entre les Écritures de l’ancienne alliance, et l’Évangile de Jésus-Christ. Il annonce tous les thèmes développés par la suite, qui serviront à révéler qui est Jésus-Christ, celui qui est venu du Père pour Le faire connaître. Nous retrouvons la même démarche au début de la première lettre de Jean (voir 1 Jean 1.1-3). L’apôtre a été comme Pierre, témoin de la Transfiguration de  Jésus dans la gloire  (Mt 17.1). Comme Pierre, cette vision l’a tellement marqué qu’elle a orienté tout son témoignage (2 Pi 1.16-18 ; 1 Jn 1.1-3)

2- Le texte

Par sa construction même en deux parallèles sur la Parole encadrant le thème de la lumière, par ses répétitions (7 fois est le chiffre de la plénitude divine, 3 fois celui de la perfection de Dieu, 4 fois celui du monde créé, 2 fois celui de la vérité du fait rapporté), Jean veut indiquer les deux caractéristiques importantes de Jésus : Il est Parole et lumière, c’est-à-dire agent de transmission et de communication entre Dieu qui émet le son ou l’onde lumineuse, qui est l’origine de tout et Père de ses enfants, et ceux qu’Il veut atteindre, le monde, les hommes, ses créatures, et plus particulièrement ceux qu’Il a engendrés spirituellement, ses enfants.

Tout le texte insiste sur les points suivants : l’éternité et la divinité de Jésus, sa fonction créatrice du monde et de ses enfants, sa venue vers et parmi les hommes, son don total de soi aux autres (v 16), sa révélation de la grâce, de la vérité, et de la personne glorieuse du Père (v 17-18), et en contrepoint, le rejet, l’aveuglement et la méconnaissance du monde.

Lorsque l’on rapproche le mot « gloire» du texte de Exode 33.18-19, où Moïse demande à contempler la gloire de Dieu, et voit en réponse la miséricorde de Dieu, on comprend que ce mot « gloire» soit appliqué par Jean à Jésus, car en contemplant Jésus, on voit la gloire du Père, c’est-à-dire son amour.

Ainsi, dans son prologue Jean veut présenter Jésus comme le Fils de Dieu de toute éternité, venu parmi les hommes, qui seul peut faire le lien entre Dieu le Créateur et Père, et le monde créé, qui seul a vu Dieu et peut révéler qui est le Père et ce qu’est sa volonté d’amour envers les hommes, qui seul a les yeux de Dieu pour voir le cœur de l’homme.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Ai-je l’habitude de me référer à Jésus pour comprendre Dieu ? Par exemple dans la lecture de l’Ancien Testament, ou dans les circonstances de ma vie?

- Ai-je peur de communiquer avec Dieu et avec les autres ? Pourquoi ? Comment l’exemple de Jésus, Dieu venu parmi les hommes, peut-il m’aider à briser cette réticence à m’approcher de Dieu et des autres?

- Ai-je accepté la lumière de Jésus dans ma vie? M’a-t-elle éclairé sur mes fautes, sur mes défauts et mes erreurs, sur le chemin à suivre pour être heureux avec Lui et avec les autres? Tout est-il clair dans ma relation avec Dieu, ou bien y a-t-il encore des zones d’obscurité où je ne désire pas qu’il plonge ses regards ? Qu’est-ce qui m’empêche d’être éclairé entièrement, et par là d’être pardonné, purifié, guéri et régénéré? (lire et méditer à ce sujet Jn 3.18-21)

- Suis-je né de Dieu pour devenir à mon tour porte-parole et porte-lumière de Dieu ? Mon action dans ma vie privée et dans l’Église est-elle une action de lien entre les hommes et Dieu, une action de réconciliation et d’amour des hommes entre eux, à l’image du Dieu que m’a révélé Jésus-Christ ? Mon Église et moi-même sommes-nous des miroirs fidèles de la lumière de Dieu dans le monde ? Quelle image de Dieu reflétons-nous?

 

 

 

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09/10/2020

Étude n° 3 La loi comme enseignant Romains 3.19-24 et/ou Galates 3.21-25 (17 10 20)

Étude n° 3 La loi comme enseignant Romains 3.19-24 et/ou Galates 3.21-25 (17 10 20)

« La loi a été un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi » Gal 3.23

Illustration : La loi, mise en action par la foi, conduit à ChristLoi 10 commandements, vélo de fonctionnement.jpg 

Observons d’abord Romains 3.19-24

Le contexte

Après avoir démontré dans les ch 1 et 2 de sa lettre aux Romains, l’universalité du péché (non-Juifs et Juifs sont à égalité, même si les Juifs ont l’avantage primordial d’être les dépositaires de la Parole de Dieu (3.1-9), Paul appuie sa démonstration sur les textes des Écritures qui affirment que tous les hommes sont coupables parce que « la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux » (v 10-18). 

Le texte

Structure

V 19-20 : La loi fait connaître le péché

V 21-22 : La justice de Dieu s’obtient par la foi en JC

V 23-24 : La mort de JC, moyen de rédemption pour tous.

Répétitions : Loi (4x :v 19-20)

Justifié = v 19, 20, 24

Justice de Dieu = v 21,22,

Le vocabulaire est essentiellement juridique.

3 fois les destinataires de l’œuvre de salut de JC sont désignés comme « ceux qui croient » (22), « ceux qui ont la foi en son sang » (25), celui qui a la foi en Jésus » (26)

Opposition entre l’œuvre de justification de Dieu et l’état de péché de l’homme, révélé par la loi (v 19,20,23,25)

 Comprenons

 Le contexte

Paul vient de citer quelques passages des Ecritures qui justifient son affirmation de l’universalité du péché :  Ps 14.1-3 pour les versets 10-12 ; Ps 5.10 ; 140.4 ; 10.7 pour les v 13-14 ; Es 59.7-8 pour les v 15-17. Paul cite ces textes selon la version des Septante en grec qu’il connaissait. Ces passages dénoncent l’injustice générale et l’égarement de l’humanité qui « ne cherche pas Dieu ». Cet égarement se manifeste dans la parole  mortelle et l’activité  meurtrière et destructrice, dans l’absence de paix et de crainte ou respect de Dieu, qui règnent parmi les hommes.

Le texte

V 19-20 : Paul conclut que ces révélations de l’Ancienne Alliance s’adressent aux Juifs « qui sont sous la loi », c’est-à-dire qui en sont les dépositaires soumis à ses directives ; il  les avertit ainsi  que eux aussi sont concernés puisque « tous sont coupables  devant Dieu» (ch 1-2), donc condamnables par la loi, car la source du péché se trouve dans le cœur humain. L’observation de la loi morale ou rituelle ne peut donc constituer un mérite pour obtenir la justice ou (justification) de Dieu, ou en d’autres termes pour être considéré comme juste par Dieu. Les efforts faits pour observer la loi sont vains et imparfaits, s’ils ont pour but de gagner le salut, émanant ainsi d’un cœur orgueilleux et suffisant, et non d’un amour véritable pour Dieu. L’Éternel n’a pas donné la loi à l’homme comme moyen d’acquérir la vraie justice ou la sainteté, mais comme révélateur de son état profond de péché, pour le conduire à Dieu dans la repentance (Ga 3.24).

V 21-22 : En opposition, (« Mais maintenant » = sous la Nouvelle Alliance) à cette prétention d’obtenir le salut par l’obéissance à la loi, Paul va développer avec joie (ce « mais mainteliberté.jpgnant » manifeste un soulagement, une libération !), la vraie source de justice que révèle tout l’Ancien Testament (= Loi et Prophètes) : Dieu accorde sa justice à tous ceux qui croient en Jésus (v 22 // 1.16-17), sans que l’obéissance à la loi joue un rôle pour l’obtenir. 

V 23-24 : Pour comprendre en quoi consiste cette justice ou sainteté accordée par Dieu « gratuitement et par grâce » (la redondance insiste sur l’idée du don inconditionnel de Dieu), à celui sans distinction d’origine, et sans mérite, qui croit dans le « sang » de Christ, Paul use de la métaphore de la rédemption (suivie de celle de l’expiation,) qui même si elle est fort employée dans le Nouveau Testament, demande à chaque fois d’être expliquée. 

La rédemption

Privé de la gloire de Dieu, c’est à dire coupé de l’image de Dieu qu’il était destiné à être (Ge 1.27 // 1 Co 11.7), parce qu’il s’est soumis à Satan, l’homme est devenu esclave du péché dont il ne peut s’affranchir lui-même (Rm 6.16 ; 7.23-24 ; 2 Ti 2.26 ; 2 Pi 2.19).

Le mot « rédemption » est de la même racine (ou gā’al en hébreu, lutroô ou agorazô en grec) que le mot « rachat » et signifie dans la Bible « racheter, libérer » d’un asservissement des humains ou des biens, au moyen d’une aide extérieure ou « rançon ». Il a pris dans le langage actuel une extension de sens pour désigner « le plan du salut de Dieu en Jésus-Christ ».  Dans l’Ancien Testament (Lév 25.25 ; Ruth 3 et 4 ; Jér 32.6-9), le rachat d’une personne, d’un bien, d’une propriété aliénée ou hypothéquée, est opéré par le «go’ēl » le « racheteur » qui est le plus proche parent, pour préserver l’intégrité familiale. La racine « pādā » est utilisée pour la libération des Israélites esclaves en Egypte (Ex 6.6 ; 15.3) et pour le rachat des premiers-nés normalement consacrés à l’Éternel (Ex 13.13)

L’idée de rançon et de rachat de liberté nous est bien connue aujourd’hui lors de la libération des otages retenus prisonniers par leur ravisseur.

Ici Paul fait « du sang du Christ » ou en d’autres mots de la mort de Christ sur la croix, la rançon, le prix payé par Dieu pour libérer sa créature du péché qui l’éloigne de Lui.

Cette idée de prix ou de rançon payée est en contradiction avec celle de la gratuité de la justice de Dieu, de la grâce offerte à tous ! Il ne faut donc pas  pousser la métaphore trop loin, sinon on introduit une notion mercantile dans le processus du salut. A qui en outre Dieu  (ou Jésus) payerait-il de sa vie ce salut de l’homme ?* 

* Voir la note du Nouveau Vocabulaire Biblique,: le sens de la mort de Jésus »)

 Retenons ici simplement l’idée de libération de l’esclavage du péché et de la mort.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Que m’apprend la loi du décalogue (Ex 20) sur Dieu et sur moi ?
  • Ai-je pris conscience de mon impossibilité à acquérir moi-même la vie éternelle, à me libérer du péché par mes efforts de sainteté ? Quelles sont encore mes illusions à ce sujet ? Quelle place accorder à mon obéissance à la loi ?
  • Comment changer d’état d’esprit à l’exemple de Paul (Phi 3.8-9) et acquérir la « justice de Dieu » ?
  • Si je reconnais que Dieu en me rachetant, me réconcilie avec Lui, me fait entrer dans sa famille, comment puis-je vivre concrètement cette réconciliation dans ma relation avec Lui et avec les autres ? Comment manifester ma reconnaissance et témoigner de ma libération du péché par la grâce de Christ ?

En complément de cette étude  nous vous proposons d’examiner le texte parallèle de Galates 3.21-25 

Observons Gal 3.21-25

Le contexte

Pour montrer l’infériorité de la loi sur la foi pour l’obtention du salut, Paul a opposé la loi donnée à Moïse par des anges à la promesse du salut faite à Abraham directement par Dieu. Maintenant il va se placer du point de vue de Jésus-Christ pour décrire les rôles respectifs de la loi et de la foi dans l’histoire du salut. 

Le texte

V 21 La loi n’est pas opposée à la promesse du salut, mais elle ne procure pas la vie

V 22-23 : l’Ecriture a révélé le péché et enfermé les hommes sous la garde de la loi, jusqu’à la révélation de la promesse en Jésus-Christ pour ceux qui croient.

V 24-25 : la loi a été un conducteur nécessaire mais temporaire, un pédagogue, jusqu’à la venue de Christ qui justifie celui qui a foi en lui.  

Comprenons

V 21 : Selon le procédé de la question rhétorique, cher à Paul, l’apôtre poursuit sa démonstration de l’infériorité de la loi par rapport à la foi, en atténuant l’opposition qu’il vient de faire entre elles. Seuls les légalistes peuvent croire que l’obéissance à la loi leur méritera la vie éternelle, mais par là ils nient l’unité de Dieu. Car ils en font un Dieu qui se contredirait et donnerait deux voies de salut : l’obéissance à la loi pour les uns, la foi en sa grâce pour les autres. C’est absurde et contraire à la révélation d’un Dieu Un.

V 22 : Le mot « Ecriture » ici est pour ainsi dire synonyme d’Ancien Testament dans son ensemble, ou de la Loi en particulier. Tout l’Ancien Testament révèle en effet que l’homme est pécheur, transgresseur de la volonté de Dieu exprimée dans les Dix Paroles.    

 En même temps il révèle que Dieu vient au secours de ce pécheur et qu’il promet le salut à celui qui veut bien l’écouter et croire que la promesse se réalise en Jésus-Christ. La loi « enferme » (exprimé deux fois) le pécheur dans sa condition en lui révélant son impossibilité naturelle à lui obéir. Paul emploie les images de la prison, du gardien, du surveillant, pour faire comprendre que l’homme reste dans sa condition naturelle de pécheur sans pouvoir en sortir par lui-même quels que soient ses efforts de justice, jusqu’à ce qu’il ait la révélation du salut par la foi en la grâce de Jésus-Christ.

Si Paul se place au plan de l’Histoire son argument est aussi valable sur le plan de l’histoire personnelle de la croissance dans la foi. Chacun de nous commence comme les enfants par l’obéissance à la loi pour faire plaisir à Dieu Père ; puis en grandissant dans la connaissance et la foi, il s’aperçoit de son indignité et de son incapacité à accomplir les exigences de la loi. Il se tourne alors vers Dieu Sauveur pour y trouver le pardon et recevoir la justice accordée par amour, gratuitement (v 24). La loi est comparée à un pédagogue, un précepteur, mais attention de ne pas prendre ce mot dans le sens moderne d’enseignant, d’éducateur. Le pédagogue antique n’éduquait pas, ne formait pas l’enfant vers la maturité.

(Le pédagogue romain, situé derrière l’enfant, assiste à la leçon du maître, en portant le sac de l’élève, bas relief)pédagogue romain.gif

C’était un esclave chargé de conduire l’enfant à l’école où des maîtres lui dispensaient le savoir et l’éduquaient à la vie civile. Le rôle du pédagogue était limité et temporaire jusqu’à la majorité de l’élève. De même selon notre texte, la loi n’éduque pas le pécheur, elle l’informe sur la volonté de Dieu pour la vie de sa créature humaine et sur l’état naturel de celle-ci comme un miroir nous renvoie notre visage réel (Jac 1.23), elle l’accompagne, l’escorte en lui donnant les limites à ne pas dépasser pour rester dans le chemin de la liberté en Dieu (Jac 1.25a), et le conduit jusqu’à ce qu’il saisisse par la foi la grâce de Jésus-Christ. Elle n’est pas un éducateur moral et psychologique qui initierait peu à peu, comme une sorte de gourou, à la spiritualité de la foi, par des recettes à suivre à miroir-.jpgla lettre. Seul Dieu est ce formateur, par son Esprit, qui fait croître dans la foi  sa créature ouverte à recevoir sa grâce. Il utilise la loi pour révéler à l’homme son besoin d’un sauveur ; la fonction de « conducteur » de la loi disparaît quand Christ est reconnu comme le Sauveur et vient habiter dans le cœur (v 25). De même que l’enfant n’était plus soumis à son pédagogue, une fois entré dans l’école du maître (4.2), de même le pécheur n’est plus soumis à la férule de la loi, une fois que son cœur est à l’écoute du Maître divin, et accepte par la foi le salut qu’Il lui offre gratuitement.

Paul n’envisage pas ici le rôle de la loi après la conversion du pécheur. Il s’attache uniquement à son rôle dans l’histoire du salut jusqu’à Jésus-Christ, pour en démontrer l’infériorité et l’antériorité par rapport à la justification par la foi en Jésus-Christ.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Où en suis-je dans mon chemin de foi ? Encore enfant soumis à la loi, comme un prisonnier soumis à son gardien, obéissant pour gagner la faveur ou l’amour du Maître ? Adolescent, cherchant dans l’indépendance vis-à-vis de la loi une liberté illusoire ? Adulte, reconnaissant grâce à la loi mon incapacité à être juste et saint, et acceptant le pardon et le salut gratuits offerts par Jésus-Christ ?
  • Par quelles attitudes et quels actes se révèle chacune de ces trois étapes du chemin de foi?
  • Quel rôle joue la loi lorsque Christ habite dans mon cœur ?

 

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