10/02/2012
Etude n°7 Dieu et le Sabbat Marc 2.23 à 3.6
Etude n°7 : Dieu et le Sabbat Marc 2.23 à 3.6
« Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat » » Marc 2.27-28
Observons
A1 : 23-28 : premier conflit à propos du sabbat : les épis arrachés :
a) 23-24 : Les Pharisiens scandalisés
b) 25-26 : Réponse de Jésus : David a enfreint la loi
c) 27-28 : Le Fils de l’homme est maître du sabbat
A2 : 3.1-6 : second conflit à propos du sabbat : la guérison de l’homme à la main sèche
a) 1-2 : face à un malade dans la synagogue, les pharisiens épient Jésus
b) 3-5 : Question de Jésus sur le sabbat et guérison de la main sèche
c) 6 : Alliance contre Jésus
Comprenons :
a) Les épis arrachés (Polyptique de Montbéliard, 16è)
Les pharisiens sont scandalisés par ce geste, non pas qu’il soit un vol du bien d’autrui (Dt 23.26), mais parce qu’ils l’assimilaient à un travail, une moisson interdite par la loi mosaïque (Dt 34.21 ; Ex 16.26-28). Jésus et ses disciples leur semblaient non seulement enfreindre la loi, mais surtout se mettre au-dessus de la loi de Moïse. C’est pourquoi Jésus va se référer à l’exemple de David, futur roi au moment où il se permit d’utiliser les pains consacrés, destinés aux seuls sacrificateurs, pour satisfaire un besoin vital pour lui et sa troupe. En prenant cet exemple, Jésus ne veut pas en faire un cas de jurisprudence, pour justifier un acte répréhensible selon la loi, mais il veut faire comprendre qu’il est le Fils de David, donc le Fils de l’homme (allusion à Daniel 7.13 : l’homme par lequel se fera le jugement = le Messie) qui a autorité sur les lois que Dieu a établies pour le bien-être de l’homme. Jésus nous place devant le choix entre l’observation d’un rite cérémoniel qui peut asservir, et la préservation du bien-être vital de l’homme (Mt 12.7 : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice »). Jésus interprète la loi selon l’esprit, et non la lettre de cette loi. Le sabbat est fait pour le bien, le repos, le développement intérieur, la guérison physique et spirituelle de chacun.
Les épis pourraient aussi être le symbole d’une nourriture spirituelle que les disciples n’ont pas reçue dans l’enseignement et la pratique des pharisiens de la synagogue, mais qu’ils trouvent dans l’œuvre du Créateur, en marchant avec Jésus, plus particulièrement le sabbat ?
b) La guérison de l’homme à la main sèche
Cet épisode illustre le même principe que celui des épis : le sabbat est un jour de guérison, de libération de ce qui nous dessèche (le manque d’amour ou la culpabilisation) de ce qui nous empêche d’agir ou simplement de vivre selon le plan de Dieu, libérés de l’emprise du péché. Normalement un malade n’avait pas à pénétrer dans le temple, ou même la synagogue. Celui-ci vient y chercher du réconfort malgré tout, et ne trouve de la part des pharisiens que le rejet et l’indifférence à ses besoins, par désir de coincer Jésus sur son respect ou non de la loi du Sabbat. Jésus en répondant aux attentes du malade, donne une leçon de miséricorde aux pharisiens endurcis. Cette liberté d’action de Jésus est insupportable aux responsables de tous bords, dérangés dans l’exercice de leur pouvoir religieux et politique sur les autres. Face à leurs abus de pouvoir, Jésus oppose son autorité sur le sabbat, en tant que Fils de l’homme, ou Messie. Si le sabbat a été fait pour l’homme, tout acte qui en ce jour contribue à la vie de l’homme, entre dans le projet bienveillant de Dieu.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce qui fait autorité dans ma vie et dans celle de l’Église ? Mes désirs ou mes opinions personnels, les principes, les règlements, la Parole de miséricorde et de liberté ? Comment cela se traduit-il dans mes relations à l’Église, à la maison, et au-dehors, tous les jours, et même le sabbat ?
- Le sabbat est-il un jour de libération et de nourriture spirituelles pour moi et pour les autres ? Comment ce jour est-il vécu dans mon église et dans ma vie personnelle ? Comment marcher avec Jésus ce jour-là ?
- De quoi ai-je besoin d’être libéré ou guéri aujourd’hui ? De quelle libération ou de quels « épis spirituels » mon voisin a-t-il besoin de ma part aujourd’hui ?
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03/02/2012
Etude n°6 Dieu législateur, Exode 16 (11 02 12)
Etude n°6 : Dieu législateur, Exode 16 (11 02 12)
« «L’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi, c’est Lui qui nous sauve » (Es 33.22)
Nous avons vu la semaine dernière comment cette affirmation du prophète était symbolisée par les quatre êtres vivants, bases de son trône, dans les visions de la cour céleste données à Esaïe, Ezéchiel et Jean.
Cette semaine nous étudierons comment Dieu s’est montré dès l’Exode le législateur de son peuple. (Moïse reçoit la loi de la main de Dieu)
Observons Exode
Le contexte
Le peuple sorti d’Egypte marche dans le désert et se trouve confronté à la soif . Dieu y pourvoit en transformant les eaux amères de Mara en eaux potables. Après avoir campé un certain temps dans l’oasis d’Elim, ils reprennent leur marche vers le Sinaï à travers un désert aride. Un mois et demi après la sortie d’Egypte, les provisions sont épuisées.
Le texte
2-12 : Murmures du peuple (7 fois) auxquels Dieu répond par des promesses et des instructions.
13-30 : l’exaucement : les cailles, la manne (13-21), le sabbat (22-30). Actes de foi ou de désobéissance du peuple (20, 27).
31-36 : Renseignements sur la manne.
Comprenons
Les vivres viennent à manquer après un mois et demi passé dans le désert. Le peuple n’a pas compris la leçon donnée à Mara, et accuse les deux chefs comme s’ils avaient agi par ambition de leur propre autorité (8). L’insistance du texte sur les murmures révèle l’état d’esprit catastrophique du peuple découragé et revendicateur. Les bienfaits de Dieu sont vite oubliés, lorsque la fatigue, la faim, les responsabilités qu’implique la liberté, semblent accablants. Du coup, on embellit le passé en oubliant les contraintes de la servitude : on se revoit devant des pots de viande et du pain en abondance, et on oublie les dures corvées de l’esclavage.
Notre regret du passé, par exemple de l’époque et des moeurs de nos pionniers ne serait-il pas signe de notre manque de foi, de notre peur de l’avenir et de l’adaptation nécessaire à de nouvelles conditions de vie ?
Dieu ne répond pas immédiatement à ces murmures pour que le peuple sache bien que son intervention n’est pas à confondre avec le hasard (12). Il ne punit pas le peuple pour son manque de foi, mais les instructions qu’il lui donne vont servir au peuple à tester sa confiance et son degré d’obéissance. Par les épreuves de la vie, Dieu enseigne la maîtrise de ses appétits matériels et l’abandon de sa volonté et de son jugement à la volonté bienveillante de Dieu.
Dieu a prévu de nourrir son peuple et lui accorde le pain du ciel par un triple miracle :
1- la manne vient tous les jours en quantité suffisante pour chacun
2- elle ne se conserve pas du jour au lendemain, sauf du vendredi au sabbat.
3- elle ne tombe pas le sabbat.
Pour la première fois depuis la sortie d’Égypte, apparaît une loi divine à respecter, celle du sabbat, avant même le don des tables de la Loi. Dieu indique que le sabbat est un jour à part pour l’homme en général, et non pour les seuls Juifs qui ne sont pas encore constitués en peuple organisé, régi par une législation. En lui démontrant concrètement le bienfait de cette loi de vie, Dieu prépare le peuple à l’accepter comme son législateur, soucieux de l’organisation et du bonheur de sa vie. Le peuple pourra alors accueillir les autres lois plus comme des promesses de vie et de liberté que comme des interdits contraignants. (Philippe de Champaigne,17ès, Moïse et la loi de Dieu)
Par la manne et le sabbat, Dieu enseigne qu’il pourvoit à tous les besoins physiques et spirituels : nourriture et repos, pour la croissance de la vie de son peuple. Ne pas tenir compte de ses instructions, conduit à la dégradation (pourriture et vers, v 20) ou à la disette, l’absence de bénédictions (27).
En outre, dans sa grâce il accorde la nourriture demandée, de la viande. Les vols de cailles, oiseaux migrateurs, fatigués par la journée de vol, s’abattent à terre le soir et il est facile de s’en saisir.
Jésus rappellera aux disciples et aux juifs cet épisode de la manne pour en faire l’image du pain de vie descendu du ciel qu’il est lui-même (Jean 6.31-35 : « Je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif)
A travers les épisodes de ce texte (manne, cailles, sabbat), attachons-nous à discerner l’amour de Dieu malgré les murmures injustes du peuple. Dieu a tout donné sans attendre d’autre reconnaissance de son peuple que la confiance en lui et une obéissance volontaire à ses lois bonnes et miséricordieuses. Reconnaissons-nous avec gratitude que notre vie matérielle et spirituelle, personnelle ou collective, dépend de Dieu et a besoin de ses lois pour croître et s’épanouir ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment est-ce que je considère la fonction de législateur de Dieu ? Ses lois sont-elles pour moi des ordres contraignants ou inexplicables, ou des promesses de vie ? Comment changer mon regard sur elles ?
- Puis-je m’engager à obéir aux instructions de Dieu en lui faisant confiance sur leurs buts bienveillants ?
- Quelles expériences personnelles ai-je pu faire du bienfait d’obéir aux lois de vie de Dieu ?
08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)