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27/05/2016

Étude n°10 Jésus à Jérusalem Mat 22.1-14 (04 06 16)

Étude n°10 Jésus à Jérusalem Mat 22.1-14 (04 06 16)

«  Jésus leur dit : «N’avez-vous pas lu dans les Écritures : La pierre qu’ont relevée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ; c’est du Seigneur que cela est venu et c’est une merveille à nos yeux ? »Mat 21.42.

 

Observons

Contexte : Après être entré à Jérusalem (21.1-9), avoir chassé les vendeurs du temple et séché le figuier stérile en signe de son jugement sur ce que les Juifs avaient fait de la Maison du Père (21.13), et du sort réservé à son peuple incrédule (21.18-22), Jésus enseignait dans le temple avec l’autorité divine. Sous forme de paraboles il cherchait à interpeller le peuple sur son attitude face à la volonté divine (paraboles des deux fils et des vignerons, 21.23-39). Très habilement, Jésus fait prononcer par ses auditeurs leur propre condamnation (v 41). Il en donne aussitôt le sens prophétique (v 42-43) : la mission de son peuple, parce qu’il a rejeté la pierre angulaire de la foi, qu’il est lui-même, sera confiée à une autre nation plus fructueuse ! Les Pharisiens et les sacrificateurs comprennent enfin qu’ils sont concernés et furieux cherchent à le faire mourir.

Texte : Mat 22.1-14

Une dernière parabole de Jésus va être encore plus explicite sur le « jugement » de Dieu.

a)    2-7 : Vaine invitation du roi pour son festin de noces, et condamnation à disparaître des récalcitrants.

b)    8-10 : Invitation lancée à tous les « méchants et bons » qui le veulent

c)    11-14 : renvoi de l’invité qui n’a pas revêtu son habit de noces.

Le récit est composé de deux paraboles très voisines, dont l’axe est l’appel à participer au festin des noces (v 8-10)

 

Première parabole de Matthieu 22.2-10 :

-       Qui est l’initiateur de l’invitation au repas des noces ? v 2

-       Comment se marque son insistance à inviter (répétitions, adverbes,… ? v 3-4

-       Comment répondent les invités ? v 5-6

-       Quelle est la réaction de l’hôte envers ses premiers invités ? Quelle menace est sous-jacente pour le peuple juif du temps de Jésus ? v 7

-       Qu’est-ce que cela signifie au plan du salut pour tous ceux qui refusent l’invitation de Dieu ?

-       Pourquoi l’hôte juge-t-il ces premiers invités « indignes » des noces ? En quoi consiste la dignité pour participer aux noces ? v 8

-       Où se trouvent les seconds invités ? v 9-10. Si les premiers représentent le peuple Juif, que peuvent représenter ces seconds invités qui répondent aussitôt ?

 

Deuxième parabole de Matthieu 22.11-14 :

-       Quelles différences et ressemblances discernez-vous entre les deux paraboles ?

-       Que peuvent représenter l’inspection des convives par le roi (v 11) et l’habit de noces (voir Zac 3.1-5 ; Ap 19.8)

-       Comment le roi s’adresse-t-il à l’invité sans habit ? v 12

-       En comparant le passage avec la parabole de Luc 18.9-14, que signifie l’entrée de cet invité sans habit de noces ? Que lui manquait-il pour participer aux noces ?

-       Que représentent les « ténèbres du dehors » ? L’expression « Il y aura des grincements de dents » donne-t-elle crédit à la croyance à l’enfer éternel ? Comment la comprendre ?

-       Quelle différence faire entre appelé et élu ? Quelles sont les conditions spirituelles pour être élu ?

 

Comprenons (Vitrail de la parabole de l’habit de noces, Chaumontel)parabole_robenuptiale Chaumontel, Ntre Dame de  nativité.jpg

Matthieu rassemble dans son livre beaucoup de paraboles dites du Royaume. Jésus y donne les grandes caractéristiques de son Royaume spirituel, sous forme d’histoires simples, tirées du vécu de ses auditeurs, mais ayant un sens symbolique,

La parabole des noces termine la série, avant celle des paraboles du jugement des croyants et des non croyants (ch 24.45-25.46). Cette parabole des noces est la réponse de Jésus aux mauvais projets de ses adversaires (21.46), lorsqu’ils comprirent que Jésus parlait d’eux dans les paraboles des deux fils et celle des vignerons (ch 21).

Jésus ayant annoncé (v 2)  une ressemblance du royaume céleste, on s’attendrait à ce que le deuxième point de la comparaison ne soit pas une personne ! Or cette seconde partie de la comparaison est le récit des actes d’un roi.

Jean-Baptiste avait annoncé le royaume de Dieu en appelant les foules à se repentir et à confesser leur péché (Mat 3.2, 6). Il avait aussi mis en garde les Pharisiens et les Sadducéens contre leur présomption de fils d’Abraham, qui les empêchait de produire les fruits de la repentance (Mat 3.7-10). Et voilà que Jésus reprend la même idée dans cette double parabole des noces, dans un contexte de jugement.

 

Le thème des noces se retrouve dans Luc 12.36 : « Soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître reviennent des noces, afin de lui ouvrir aussitôt qu’il arrivera ! ». Puis dans Luc 14.8 «  Lorsque tu es invité par quelqu’un à des noces, ne va pas occuper la première place, de peur qu’une personne plus considérée que toi n’ait été invitée. » Enfin dans l’Apocalypse (19.7,9) les noces du Fils sont appelées les noces de l’Agneau. Certains détails de cet événement joyeux de la vie des Israélites sont précisés dans la parabole des dix vierges de Mat 25.1-13. L’entrée dans le royaume céleste est donc représentée comme une fête célébrant l’alliance de deux époux, le Fils ou l’Agneau et l’Epouse ou l’Église, ou encore le fidèle.

 

 

La première parabole de Matthieu insiste sur l’invitation lancée à tous pour participer à ces noces. Le passé employé au v 3 « ceux qui étaient ou avaient été invités » rappellent que l’invitation avait été lancée bien avant ce rassemblement des invités. Comme Jésus a parlé précédemment du figuier stérile, des deux fils et des vignerons, paraboles dans lesquelles se sont reconnus les Pharisiens, les premiers invités de notre parabole représenteraient le peuple juif qui depuis Moïse et les prophètes (ses serviteurs v 3-4) a reçu l’invitation au Royaume, les promesses et les lois (Rom 9.4-5). Le Maître ne cesse de l’appeler avec insistance, jusqu’au jour des noces mêmes, où tout est prêt. Mais c’est en vain. Les invités refusent délibérément, et se trouvent des excuses matérielles ou affectives comme la parabole parallèle de Luc 14 nous le révèle : achat d’un champ, ou de bœufs, mariage. Ce qui se passe sur la terre est beaucoup plus intéressant  que la proposition d’alliance spirituelle ! Au-delà du peuple juif contemporain de Jésus, ne retrouve-t-on pas le même état d’esprit dans nos sociétés matérialistes, et parfois aussi dans les églises, qui ont perdu leur « premier amour » (Ap 2.4). L’insistance du Maître est perçue enfin  comme une agression et provoque la violence des invités contre ceux qui les appellent, qu’ils assassinent. On reconnaît là le sort funeste de la plupart des prophètes et surtout celui du Fils même (Mat 21.36-39). Le roi de la parabole les juge indignes de participer aux noces, car ils les ont méprisées, jugées moins importantes que leurs affaires terrestres et se sont révoltés avec violence contre ceux qui les pressaient de répondre à l’invitation du roi. Jésus réitère la menace de mort prononcée déjà à propos des vignerons meurtriers (Mat 21.41) : colère du roi, mort et ville incendiée. Cette prophétie se réalisa à la lettre en 70 après Jésus-Christ, où Jérusalem fut détruite par les armées romaines, considérées comme les instruments du jugement qu’elle s’était attirée par son refus de répondre à l’appel de Christ. Lorsqu’on se détourne de la vie et de la joie proposées par Dieu, on ne récoltera que mort et disparition ! Les réalisations historiques ne sont que les préfigurations concrètes du sort spirituel qui entérinera le refus volontaire d’entrer dans le royaume de Dieu.

L’invitation aux noces refusée avec dédain et désinvolture par les premiers convives représentant le peuple d’Israël, est lancée à toutes les nations, « méchants et bons » (= incroyants et « prosélytes » ?) qui s’empressent d’y répondre (v 10). Le refus par Israël de la Bonne Nouvelle du salut permet aux autres peuples de l’entendre avec gratitude (Rom 9.25 ; 10.20-21 ; surtout 11.11).

Toutefois dans son amour et son désir de remplir son royaume, le roi continue d’appeler d’autres invités, ceux qui sont dans les carrefours et sur les chemins (v 9-10). La parabole de Luc 14.15-24 est plus détaillée : après les premiers invités, que l’on peut comparer aux Pharisiens,  les serviteurs vont chercher les parias de la ville, estropiés, pauvres, aveugles, boiteux, ceux qui étaient méprisés par les autres « bien-pensants ». Puis une troisième fois, les serviteurs sortent inviter ceux qui sont extérieurs à la ville, au peuple juif, mais pourtant en chemin vers le royaume, cherchant aux carrefours religieux à rencontrer un Sauveur. Dieu les connaît  et répond à leurs aspirations secrètes, en leur envoyant ses invitations. Curieusement Matthieu ajoute que tous sont rassemblés, « méchants et bons » (v 10). Les serviteurs ne sélectionnent pas les destinataires des appels divins, qu’ils soient « impies ou croyants », ils ont reçu ces invitations et y ont répondu, de sorte que la salle des noces est remplie. Ainsi se termine la première parabole du passage.

  Jésus ajoute un détail que la parabole parallèle de Luc 14.15-24 ne contient pas :

Le récit rebondit alors à partir du verset 11 en une seconde parabole, l’habit de noces. peut-être en écho au mot « méchant », pour s’attacher à un personnage qui détonne dans l’assemblée car il n’a pas revêtu l’habit de noces. Apparemment il était de coutume pour un roi d’offrir à ses invités la tenue adéquate au festin de noces, pour que la fête n’exclue personne à cause de sa pauvreté, qu’il n’y ait pas de jalousie entre les convives et que les noces soient célébrées par tous au grand honneur des mariés.

 Le thème de l’habit est récurrent dans la Bible, car c’est à son vêtement qu’on identifiait la position sociale, ou la fonction professionnelle de chacun. Depuis le vêtement de peau offert par le Créateur au couple déchu pour subsister sur la terre remplie de péché (Gen 3.21), jusqu’à l’habit de noces dont est revêtue l’Épouse de l’Agneau (Ap 19.8), nombreuses sont les mentions de ce vêtement du salut (Es 61.10) dont Dieu revêt le pécheur, pour couvrir ses vêtements sales ou sa nudité (Zac 3.3).

Spirituellement, cet habit de noces représente la justification, le pardon que Dieu offre à chacun gratuitement. Comment cet invité de la parabole a-t-il pu entrer dans la salle de noces sans avoir accepté le don de Dieu ? En fait, la question n’est pas là, car la parabole ne répond pas aux « comment » mais plutôt aux « pourquoi ». Jésus veut enseigner ses disciples sur l’état d’esprit nécessaire pour entrer dans le royaume de Dieu : il ne s’agit pas de croire avoir automatiquement le droit d’y entrer parce qu’on est juif, ou pratiquant des formes de la religion, ou méritant par ses « bonnes œuvres ». Il faut se reconnaître humblement dépendant de la grâce de Dieu, attendre d’être considéré comme juste par lui seul (= justification), et se saisir de son pardon avec un cœur reconnaissant et confiant.

Zabou Dieu apporte vêtement.jpg

Pour avoir part au festin de noces, pour entrer dans l’alliance avec Dieu, le simple désir humain ne suffit pas. Il faut accepter la seule condition que Dieu y a mise : l’acceptation du salut par grâce, la reconnaissance que ses propres efforts de pureté et de sainteté ne servent à rien, qu’aucun mérite, aucune «ceinture de feuilles de figuier » (Gen 3.7), (Zabou, Dis Papa, explique-moi le vêtement) ne peut couvrir notre nature pécheresse, et que Dieu seul peut transformer les haillons de cette nature en habits de lumière, de justice et d’amour, par la grâce du sacrifice de son Fils en notre faveur, pour nous rendre dignes de la communion éternelle avec Lui. « Il faut en effet que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, que ce corps mortel revête l’immortalité » (1 Cor 15.53), qui n’appartiennent qu’à Dieu (1 Tim 6.16). Ainsi cette parabole de l’habit de noces est-elle le revers de la vision de Zacharie 3.1-5 : A l’inverse du sacrificateur Josué, le convive de la parabole a refusé par orgueil, présomption et absence de repentir, que Christ lui ôte ses « vêtements sales » et le revête « d’habits précieux et d’un turban pur » ! Le convive entré sans se revêtir de son habit de fête est rudement renvoyé, ligoté et jeté dehors, dans les ténèbres de la solitude sans Dieu. Sa fin tragique donne toute son importance au symbole de l’habit de noces.

Nous sommes de même jugés sur notre refus ou notre acceptation de l’œuvre de Jésus-Christ pour nous (Jn 3.17-18). C’est Lui, notre habit de noces, qui nous permet de nous asseoir à sa table pour l’éternité.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-       Par quelles paroles de Dieu ai-je entendu son appel à la vie éternelle ? Comment y ai-je répondu ?

 

-       Quelles excuses est-ce que je me donne pour ne pas obéir à l’invitation de Dieu ? Pourquoi ?

 

-       A quoi me pousse mon désir d’entrer dans le royaume ? Comment éviter de me considérer comme méritant d’y entrer ?

 

-       Que signifie se revêtir de Jésus-Christ ? Est-ce prendre l’apparence de la piété et de la sainteté ? Est-ce cacher aux yeux des hommes nos faiblesses, nos doutes, nos erreurs, nos révoltes, sous une apparence de paix de joie et d’amour ? Est-ce obéir scrupuleusement aux exigences de la loi ?  Est-ce perdre notre vraie personnalité profonde ? Est-ce devenir des chrétiens tous identiques ? Essayons de donner une définition simple et concrète de cette expression !

 

-       De quel autre « habit » ai-je tendance à me revêtir pour assurer mon salut ?

 

-       Le jugement de Dieu m’apparaît-il comme un festin de noces ou un tribunal ? Quelle influence ces visions ont-elles sur notre comportement ?

08:00 Publié dans Matthieu | Lien permanent | Commentaires (0)