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13/03/2015

Étude n°12, L’humilité du sage Pro 30.1-9 (21 03 15)

 

Étude n°12, L’humilité du sage Pro 30.1-9 (21 03 15)

« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux ! » Mat 5.3

 

Observons

V 1 : De qui proviennent les sentences de ce chapitre ? Voir les notes sur ce verset dans les différentes versions de la Bible, selon qu’elles transcrivent les noms propres ou les traduisent.

A- v 2-4 :

Qu’avoue au verset 2 l’homme mentionné au v 1 ? Quelle était sa recherche ? Avec quel résultat ? Pourquoi ?

Comment répondriez-vous aux questions du v 4 ?

Que représente le nom dans la culture hébraïque ? Et le nom du fils ? (Jean 1.1-2 ; Mat 3.17)

B- v 5-6 :

Comment les paroles du v 5 peuvent-elles être une réponse aux questions du verset 4 ? Que signifie une parole éprouvée ?

Quel avertissement contient le v 6 ? Comparez avec Deut 4.2 ; Marc 7.13 ; Apo 22.18-19.

C- v 7-9 :

Que demande le sage à Dieu en écho à la fin du v 6 ? Quels domaines de la vie concernent ces demandes ? Comment Jésus a-t-il repris ces demandes dans la prière du Notre Père ?

Quels sont les risques spirituels que font courir richesse et pauvreté ?

 

Comprenons

A- v 1-4 : Ce chapitre est attribué à un sage « Agour » que certains ont pensé être un surnom de Salomon. Mais ce mot n’est pas d’origine hébraïque ; il peut signifier le « collectionneur », et aurait comme père un certain « Yaké » = « homme pieux ». Ces quelques maximes dont la majorité sont des proverbes à nombre (on n'en a qu’un exemplaire dans les proverbes de Salomon, 6.16-19) seraient l’œuvre d’un des sages d’Israël chargés de rassembler les sentences de Salomon et d’autres sages, israélites ou non (22.17 à 24.22 ; 24.24-34).

A cause des noms propres que l’on peut considérer tels quels, ou traduire, et à cause des répétitions et des synonymes, ce verset 1 pose de grandes difficultés de traduction. En effet l’hébreu n’écrivant que les consonnes, les mots changent de sens selon la vocalisation qu’on donne aux groupes de trois consonnes qui constituent un mot !

On trouve au début trois synonymes : Paroles, sentence, déclarations : Où commencent les Paroles d’Agour ? La sentence est-elle un titre du chapitre tout entier ? Les déclarations sont-elles celles d’Agour (ce serait une accumulation inutile) ou seulement celles d’un homme représentant l’humain en général qui s’exprime dans les mots suivants ? Il faudrait alors mettre deux points après « Déclarations d’un humain », et traduire les noms suivants considérés soit comme des noms propres, soit comme des verbes. Comme noms propres on a pensé qu’ils désignaient des disciples d’Agour, dont les noms signifieraient : Dieu est avec moi (= Ithiel) et J’ai pu(comprendre) = Oukal. La répétition inexplicable de Ithiel rend le sens de cette phrase peu satisfaisant. L’hébreu offre une autre possibilité : par une vocalisation différente, ces mots deviennent des verbes : au lieu de « Leïthiel, leïthiel, we ukal », on peut écrire « Laïthi, El ; laïthi, El, wa ékel » = « je me suis fatigué, ô Dieu, je me suis fatigué, ô Dieu, et je me suis épuisé, », ce qui expliquerait l’enchaînement avec le verset 2 « Car (ou certes) je suis plus bête que n’importe qui… » . Ainsi le chapitre contenant les paroles d’Agour, aurait pour titre : La sentence, et commencerait par ces déclarations d’un homme qui reconnaît avec humilité s’être épuisé dans une recherche fébrile (voir la répétition) mais stupide de la sagesse et de la connaissance de Dieu (v 2-3), car il est impossible à l’homme naturel d’atteindre le Très-Haut, de comprendre son œuvre de Créateur, et surtout de connaître son Nom, c’est-à-dire sa Nature, son Identité (v 4). Connaître le nom de quelqu’un, c’est dans la Bible exercer un pouvoir sur la personne, la « posséder ». C’est pourquoi l’ange refuse de donner son nom à Jacob, au gué de Jabbok, mais le bénit, manifestant ainsi son autorité bienveillante sur Jacob (Gen 32.30). (Mosaïque de Monreale Sicile)combat de Jacob avec ange.jpg

La réponse aux questions du verset 4 a été donnée en Jésus le Fils de Dieu, annoncé déjà en Proverbes 8 (v 24-31) sous l’allégorie de la Sagesse. Jésus est le seul à être monté au ciel (ascension) , à en être descendu (incarnation), à avoir créé l’univers (Jean 1.3 ; 1 Cor 8.6 ; Col 1.16), et à maîtriser les éléments de la Nature (vent et mer, Marc 4.39, 41).

B- v 5-6 :  Pour répondre à ces interrogations poétiques, le sage peut affirmer avec assurance  que seule la Parole de Dieu a de la valeur, car elle seule résiste à « l’épreuve du feu » et sort victorieuse quand on la met à l’épreuve ; lorsqu’on tente par l’expérimentation, d’en vérifier la vérité et la solidité, on s’aperçoit qu’elle est un bouclier, une protection sûre pour celui qui y ajoute foi.

Le sage met en garde contre le désir d’y « ajouter » sa propre pensée, ou sa propre interprétation qui risque de la déformer ou de la ravaler au second plan (Marc 7.13), faisant du croyant un « menteur : il professe croire en la Parole de Dieu, mais il agit selon une tradition humaine qui le sépare de Dieu.

C- v 7-9 : Sur ce mot de « menteur », le texte rebondit dans le paragraphe suivant, avec la demande du sage d’être préservé de la « parole mensongère « (v 8).

La première prière du sage découle des constats précédents : il refuse de tomber dans la vanité de l’homme naturel qui se croit capable de « posséder » la sagesse divine par ses propres recherches et ses propres forces. Il ne veut pas tomber dans le mensonge spirituel de mettre la tradition ou sa pensée humaine, sa philosophie, au dessus de la Parole de Dieu. Cette première demande concerne son être intérieur et son regard sur lui-même.

La seconde demande est plus matérielle bien que son objectif soit spirituel : le sage refuse les excès des conditions matérielles de la vie : richesse et pauvreté sont pour lui des pièges qui risquent de l’éloigner de Dieu, soit par l’oubli qu’il tient tout de Lui, soit par l’envie et le vol qui ignorent les commandements du Décalogue. L’apprentissage du contentement, de la modération de ses désirs, est l’œuvre intérieure de l’Esprit. Se contenter du pain de chaque jour revient à jouir pleinement du temps présent, sans regret du passé qui n’est plus, ni désir de l’avenir que l’on ne maîtrise pas.

La demande modérée du pain quotidien sera reprise par Jésus dans le Notre Père, ainsi que la demande d’éloigner de la tentation du mal, c’est-à-dire d’oublier ou offenser le Dieu Créateur.

On voit par ce rapprochement entre les Proverbes et la prière enseignée par Christ, combien Jésus était nourri de la Parole de Dieu et en a incarné et accompli toutes les prophéties.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Comment puis-je m’identifier à cette déclaration du sage qui reconnaît son manque de sagesse ? (Voir Socrate : « Je sais ne rien savoir ») De quel orgueil spirituel ou intellectuel dois-je me repentir ?

 

-          Comment acquérir l’humilité de reconnaître que malgré toutes nos connaissances et notre pratique de la Parole, nous ne « savons rien » de Dieu ?

 

-          A quelles occasions ai-je pu expérimenter la puissance et la sûreté de la Parole divine dans ma vie ?

 

-          Comment mettre la Parole de Dieu au-dessus des interprétations ou des traditions humaines ?

 

-          Est-ce que je sais me contenter de ce que Dieu me donne ? (Pro 15.16 ; Phi 4.11 ; 1Tim 6.6,8 ; Héb 13.5) Le contentement exclut-il toute ambition ?

 

08:00 Publié dans Proverbes | Lien permanent | Commentaires (0)

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