UA-111710466-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/09/2012

Etude n°12 : L’Antichrist, 2 Thes 2.1-12 (22 09 12)

 

«Que personne ne vous séduise d’aucune manière, car il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée, et que se révèle l’homme impie, le fils de la perdition. » 2 The 2.3) (Illustration du Moyen-Âge)

ObservonsAntichrist moyenâgeux.jpg

Texte de style prophétique, construit en trois parties :

1-2 : Appel au bon sens dans l’attente du retour de Jésus

3-8 : Révélation de l’Antichrist avant le retour de Christ

9-12 : Caractéristiques et fin de l’Antichrist (à relever).

 

Comprenons

Au cœur de sa seconde lettre aux Thessaloniciens, Paul revient sur le sujet de l’avènement du Seigneur qui préoccupe cette église troublée par des prédicateurs exaltés et mensongers (v 2). Ce que l’apôtre avait annoncé dans sa première lettre n’a pas suffi à calmer les esprits. C’est pourquoi Paul les exhorte maintenant à conserver leur bon sens (v 2), et le discernement de la vérité (v 10-11). Dans les périodes de désarroi, de doutes, d’exaltation mystique, d’interrogations eschatologiques, Paul rappelle que la modération, la maîtrise de ses pensées et l’esprit critique sont nécessaires pour démêler le vrai du faux, pour « examiner toutes choses et retenir ce qui est bon », par une confrontation avec les Ecritures, car « l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes », selon « l’analogie de la foi » (Actes 17.11 ; 1 Thes 5.21 ; 1 Cor 14.32 ; Rom 12.6). Nul ne peut prophétiser de la part de Dieu sans être en accord avec la foi, la conviction et les révélations des prophètes antérieurs. D’autre part, usurper l’identité de Paul pour annoncer des mensonges alarmants sur une seconde venue du Christ qui serait « déjà là » pour juger (c’est ainsi qu’on comprenait « le Jour du Seigneur », v 2), manifeste un manque d’amour de la vérité (v 10) et un égarement impie (v 11), qui ne doivent pas séduire les fidèles et les conduire au « désordre » et à l’agitation (3.6-8, 11).

 

La prophétie de Paul sur l’Antichrist a donné lieu à mille et une interprétations les plus fantaisistes selon les époques traversées par l’Église. Essayons de dégager les principales caractéristiques de cet Impie qui doit précéder l’avènement du Christ.

Paul le fait naître d’une apostasie dans l’église et/ou dans le monde. L’apostasie indique une infidélité, une révolte contre toute loi de Dieu ou des hommes, un rejet de la vérité divine (v10,12). Celui qui sera à la tête de cette révolte impie (= sans foi ni loi), sera « fils de la perdition » : il incarnera ce qui mène à la perdition spirituelle, « le mystère de l’iniquité » (v 6), en prétendant se faire adorer comme Dieu dans l’Église même (= temple du Seigneur, 1 Cor 3.16 ; 2 Cor 6.16 ; Eph 2.21). On a ici un écho des prétentions sataniques exprimées à travers les personnages des rois de Babylone et de Tyr (Es 14.13-14 ; Ez 28.16-17).

Que ce soit dans l’Église dans son ensemble, ou dans le cœur de chaque individu, la tentation est grande de se détourner de Dieu pour s’adorer soi-même, adorer l’Homme orgueilleux et égoïste qui cherche à s’imposer partout.

Jean dans l’Apocalypse aura la même vision pour la fin des temps. Il désignera cet Impie comme « l’image de la bête » dont le chiffre 666 est un chiffre d’homme : dans l’interprétation juive héritée de la Kabbale, 6 est le chiffre de l’imperfection humaine par rapport à la plénitude divine représentée par le 7. Répété trois fois, ce chiffre 6 (666) symbolise le désir de l’homme d’être semblable à la Trinité divine. L’image de la bête impose à la terre entière de l’adorer et la soumet à ses lois politiques, religieuses et économiques (Ap 13.15-18).

Deux autres caractéristiques nous interpellent : ce mystère d’iniquité était déjà à l’œuvre dans l’église à l’époque de Paul, et il sera encore là jusqu’à la fin puisque c’est Christ qui y mettra fin par « le souffle de sa bouche à son avènement » (v 8). (Souffle en hébreu comme en grec est le même mot que Esprit. Le souffle de la bouche de Christ est donc l’image de sa parole inspirée par l’Esprit Saint, qui exercera son  jugement sur l’Antichrist.)

Qu’est ce qui était déjà à l’œuvre dans l’église apostolique et le monde d’alors, avec les caractéristiques mentionnées ?  Les lettres de Paul mentionnent les mensonges, les impuretés, les injustices, les idolâtries, les dissensions et les luttes de pouvoir qui affligeaient la société et les communautés chrétiennes (Rom 1.24-25 ; 1 Cor 3.3-23), les plongeant dans l’aveuglement qui conduit au jugement-condamnation et à la destruction (Ap 9.11 ; 14.18-20).

L’apôtre Jean dit qu’il « y a plusieurs antichrists » (1 Jean 2.18) qui au cours des siècles ont préfiguré celui qui dans les derniers temps détiendra les pouvoirs religieux, politiques et économiques sur toute la terre, et imposera aux peuples adoration et soumission totale (Ap 13.16-18).

Au cours des siècles, on a donné à cet impie de multiples identités historiques (empereur romain, Mahomet, papauté du Moyen-Âge, dictateurs de tous bords,…) « Ce qui retient » la montée de cet antichrist à l’époque de Paul nous est inconnu. Le fait que cet obstacle doive disparaître pour permettre l’avènement de l’Impie (v 6-7) a fait penser que ce pouvait être le pouvoir de l’empire romain païen, dont la chute sera suivie, à partir du 4ème siècle, de la montée en puissance de l’empire romain chrétien qui allie politique et religion.

.Aujourd’hui même, sans pouvoir identifier avec précision cette puissance satanique (2 The 2.9), toujours à l’œuvre, nous en discernons la montée fulgurante à travers les événements politiques, économiques et religieux qui bouleversent le monde et font présager sa fin proche.  « Quand vous verrez ces choses arriver, nous dit le Seigneur, redressez-vous et relevez vos têtes car votre délivrance approche » (Luc 21.28).

Au-delà de ces identifications, la prophétie de Paul a pour but de nous appeler à la vigilance pour ne pas nous laisser entraîner (église et individus) dans une adoration de nous-mêmes qui nous séparerait de Dieu. Elle nous invite  à persévérer dans la foi, l’amour de la vérité et l’amour fraternel, que Dieu donne à ceux qui veulent les recevoir dans leur cœur (2 Cor 3.14-18).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment réagissons-nous à cette prophétie de l’Antichrist : cherchons-nous à identifier à tout prix cet impie, pour ne pas nous sentir concernés personnellement ?

Tout en tenant compte de la situation dans le monde, examinons-nous aussi ce qui est « antichrist » en nous (goût du pouvoir, injustice, idolâtrie, mensonge), pour nous en repentir et nous ouvrir à l’Esprit et à la Parole de Dieu, seuls capables de les éliminer ?

- Comment se manifeste concrètement notre amour de la vérité dans nos communautés et notre vie personnelle ?

Les commentaires sont fermés.