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14/07/2017

Etude n°4, la justification par la foi seule, Galates 2.15-21 (22 07 17)

Etude n°4, la justification par la foi seule, Galates 2.15-21 (22 07 17)

 

« Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » Gal 2.20

 

Le contexte

Paul a justifié son apostolat dans le premier chapitre, par la révélation de Christ ressuscité sur le chemin de Damas (1.15-16), et par l’approbation de son ministère par les plus grands apôtres (2.9).

Il rappelle alors qu’il a dû reprendre publiquement Pierre lui-même, à Antioche, alors que, par crainte des judaïsants, Pierre revenait à l’observation des prescriptions juives, semant le doute et la confusion chez les païens convertis (2.11-14).

Ce rappel d’une situation déjà vécue  ailleurs est l’occasion pour Paul de réaffirmer avec force et concision le grand principe de l’Évangile, la justification par la foi, et ses implications dans la vie du croyant, en s’appuyant sur l’exemple d’Abraham (3.6-14).

 Observons

 Les sujets : Nous (15-17), je, moi (18-21), Christ (20-21)

Les répétitions : Christ Jésus (2x), Christ (6x), Dieu (3x) ; la foi (3x) ; justifié (5x) ; œuvres de la loi (3x) ; idée de mort (4x) : mort, crucifié, s’est livré ; idée de vie (5x)

Les oppositions : justifié par la foi # par les œuvres de la loi ; mort # vie ; vivre pour Dieu # crucifié avec Christ ; dans la chair # dans la foi ; la grâce de Dieu # la justice par la loi ; moi # Christ (20b).

Les parallèles : justifié par Christ (16) // Christ vit en moi (20) ; justifiés par Christ (17) // vivre pour Dieu (19).

Un texte en trois parties :

15-16 : la justification par la foi en Christ est reconnue par Pierre et Paul, pourtant juifs d’origine.

17-19 : le retour à la justification par la loi est péché

20-21 : les implications de la justification par la foi en Christ dans la vie du croyant.

Comprenons

Pour comprendre un texte aussi concis et dense, il est nécessaire de faire appel aux textes parallèles où Paul développe ses idées, surtout l’épître aux Romains.

v 15-16 : Après avoir marqué son opposition à Pierre pour son retour à l’observation de la loi comme moyen de salut, Paul s’associe à lui par ce « nous, nous sommes Juifs de naissance » qui rappelle leur origine. Ils connaissaient et observaient la loi à la différence des Goïm, des païens qui étaient considérés comme impurs et pécheurs, à cause de leur ignorance de la loi.

C’est au nom de cette différence que les Juifs refusaient de partager les repas avec les Goïm ou Grecs, de peur de se rendre impurs eux-mêmes. Les croyants judaïsants n’avaient pas abandonné cette conception.  Ils se croyaient encore justifiés par l’observation de la loi, plus que par la foi.

Mais Pierre et Paul, en comprenant que l’obéissance à la loi ne rendait personne juste devant Dieu (16a et c,d, œuvres de la loi répété 3 fois)), ont cru en Christ Jésus, qui considère comme juste celui qui a foi en lui (16b,Christ répété 3 fois).

Pierre en a fait l’expérience avec  la vision de la nappe et la conversion de Corneille, Actes 10, et Paul à sa conversion (lire Philippiens 3.4-9).

La foi en Christ-Jésus consiste à croire que celui qui a été « oint » de l’Esprit par Dieu lui-même à son baptême, est le Sauveur (Jésus = Dieu sauve), le Fils de Dieu. Il  sauve parce qu’il « m’aime et s’est livré pour moi (20c-d), pour que je vive pour Dieu et non plus pour moi » (19-20).

v 17-19 : Le retour à la justification par les œuvres de la loi est un péché.

 Pour les judaïsants, chercher à être considéré comme juste par la foi en Christ, amène à transgresser la loi juive ; le péché est selon eux, la violation des lois juives, se mêler aux non-circoncis, c’est devenir pécheurs, impurs comme eux.

Or, pour les croyants en Christ, Christ ne peut en aucune façon encourager le péché ; donc le péché doit être autre chose que l’incirconcision, la fréquentation des non-juifs « impurs », ou l’absence de toutes les autres pratiques rituelles.

Pour le croyant qui accepte que Christ le considère comme juste à cause de sa foi en lui, revenir à l’observation de la loi, par exemple en refusant de fréquenter les incirconcis, et faire de l’observation de la loi la condition pour être considéré juste par Dieu, c’est renier la grâce de Dieu, et c’est devenir pécheur.

 L’idée que l’on se fait du péché fait toute la différence entre les judaïsants et les autres croyants. Pour les judaïsants, la loi est la norme de la pureté à atteindre pour être accepté de Dieu. Pour les chrétiens, la loi révèle à celui qui veut la suivre son incapacité à l’accomplir, donc son péché, et elle condamne à mort le pécheur. Ainsi, elle le pousse à se tourner vers le Christ pour trouver grâce et vie (Galates 3.24), pour être délivré de cette condamnation de la loi, et vivre pour Dieu.

En conséquence, le croyant ne peut plus considérer l’obéissance à la loi comme un moyen de justification : il est mort à la loi !c'est-à-dire qu'il est délivré de la condamnation que sa transgression de la loi fait peser sur lui.

v 20-21 : Conséquences de la foi en la grâce de Christ

Pourquoi la foi en Christ-Jésus me permet-elle d’être considéré comme juste par Dieu ? (16) (Illustration : Dis, Maman explique-moi le baptême, dessin de Zabou, ed Vie et Santé)Zabou Baptême.jpg

Dans sa concision, le v 20 aborde le sens de la croix de Christ auquel le croyant est appelé à s’identifier : Je suis crucifié avec Christ en étant passé par le baptême, qui est une sorte de mime de la crucifixion de Jésus. En effet, Jésus sur la croix, a fait mourir la nature pécheresse de l’humain, puisqu’il a porté sur lui le péché de l’homme, sa séparation d’avec Dieu, «  il est devenu péché » (2Co 5.21). Il est mort pour moi, c’est-à-dire à ma place et en ma faveur, pour que je puisse bénéficier de sa résurrection et de sa vie nouvelle. Comme pour Christ, la nature pécheresse, (= « le vieil homme »), du croyant est morte, au moment où il a reconnu que seul Christ le sauvait de la mort  spirituelle. Son baptême,  symbolise qu’il abandonne tout égoïsme, tout orgueil, toute prétention à trouver des solutions par lui-même, toute tentation d'auto-justification, tout effort pour atteindre la pureté morale ou rituelle, il meurt à lui-même, et s’ouvre au Christ vivant. Celui-ci peut alors entrer dans la vie du croyant (Gal 2.20a), lui donner une nouvelle nature purifiée et créer en lui le vouloir et le faire (Phi 2.1).

Nous avons ici le grand principe de vie que la Parole de Dieu nous révèle : Si le grain ne meurt, il ne peut porter du fruit (Jean 12.24). Si mon Moi pécheur ne meurt pas avec Christ, je ne peux recevoir l’Esprit de Christ qui me rendra vivant de sa vie. Je pourrai ainsi rendre gloire à Dieu en portant le fruit de l’Esprit, l’amour, la joie, la paix...(Ga 5.22)

Le temps de vie qui est donné au croyant est alors vécu dans la foi au Fils de Dieu, c’est-à-dire dans la reconnaissance de son amour, du don volontaire de sa vie pour le sauver (20c-d) et le transformer à son image, et non dans la recherche de la pureté par l’observation des lois. La loi de Dieu s’accomplit en lui simplement s’il laisse l’Esprit de Christ agir en lui et lui permettre d’être considéré par Dieu comme juste et pur.

 v 21 : Rejeter la grâce de Dieu, c’est rendre vaine la mort de Christ. Revenir à l’observation de la loi comme condition de justification, c’est rejeter la grâce de Dieu. Si des Juifs comme Paul et Pierre ont pu accepter cette grâce, pourquoi vouloir imposer aux croyants d’origine païenne, des ordonnances qui ne sauvent pas et annulent l’œuvre de Christ ?

C’est pourtant ce qui arrive aux Galates, envoûtés par les judaïsants, et devenus pour Paul des insensés, des stupides ! (3.1-5)

Notre respect de la loi, nous fait considérer par les autres chrétiens, nous Adventistes, comme des judaïsants. Cela reste toujours une tentation de croire que l’observation de la loi nous rend meilleurs et plus dignes de la transmutation ou de la résurrection futures, ou simplement de la faveur de Dieu dans le présent.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- Dans quel état d’esprit, ou dans quel but est-ce que j’observe le Sabbat, la réforme alimentaire ou la remise de la dîme ?

- Est-ce que mon souci de respecter la loi de Dieu m’empêche de fréquenter les autres chrétiens, ou ceux qui n’ont pas la foi ?

- Que signifie concrètement pour moi avoir la foi en Christ-Jésus ? (Galates 5.6).

- Ai-je fait l’expérience personnelle et quotidienne de la mort de mon moi égoïste, orgueilleux, prétentieux, de mes propres idées sur la justice et la pureté ?

- Ma vie est-elle axée sur la recherche de la pureté pour être approuvé par Dieu et par les hommes, ou sur la recherche de la relation d’amour avec Christ pour le laisser me transformer peu à peu à son image ?

- Comment se manifeste la vie de Christ en moi ? Le fruit de l’Esprit est-il visible dans ma vie ? (Ga 5.22). Sinon, comment y remédier ?

07/07/2017

Étude n°3 : Unité de l’Evangile, Gal 2.1-14 (15 07 17)

 

 Étude n°3 : Unité de l’Evangile, Gal 2.1-14 (15 07 17)amour fraternel 2.jpg

« Mettez le comble à ma joie, ayez un même sentiment, un même amour, une même âme, une seule pensée » Phil 2.2

Observons

Ce passage est construit en deux parties :

1-10 : Indépendance du ministère de Paul reconnue par deux apôtres, 1 an après sa conversion.

11-14 : Résistance de Paul à Céphas qui s’égarait par peur des judaïsants.

Comprenons

Paul parle d’un voyage à Jérusalem plus particulièrement important parmi ceux qu’il accomplit dans cette ville (Ac 9 et 11). Depuis sa conversion aux environs de 36, il a exercé son ministère pendant quatorze ans en Asie Mineure (Tarse) et  en Syrie (Antioche), en toute liberté et indépendance par rapport aux chrétiens de Jérusalem, tirant son autorité de l’appel direct de Christ. Dans les quelques versets de notre texte, Paul donne des détails sur ce qui s’est passé au concile de Jérusalem (année 50). Nous en avons vu au début du trimestre le contenu des débats.

Paul s’est rendu à Jérusalem avec Barnabas et Tite, à la demande de l’église d’Antioche, mais aussi sur une "révélation de Dieu". Les Actes ne parlent pas de cette révélation qui dut provoquer ou confirmer la décision de l’église troublée par les judaïsants face aux conversions des païens.

A Jérusalem Paul préféra exposer ses méthodes d’évangélisation et sa prédication d’abord en privé, devant les apôtres les « plus considérés », Pierre, Jean et Jacques. Il put ainsi confirmer son parfait accord avec eux, avant de débattre en assemblée du problème des modalités d’acceptation dans l’église des païens avec les Juifs. L’unité de pensée et d’amour fraternel devait empêcher les malentendus entre les apôtres et Paul. Elle devait aussi réfuter la prétention des faux docteurs d’être envoyés par les apôtres contre Paul pour rétablir les rites juifs (v 4-5). L’harmonie de l’enseignement entre les prédicateurs est essentielle pour accréditer la vérité du message de l’Évangile (v 5). Malgré leurs préjugés judaïques, et les tentatives des judaïsants, Pierre, Jean et Jacques acceptèrent que Tite reste incirconcis (v3), pour un ministère parmi les Grecs. Ils reconnurent par là que la circoncision ne pouvait pas être imposée aux Gentils convertis comme condition d’entrée dans l’église ou de salut. Céder aux judaïsants aurait été un reniement de la vérité et de la liberté de l’Évangile. Il ne s’agissait pas ici de supporter « les faibles », ou de renoncer momentanément (v 5) par charité à une liberté légitime, pour amener les membres « enfants dans la foi » à la maturité spirituelle. En effet, c’était le fondement même de la foi au salut par grâce qui était en cause, et sur lequel il ne pouvait pas y avoir de compromis.

Les apôtres reconnurent l’inspiration divine et l’action de Paul parmi les païens, et le laissèrent libre d’agir. Paul demande aux Galates de ne pas mettre l’autorité des apôtres de Jérusalem sur un piédestal, comme les faux docteurs le prétendaient,  car Dieu les considère tous à égalité (v 6). Pierre n’est pas plus grand que Paul devant Dieu, qui peut choisir ses serviteurs comme il le désire, sans tenir compte des mérites ou des fautes de leur passé, ni même de leurs connaissances intellectuelles. Dieu n’a pas en vue l’honneur ni la gloire personnelle de ses serviteurs, mais la meilleure propagation de sa Parole dans le monde entier. C’est pourquoi il a réparti les ministères de Pierre et de Paul et manifesté la puissance de son Esprit Saint dans leur faiblesse (2 Co 12.9), pour que Juifs et Gentils entendent la Bonne Nouvelle de la grâce offerte en Jésus-Christ. La répartition entre eux ne fut pas absolument délimitée, puisque Pierre commença avant Paul à prêcher aux Samaritains puis aux païens (Act 8.14-25 ; 10 à 11.18). Paul de son côté se rendait d’abord dans les synagogues des villes grecques où il passait.

Les judaïsants ne pouvaient pas se réclamer des apôtres contre Paul et nier son autorité d’apôtre, car tous les apôtres, colonnes de l’Église, reconnurent solennellement Paul comme l’un des leurs, en communion fraternelle avec eux, et uni à eux dans la compassion et la charité pour les plus pauvres. L’unité de l’Église n’est pas une uniformité de pratiques, mais une solidarité dans l’amour fraternel, un attachement profond au Christ, seul Sauveur, et une soumission à l’action libre de l’Esprit en tous.

V 11-14 : Paul donne une seconde preuve du crédit qu’il a auprès des apôtres de Jérusalem : lorsque Pierre a eu une conduite condamnable parce que fausse, il a accepté la sévère réprimande de Paul. En racontant cet épisode, Paul cherche à convaincre les Galates de son indépendance, mais surtout de l’importance de la doctrine de la justification par la foi en la grâce. Venu à Antioche, Pierre partageait ses repas avec les convertis d’origine grecque, donc ne tenait pas compte, comme Paul, des interdits juifs à ce sujet. Mais il changea d’attitude lorsque des chrétiens juifs vinrent de Jérusalem et furent choqués de sa liberté vis-à-vis des coutumes juives. Son retour au judaïsme troubla le reste de l’Église, car il donnait à penser que les prescriptions  de la loi juive étaient nécessaires au salut. La crainte du jugement des hommes le poussait à renier la doctrine du salut par la foi en la grâce de Jésus-Christ. Lorsque Paul revint à Antioche, il ne put laisser faire, car cette duplicité portait atteinte au fondement et à l’unité du message de l’Évangile.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Sur quoi se fonde l’unité de l’Église selon ce texte ? Que nous enseigne-t-il sur l’unité au sein de notre église adventiste mondiale ?

- Comment gérer les dissensions doctrinales dans nos communautés ?

- Comment ne pas se juger mutuellement et se rejeter à cause des différences de comportements entre « libéraux » et «fondamentalistes » au sein de la même église?

- Notre communauté locale se sent-elle solidaire de l’Église mondiale ? Comment exprime-t-elle concrètement cette solidarité ?