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04/09/2009

Etude n°11 Thèmes essentiels de 1 Jean dans Eph 4.25-5.21 (12 09 09)

Etude n°11 : Thèmes importants de 1 Jean, Ephésiens 4.25 à 5.21 (12 09 09)

 

A la fin de l’étude de la première épître de Jean, il est bon de voir comment ses thèmes les plus importants ont été abordés par d’autres apôtres, et plus particulièrement par Paul. Celui-ci, en effet, a écrit aux églises d’Asie, dont Ephèse était la plus représentative, quelques trente ans avant Jean, qui selon la tradition en fut le dernier évêque apostolique.

Nous vous proposons d’étudier le passage d’Ephésiens (4.25-5.21) propoé dans notre Guide de lectures parce qu'il nous paraît le plus approprié à cette comparaison.  

 

Observons

Le contexte : Dans le chapitre 4, Paul exhorte ses lecteurs à « marcher d’une manière digne de leur vocation » de chrétiens (v 1), dans l’unité de l’Esprit qui accorde ses dons pour l’édification du corps du Christ et le perfectionnement des saints (12). Revêtus d’une nature nouvelle, et renouvelés dans leur compréhension des choses de Dieu, ils rejettent leur conduite passée et marchent selon la justice, la sainteté et la vérité (24).

 Bon samaritain vitrail.jpg

Le texte

La structure en chiasme (parallèles concentriques)

A-    4.25-5.2 : marcher dans l’amour fraternel à l’exemple de Christ mort pour nous

B-    v 3-13 : Comportements comparés entre païens et chrétiens :

a)     3-7 : marcher dans les ténèbres païennes et idolâtres

b)     8-13 : marcher comme des enfants de lumière dans la justice, la bonté, la vérité.

C-    v 14 : Appel au réveil- résurrection

B’- v 15-19 : Comportements des sages :

a)     15-16 : veiller et racheter le temps

b)     17-19 : être remplis de l’Esprit pour comprendre la volonté du Seigneur

      A’- v 20-21 : la marche en Christ : Louanges à Dieu et soumission les uns aux

                             autres.

Au centre est mis en valeur l’appel à la résurrection.

 

Comprenons

En encadrement d’une évocation de textes d’Esaïe appelant au réveil, ou à la résurrection spirituelle, nous retrouvons quelques-uns des thèmes de l’épitre de Jean : l’opposition entre ténèbres et lumière, entre fils de la rébellion et enfants de Dieu, la marche dans l’amour fraternel, le pardon et la sainteté, l’imitation de Christ qui s’est offert en sacrifice pour nous (Ep 5.2 ;1 Jn 4.10)

 

       A- Que signifie imiter Dieu ou marcher dans l’amour ?

-          4.32 : faire grâce réciproquement

-          5.2 : Christ s’est livré à Dieu en offrande = imiter (1Jn 2.6) son abandon de la volonté propre, vivre dans l’obéissance et la disponibilité à son service;

-           Christ s’est livré en sacrifice comme un parfum de bonne odeur : la mort volontaire de Jésus pour nous s’interpose entre la sainteté de Dieu et notre péché, comme les parfums d’encens s’interposaient dans le temple entre le Lieu Très- Saint et le prêtre pécheur. Cette mort nous délivre de la condamnation et de l’emprise du péché ; elle nous permet de vivre une vie sanctifiée qui témoigne de la présence et de l’amour de Dieu, et qui répand la bonne odeur du salut (2 Co 2.14-16).

 

       B- Comment est qualifié le comportement des fils de la rébellion ou fils des ténèbres ? Pourquoi ?

- malséant pour des saints (= « mis à part » pour Dieu)

- idolâtre : immoralité, impureté et cupidité sont les manifestations de l’idolâtrie de soi.

- insensés (5) = sans but, sans cohérence,  et stériles (11) = inutiles, sans fruits pour le royaume de Dieu.

- Ces comportements de rébellion contre Dieu éloignent de Dieu, font tomber dans les ténèbres = sous la condamnation du péché, ils privent des bienfaits de la miséricorde divine.

Comment est qualifiée la conduite des enfants de lumière ? C'est une marche manifestant les fruits de la lumière de l’Esprit (18) : bonté, justice (1 Jn 3.10), vérité (9), louanges à Dieu (19), ce qui est agréable au Seigneur (10).

Que signifie « démasquer, ou dénoncer les œuvres des ténèbres » ? Est-ce juger l’autre et le pointer du doigt pour le condamner (= voir l’inquisition )?

Ga 6. 4 ;1 Jean 2.9-10 : invitation à s’examiner soi-même, à discerner en nous ce qui est ténèbres, à mettre sous la lumière de l’Esprit ce qui nous sépare de Dieu (= se repentir) pour en recevoir le pardon, et être purifié (1 Jn 1.7), transformé en enfants de lumière (1 Jn 3.3).

 

        C- En quoi consiste le Réveil d’entre les morts ?(1 Jn 3.14) Il s’agit ici des morts ou des endormis spirituels ; la mise en lumière du péché caché est ce qu’on appelle le temps de jugement (= de libération !) qui précède une vie nouvelle, où Christ demeure et fait briller sa lumière (Es 9.1). Cette pseudo-citation de l’AT est un écho de Es 52.1 ; 60.1-2 ; 26.19 qui appellent tous au réveil, donc à une démarche volontaire de changement d’état spirituel et moral = de conduite, comme il est précisé au verset suivant.

 

 

      B’ Quelle est la conduite sage ?

-          Veiller = être attentif, discerner où on en est et comment on agit par rapport à la volonté de Dieu car le commencement de la sagesse, c’est la crainte respectueuse de Dieu (Ps 11.10) (1 Co 14.20)

-          racheter le temps,  c’est donner de la valeur au moment vécu, saisir toute occasion d’agir comme des enfants de lumière  dans les jours de ténèbres.

-          Etre intelligent : c’est chercher Dieu (Rm 3.11), c’est se laisser éclairer et conduire dans la vérité  par la parole de Dieu (Ps 119.104), c’est comprendre la volonté de Dieu (Ep 5.17 ; 1 Jn 5.20) et observer la loi (Pro 28.7 ;1 Jn 5.3) ; c’est être rempli de l’Esprit non d’une ivresse superficielle, individuelle et éloignée de Dieu, car l’Esprit donne une joie vraie et profonde que l’on peut partager tous ensemble.

 

A’ : Qu’implique la marche dans l’amour ? Les deux derniers versets rappellent les deux premiers (5.1-2) par la répétition des mots Dieu et Jésus-Christ, par l’idée de rendre grâces (= offrande de parfum) et celle de soumission (= sacrifice à Dieu). La reconnaissance envers Dieu et la soumission volontaire de sa propre volonté au profit les uns des autres (= fraternité dans l’égalité devant Dieu) sont des signes de la soumission à Christ, le seul médiateur entre nous et Dieu. La soumission mutuelle implique de ne pas se considérer supérieur à l’autre et de chercher l’intérêt de l’autre comme Christ a cherché notre intérêt avant le sien (Ph 2.3-5).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Comme disciples de Jésus, sommes-nous en marche dans la lumière ? Par quoi cela se manifeste-t-il personnellement et communautairement ?

 

-          Où nous sommes-nous arrêtés et endormis dans cette marche ? Nos paroles, nos actes, notre intelligence spirituelle témoignent-ils toujours de l’œuvre de l’Esprit en nous ?

 

-          De quoi avons-nous à nous repentir individuellement et collectivement ?

 

-    Notre vie et celle de notre Eglise répandent-elles la bonne odeur de Christ,

     chez nous, à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté ? Communiquent-

    elles une grâce à ceux qui nous côtoient ? (Ep 4.29)

28/08/2009

Etude n°10 Confiance 1 Jn 5.13-21 (05 09 09)

Etude n°10 : Confiance 1 Jn 5.13-21 (05 09 09) cathédrale de Rodin.jpg

(Rodin : la cathédrale)

« Voici l’assurance que nous avons auprès de lui : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute ». 1 Jn 5.14

 

Observons

V 13 : transition avec le passage précédent, à partir du verbe « savoir » repris 5 autres fois, et évoqué dans l’expression « avoir de l’assurance » (v 14)

V 14-15 : Confiance dans l’exaucement de la prière (savoir = 2 fois)

V 16-17 : Efficacité de la prière d’intercession pour le pécheur repentant

V 18-20 : Confiance en la protection du Dieu de vie et de vérité (savoir = 3 fois).

V 21 : Conclusion : se garder des idoles.

 

Comprenons

Ce passage constitue l’épilogue de l’écrit de Jean, parallèle au prologue (1.1-4). Jean poursuit sa réflexion sur la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu, en rappelant ses conséquences pratiques, l’exaucement de l’intercession et la confiance en Dieu.

Au centre du passage (v 16-17), l’apôtre précise l’objet de la prière d’intercession, et par là éclaire les versets précédents sur la prière selon la volonté de Dieu (14-15).

V 14-15 : Confiance dans l’exaucement :      

La foi dans la possession de la vie éternelle n’est pas une aspiration ni une simple impression fugitive. C’est une « ferme assurance » (Hé 11.1) d’une réalité, spirituelle certes, mais bien présente et actuelle. Cette assurance de participer dès maintenant à la vie de Dieu permet de nous adresser à Lui avec confiance en son écoute et en son exaucement. Le verset 15 peut être lu de deux façons différentes :

1- La première lecture du v 15 insiste sur la confiance dans la prière : « si nous savons qu’il nous écoute, nous savons (aussi) que nous possédons (présent à valeur de futur) ce que nous avons demandé ». Cela fait écho aux paroles de Jésus en Marc 11.24 : « Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez (déjà !) reçu et cela vous sera accordé ». Cette prière fait totalement confiance à Dieu, sans autre restriction que d’être « selon la volonté de Dieu ». Là se pose la question de savoir ce qu’est cette volonté ! Les versets 16-17 peuvent nous donner une piste. Sachant que Dieu désire que « tous soient sauvés » (1 Tim 2.4), « qu’aucun périsse » (2 Pi 3.9), que « tous voient le Fils et aient la vie éternelle (Jn 6.39-40), que nous soyons « sanctifiés (1 The 4.3), il est évident que la prière pour la repentance et le pardon du pécheur est « selon la volonté de Dieu » et sera exaucée, pour autant que le pécheur y soit disposé. (Voir un peu plus loin le sens du « péché qui ne mène pas à la mort).

2- La seconde lecture du v 15 insiste sur la raison de notre assurance d’être écouté : « si nous savons qu’il nous écoute, nous le savons parce que nous possédons ce que nous avons demandé ». Notre assurance s’appuie sur l’expérience d’exaucements antérieurs qui fortifient notre confiance pour le présent et l’avenir.

 

V 16-17 : Efficacité de l’intercession

Ces versets contiennent quelques difficultés :

1-     Tout d’abord, on ne sait pas quel est le sujet du verbe « donnera la vie ». Ce peut être Dieu qui par son pardon donne accès à la vie éternelle ; mais il n’est pas mentionné dans le texte. Ce peut être aussi l’intercesseur qui par sa prière permet à son frère de s’ouvrir à la repentance et au pardon de Dieu, et ainsi de recevoir la Vie de Dieu.mains jointes Albert Durer.jpg

2-      L’intercession n’est possible que pour le « péché qui ne mène pas à la mort ». De cette expression est née la doctrine, erronée bibliquement parlant, des péchés mortels opposés aux péchés véniels, comme s’il y avait une hiérarchie dans les péchés. Pour Jean « toute injustice est un péché »(v 17), c’est-à-dire une séparation d’avec Dieu. Toutefois, si elle est reconnue comme telle par le pécheur, et s’il s’en repent, Dieu par son pardon, le réintègre dans sa communion et dans la communion fraternelle. (A.Dürer : la prière)

« Le péché qui mène à la mort » serait l’équivalent de ce que Matthieu appelle « le péché contre le Saint-Esprit » (Mt 12.31-32). Ne pas vouloir recevoir les appels de l’Esprit à la repentance, refuser de reconnaître son état de pécheur devant Dieu, ignorer volontairement ou mépriser l’intercession fraternelle en sa faveur, c’est se rendre hermétique à la grâce de Dieu et au don de la Vie, c’est choisir la mort spirituelle (Dt 30.19). La prière du frère dans ce cas n’aura aucune efficacité, sans qu’il en soit lui-même responsable.

Seulement, comme nous ne connaissons pas le profond du cœur de celui pour lequel nous intercédons, nous ne pouvons pas arguer de ce constat de Jean, pour ne pas prier pour lui, ou pour le juger comme n’étant pas né de Dieu, puisqu’il pèche (v 18) !

 

V 18-20 : Confiance en Dieu

Trois « nous savons » scandent les motifs de confiance en Dieu.

1-     « Celui qui est né de Dieu ne pèche pas » reprend le v 9 du ch 3. Il faudrait sous-entendre « ne pèche pas volontairement » : il ne désire pas s’écarter de Dieu car « la semence de Dieu demeure en lui ». De plus il jouit de la protection de « l’Engendré de Dieu» c’est-à-dire de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Les deux expressions « né de Dieu » et « engendré de Dieu » viennent de deux formes différentes d’une même racine verbale grecque. Nous ne pouvons pas faire autrement que de les traduire différemment, pour désigner d’une part le croyant devenu par la nouvelle naissance fils de Dieu, et d’autre part Jésus-Christ, Fils de Dieu (v 20 // au v 18)), seul objet de l’opposition du Malin.

2-     L’enfant de Dieu sait qu’il est engagé dans un conflit spirituel, car il est dans ce monde soumis au Malin, sans être « du monde » (Jn 17.14-16). Il doit vivre selon des principes et des valeurs qui ne sont pas ceux de la majorité de son environnement, et qui provoquent à son encontre haine et violence, comme ce fut le cas pour Christ.

3-     Dans ce combat, l’enfant de Dieu sait qu’il peut compter sur son Père, le seul Dieu Véritable (Jn 17.3), parce qu’Il est venu en son Fils parmi les hommes. Le verbe « venir » est à un temps (parfait grec) qui indique le résultat présent d’une action passée : le Fils est venu, et il est là ! Le croyant peut aussi compter sur Dieu parce qu’il lui a donné l’intelligence spirituelle, c’est-à-dire la perception des choses de Dieu (1 Co 2.13-14), la connaissance de la Vérité du Dieu révélé en Jésus-Christ, et la possession de la Vie éternelle par Celui qui est « chemin, vérité et Vie » (Jn 14.6).

Le troisième « Véritable » de ce verset peut s’appliquer à Dieu comme les deux premiers, ou à Jésus-Christ, dernier nommé. Jean affirmerait alors sa divinité et son union au Père (Jn 1.1).

 

Le verset 21 termine curieusement et abruptement l’écrit de Jean sur le mot « idoles », ignoré jusqu’alors. Ce serait comme un dernier sursaut de l’apôtre pour revenir à son sujet principal : Si l’on croit que Jésus est le Fils du Dieu Véritable, point n’est besoin de se tourner vers des idoles, de fausses images ou de fausses idées de Dieu, comme les hérétiques les propagent. Cette dernière pique de Jean contre les faux docteurs est tout-à-fait polémique ! On y reconnaît le tempérament ardent du « fils du tonnerre » ! (Marc 3.17)

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Quelle est ma vie de prière ? Quelle place y tient l’intercession pour mes frères dans la foi ? Que signifie pour moi « prier selon la volonté de Dieu » ?

 

-          Sur quelles expériences d’exaucements à mes intercessions en faveur des autres puis-je m’appuyer pour prier avec confiance ?

 

-          Comment faire abstraction de tout esprit de jugement envers l’autre dans nos prières pour lui ?

 

-          Comment éviter que de fausses images de Dieu m’induisent en erreur et m’éloignent de la connaissance du Dieu Véritable ? Comment effacer ces fausses images-idoles, et placer une pleine confiance en Celui qui est Vérité et Vie ?